Archive | janvier, 2013

Notre vie est un mystère. Cette chambre-là, May (nouvelle publication de Fweley Diangitukwa)

7 Jan

« Notre vie est un mystère. Cette chambre-là, May »

Nouvelle publication de Fweley Diangitukwa aux éditions L’Harmattan.

 ISBN : 978-2-296-99819-3

 Prix : 14,50 €

 

Chers Compatriotes,

 J’ai la joie de vous annoncer ma nouvelle publication.

Les lectures qui vivent en RDC s’adressent à la librairie L’Harmattan à Kinshasa. Ce livre est déjà sur e-book.

Les étudiants qui travailleront sur cette publication ou sur un autre livre de Fweley Diangitukwa pour leur mémoire de fin d’études recevront un soutien de l’auteur. 

4ème page de couverture

 L’homme a été créé à l’image de Dieu mais il s’est éloigné de la représentation de son Créateur. Pour quitter cette vallée de souffrance et de larmes et retourner vers la source dont il émane, il doit subir de multiples épreuves sur cette terre qui lui permettent d’être plus réfléchi, plus lucide et plus résolu afin d’entreprendre son évolution intérieure et son voyage spirituel vers le Père qui est dans les Cieux.

 Ce privilège ne concerne que ceux qui le désirent ardemment et qui en acceptent les sacrifices. Avoir la foi ne suffit pas. Il faut en plus se préparer laborieusement et entreprendre le voyage de retour.

 La vie est un mystère. L’homme n’a jamais demandé de venir sur terre et, dans la plupart des cas, il ne demande pas de la quitter. Entre la naissance et la mort se trouve la vie. Mais qu’est-ce que la vie ? A quoi sert-elle et quelle est la véritable mission de l’homme sur terre ? Malgré ses efforts et ses expériences, l’homme mortel n’a jamais réussi à apprivoiser la vie et à la dompter. Il meurt comme il est né : dans l’ignorance la plus totale sur le mystère de la vie.

L’homme spécule sur la vie et il arrive souvent qu’il croie à la construction mentale de ses propres idées qu’il appelle « philosophie » mais pour quelle raison ne parvient-il pas à répondre à ses angoisses existentielles et à la question la plus préoccupante, pourtant la plus simple : « Qu’est-ce que la vie ? »

 Fweley Diangitukwa (RD Congo) est docteur en sciences économiques et sociales, mention science politique. Il est également diplômé en pédagogie appliquée. Il a enseigné au département de science politique de l’Université de Genève, à Schiller International University, à Leysin (Suisse) et à Dunya University à Kaboul en Afghanistan.

Vœux de Nouvel An 2013 au peuple congolais

4 Jan

 Chers Compatriotes,

Le message du prophète Kimbangu au peuple kôngo de l’époque coloniale était clair : n’obéissez pas au pouvoir injuste du colon belge. Nous faisons nôtre le même message et demandons aujourd’hui au peuple congolais de ne pas se soumettre et de ne pas obéir au pouvoir tyrannique qui a organisé des fraudes électorales en 2006 et 2011 et qui gouverne la République par défi. L’homme malhonnête ne peut pas donner des ordres et des leçons de morale à l’homme honnête. Or, aujourