Réponse à Monsieur Omer Nsongo die Lema,

18 Juil

Concertations nationales, Dialogue politique, Dialogue national…

Monsieur Omer Nsongo die Lema,

Les preuves sur les fraudes électorales ont été détruites par ceux qui ont organisé les fraudes. Vous le savez et vous savez aussi que les fraudes ont été publiquement reconnues par celui qui détient actuellement le pouvoir. Ne demandez pas plus à l’opposition qui n’a pas organisé lesdites fraudes. Je nous demande d’être cohérent dans notre manière d’argumenter. A cause des fraudes qui ont été publiquement reconnues par l’actuel chef d’Etat lui-même, notre pays est entré depuis novembre 2011 dans une longue période d’illégitimité. Or, un président illégitime ne peut pas engager toute une République. La seule solution dans une telle situation de blocage est de consulter le peuple (qui est le souverain primaire) via ses représentants. Or, certains députés qui siègent à l’Assemblée nationale n’ont pas été élus mais nommés. Ceux-ci ne peuvent pas représenter le peuple ni surtout l’engager. Voilà comment notre « République » se retrouve dans une situation d’impasse totale. Relire Jean-Jacques Rousseau avec son contrat social et sa théorie sur la volonté générale.

Votre pouvoir sollicite les concertations nationales et le dialogue politique national parce qu’il s’est finalement rendu compte qu’il n’a pas la légitimité de décider souverainement à la place du peuple congolais (gouvernement par défi). Il cherche donc à récupérer ce qui lui manque en organisant les concertations nationales et le dialogue national, mais le peuple n’est pas dupe.

Tout acte que le pouvoir actuel (que vous soutenez) pose et posera est/sera illégitime parce qu’il ne jouit d’aucune légitimité pour une fraction de notre population qui ne se reconnaît dans ce pouvoir. J’ai déjà démontré qu’un acte légal peut être illégitime. Je n’y reviens pas. Se référer à mon blog pour en savoir plus : http://www.fweley.wordpress.com

Devant cette situation d’impasse, la véritable solution se trouve dans le retour à la case de départ. Les concertations nationales ne doivent pas être convoquées par l’institution « Président de la République » mais par une autre entité dans laquelle se reconnaît le peuple. Laquelle ? Aucune à l’heure actuelle parce que la République est gouvernée par défi. Le Sénat fonctionne sans aucune légitimité depuis 2011 (vous le savez mais vous ne dites rien pour ne pas déplaire à vos amis sénateurs). D’où la nécessité de solliciter l’intelligence humaine pour sortir la République de l’impasse. D’aucuns pensent à la formule d’une conférence nationale véritablement souveraine. Nous pouvons ouvrir le débat si les « intellectuels » (je n’aime pas ce terme qui fait snob) congolais le souhaitent.

Toute fuite en avant par la révision de la loi électorale, la nomination de nouveaux membres de la CENI (une mauvaise CENI remplacée par une nouvelle mauvaise CENI avec, à sa tête, l’abbé Malu Malu qui a organisé les fraudes électorale en 2006), la révision de l’article 220 de la Constitution ou encore l’organisation des concertations nationales et du dialogue politique national par le Président, tout cela retardera la véritable sortie de l’impasse et compliquera davantage l’avenir de notre nation.

Il est malsain de cocufier quelqu’un et de l’appeler ensuite au dialogue pendant que l’origine du conflit n’a pas été résolue. Voilà la situation dans laquelle se trouve notre pays.

Qui aime le Congo ?

Ceux qui aiment le Congo luttent contre les fraudes électorales et contre les fraudeurs. Ils luttent contre les arrestations arbitraires, contre l’impunité, contre le viol des femmes et le vol des biens de l’Etat, contre l’enrichissement sans cause, contre le pouvoir illégitime, etc. Ils se battent pour écarter les imposteurs du pouvoir afin de confier le pouvoir aux Congolais de souche compétents.

Nous avons toujours dit qu’il y a des soldats congolais valeureux dans les rangs de l’armée congolaise mais cette armée a été noyautée au sommet. N’eut été cette complicité au sommet de l’Etat, l’armée congolaise aurait gagné la guerre contre les ennemis depuis longtemps.

La politique ressemble à une roue et une roue tourne. Rien n’est statique en politique. Ceux qui sont en haut et qui regardent le peuple avec dédain et qui écrivent des articles en faveur du maintien de la tyrannie se retrouveront demain en bas et c’est à ce moment qu’ils mesureront les dégâts qu’ils commettent pendant cette période de tyrannie.

Alors qui aime le Congo ? La réponse à cette question est très facile : tous ceux qui refusent de travailler pour le maintien de la tyrannie, qui dénoncent ceux qui mettent leur savoir au service de la dictature et qui se battent pour le bonheur du Congo. Parmi eux il y a des soldats valeureux que nous avons toujours  encouragés et c’est par eux que la stabilité reviendra au Congo mais jamais par ceux qui ne pensent qu’à leur poche et qui se classent du côté des pilleurs de l’économie du Congo.

J’espère que vous aurez des idées positives pour l’avenir de notre pays après m’avoir lu. Autrement, veuillez continuer allègrement votre chemin en soutenant consciencieusement la tyrannie.

Il arrive que le chemin soit long, mais au bout du tunnel, la lumière finit toujours par poindre à l’horizon. Seuls ceux qui persévèrent arrivent au « paradis ».

Votre compatriote

Fweley Diangitukwa

http://www.wordpress.com

Sur les fraudes électorales de 2006 organisées par l’abbé Malu Malu, lire Fweley Diangitukwa, Les fraudes électorales. Comment on recolonise la RDC, Paris, L’Harmattan, 2007.

—-Message d’origine—-

De: omernsongo@gmail.com

Date: 18.07.2013 20:54

À: « Fweley Diangitukwa »

<afriquenouvelle@bluewin.ch>

Copie: <hinterland1-owner@yahoogroupes.fr>

Objet: Re: [hinterland1] Concertations nationales, Dialogue politique, Dialogue national…, Seul le Président Joseph Kabila engage la RDC

Cher Monsieur,

Vous êtes un intellectuel. Pouvez-vous me dire par quel mécanisme le peuple peut-il engager la République devant les Nations Unies ? Je ne continue l’échange que si vous me l’indiquez. Je refuse de m’engager dans le débat relatif aux élections du 28 novembre 2011 pour la bonne et simple raison que presque deux ans après, ceux qui prétendaient détenir les preuves de la  victoire d’Etienne Tshisekedi se révèlent toujours incapables de les produire. Je reviens alors sur la préoccupation exprimée : montrez-moi comment le peuple peut signer un accord avec l’Onu, ou l’Union africaine, ou la Cirgl ! Si vous n’y parvenez si user des fioritures, alors je m’incline…

Omer

Le 18 juillet 2013 19:40,

afriquenouvelle@bluewin.ch <

afriquenouvelle@bluewin.ch> a écrit :

> Monsieur Omer Nsongo die Lema,

>

> Je ne partage pas cette assertion : « Seul le Président Joseph Kabila engage la RDC ».

Il faut plutôt dire : « Seul le peuple congolais engage la RDC ». L’institution « Président de la République » pourrait engager la RD Congo si notre pays était une démocratie or il ne l’est pas.

Dès lors, sur quelle base le président doit-il engager la République car sa légitimité a été publiquement contestée ? Lui-même a reconnu les fraudes sans annuler les résultats (ce qui est une contradiction flagrante) et il a dernièrement limogé l’auteur desdites fraudes : le pasteur Daniel Ngoy Mulunda. Les preuves qui attestent le manque de légitimité sont tellement nombreuses qu’il devient impossible de fermer les yeux devant la réalité. Seuls les laudateurs sans morale peuvent agir ainsi.

Sur quelle base un fraudeur peut-il engager la République ? Soyons sérieux et responsables et surtout ne jouons pas à la complaisance.

En organisant les fraudes électorales en 2011, le camp pour lequel vous travaillez à prétendu détenir la majorité populaire et, sur la base de cette fausse légitimité, celui qui se dit président de la RDC a prêté serment en cachette, loin des citoyens congolais.

Pour quelle raison cherchez-vous maintenant à organiser des concertations nationales et à dialoguer avec le peuple congolais si vous détenez une majorité « écrasante » dans le pays ? Ne rendez-vous pas compte qu’il est absurde de gouverner une République par défi car votre camp fait perdre des années entières voire des décennies à notre pays ? En croyant naïvement qu’il est possible d’imposer un pouvoir, vous augmentez la rancœur chez les Congolais de l’intérieur et de l’extérieur.

Votre camp a déçu le peuple qu’il ne vous est plus possible de récupérer la situation.  L’usage de la corruption, de la force aveugle et l’emprisonnement des innocents et de l’impunité deviennent ainsi les seuls moyens pour vous d’imposer le pouvoir actuel or c’est justement l’usage de cette force tyrannique qui pose problème.

Après l’expérience de la dictature sous Mobutu et Cie, les Congolais n’ont plus envie de se laisser gouverner par des personnes sans légitimité et de surcroît incompétentes.

Par la faute de votre camp, la RD Congo tourne en rond.

Pourquoi ne mettez-vous pas votre intelligence au service du peuple ? Il n’est pas trop tard pour prendre conscience et regarder la réalité en face. Que direz-vous demain au peuple lorsqu’il vous demandera des comptes ?

Il est aussi possible de bien gagner sa vie sans se mettre au service d’une tyrannie. Dites cela à M MPOKO qui est l’autre vous-même. Apprenons à ne pas mépriser le peuple car le dernier mot lui revient.

Fweley Diangitukwa

http://www.wordpress.com

—-Message d’origine—-

> De: omernsongo@gmail.com

> Date: 17.07.2013 09:49

> À: <undisclosed-> recipients:;>

> Objet: [hinterland1] Concertations nationales, Dialogue politique,

> Dialogue national…, Seul le Président Joseph Kabila engage la RDC

*Concertations nationales, Dialogue politique,

Dialogue national etc.*

*Seul le Président Kabila engage la RDC*

Un débat inutilement épuisant, car fondé sur le juridisme, empoisonne l’espace politique congolais à la suite de l’interprétation que se font certains acteurs de l’ordonnance n°13/078 du 26 juillet 2013 portant création, convocation et organisation des Concertations nationales.

Il y est question d’identifier la personne* habilitée* à engager la RDC dans l’application et de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba et de la Résolution 2098 du Conseil de sécurité des Nations Unies par rapport à ce forum.

Est-ce l’Onu ? Est-ce le Chef de l’Etat ?

Pour une frange contestataire de la classe politique et de la société civile, il revient à l’Onu – par le biais de son envoyée spéciale pour la région des Grands Lacs – d’en assurer la médiation ou la modération. Il se réfère à l’engagement pris par la RDC, «* à organiser, avec les bons offices de l’Envoyée Spéciale et du Représentant Spécial du Secrétaire Général des Nations Unies, un dialogue politique transparent et sans exclusive entre toutes les parties prenantes congolaises en vue de favoriser la réconciliation et la démocratisation et encourager l’organisation d’élections provinciales et locales crédibles et transparentes *».

Cette frange plaide même pour un statut identique* pour tous les participants, Chef de l’Etat compris. De quoi rappeler l’Accord de Lusaka qui, au mépris du

droit international, avait placé sur un même pied d’égalité le Gouvernement (qui n’avait pas été amené à une capitulation), le Rcd et le Mlc, avant d’impliquer l’Opposition politique et de la société civile.

Pourtant, tout le monde sait que la seule institution établie et reconnue pour engager la RDC aussi bien en interne qu’à l’externe est le  » *Président de la République* « . D’où les références aux articles 69, 79 alinéa 3, 213 alinéa 1er et 215. A ce jour, le Président de la République est M. Joseph Kabila Kabange.

La RDC – l’occasion est indiquée de le rappeler – n’est pas sous tutelle des Nations-Unies, encore moins de l’Union africaine.

Chercher à lui substituer le Conseil de sécurité ou le Secrétariat général de l’Onu, sinon la présidence tournante ou la Commission de l’Union africaine dans la création, la convocation et l’organisation d’un forum politique est anormal.

Dès lors, avant de débattre de quoi que ce soit, on devrait commencer par se demander comment peut on être ou devenir médiateur, modérateur, témoin ou facilitateur d’un forum formellement qui n’est ni créé, ni convoqué, ni organisé !

La vérité ou la réalité – c’est selon – est que le Président Joseph Kabila Kabange a commencé par user de ses prérogatives constitutionnelles pour formaliser les Concertations nationales. Soutenir, dans le cas d’espèce, la thèse du primat du droit international sur le droit national est donc un non-sens.

Heureusement que l’Opposition – entraînée dans un premier temps dans cette voie – a vite fait de se ressaisir en proposant des amendements à *ce qui existe*, en dépit du fait qu’elle se soit penchée sur l’ordonnance n°013/078 légalement différente de l’ordonnance n°13/078 promulguée par le Président de la République. Malheureusement pour elle, dans leur quasi totalité, lesdits amendements portent essentiellement sur la forme.

Prenons le cas précis de l’objet, des composantes et de l’ordre du jour. A l’article 2, il est dit des Concertations nationales qu’elles  » *ont pour objet la réunion de toutes les couches sociopolitiques de la Nationafin de réfléchir, d’échanger et de débattre, en toute liberté et sans contrainte, de tous les voies et moyens susceptibles de consolider la cohésion nationale, de renforcer et étendre l’autorité de l’Etat sur tout le territoire national en vue de mettre fin aux cyclesde violence à l’Est du pays, de conjurer toute tentative de déstabilisation des institutions et d’accélérer le développement du pays dans la paix et la concorde* ».

L’inclusivité est bien garantie.

A l’article 5, il est dit :  » *Sans préjudice des dispositions conformes du Règlement Intérieur, l’Assemblée Plénière est composée des délégués issus des composantes suivantes :** **1. les institutions publiques nationales (Président de la République, Parlement, Gouvernement, Cours et Tribunaux, Institutions d’Appui à la Démocratie) ;** **2. les institutions publiques provinciales et locales (Assemblées provinciales et Gouvernements provinciaux) ;** **3. les partis

politiques (Majorité présidentielle et Opposition politique au Parlement et hors Parlement) ;** * *4. les Autorités coutumières ;** **5. la Société Civile ;** **6. les Personnalités historiques ;** **7. les Experts ;** **8. les Invités du Chef de l’Etat* ».

Les contestataires auront du mal à situer l’exclusion. Au même article 5, il y a l’ajout suivant :*  » L’Assemblée Plénière est l’organe de validation des conclusions et recommandations des Concertations Nationales issues des Etats Généraux.

Elle est chargée de débattre de toutes les questions inscrites à son ordre du jour* ».   Les contestataires savent l’ordre du jour *ouvert* à  toutes les questions.

Quand bien même une répartition des thématiques est faite à l’article 10, notamment avec  » *1. Gouvernance, démocratie et réformes institutionnelles » ;  » 2. Economie, secteur productif et finances publiques » ;  » 3. Désarmement, démobilisation, réintégration sociale et/ou Rapatriement des groupes armés » ;  » 4. Conflits communautaires, paix et réconciliation nationale »  ;  » 5. Décentralisation et renforcement de l’autorité de l’Etat* », l’ordre du jour n’est donc pas verrouillé.

Bien plus, la disponibilité du Chef de l’Etat à en endosser les résolutions et les recommandations des Concertations nationales devrait rassurer tous les protagonistes. A l’alinéa 2 de l’article 14, il est écrit : * » Le suivi de l’application de leurs conclusions et recommandations est confié au Président de la République, aux Présidents de l’Assemblée Nationale et du Sénat et au Gouvernement de la République * »*.* Dans les annales de la Transition depuis avril 1990, le Chef de l’Etat Joseph Kabila > est le premier à y souscrire sans la moindre contrainte.

Ce qui revient à dire que s’ils le veulent, les contestataires peuvent rendre positive leur participation aux Concertations nationales.

En définitive, le bon sens commande d’approcher le présidium plutôt que de l’ignorer ou de le disqualifier comme on le fait. Après tout, il est de notoriété publique que si l’honorable Aubin Minaku est de la Majorité, son collègue Léon Kengo est de l’Opposition. Ceci de un. De deux, après les Concertations, les Institutions de la République vont continuer de fonctionner. A moins d’un  » coup d’Etat « …Tel que constitué, le présidium a l’avantage de la représentativité nationale dans sa diversité politique. L’autre dirait même dans sa diversité démocratique. C’est-là un atout à mettre à profit.

Il est évident que les Nations Unies et l’Union africaine ne trouveraient rien à redire de la volonté et de la capacité des Congolais de s’assumer.

Bien au contraire, les Congolais leur faciliteraient ainsi la tâche.

En créant, en convoquant et en organisant alors le cadre des Concertations, le Président Joseph Kabila facilite justement la tâche à tous les protagonistes.

A preuve, tant qu’il ne l’a pas fait depuis l’annonce de l’initiative de la Cohésion nationale dans son discours sur l’état de la Nation le 15 décembre 2012, personne d’autre n’a formalisé les Concertations nationales, à commencer par ceux qui réclament le statut identique. On ne réinvente pas la roue…

*Omer Nsongo die Lema*

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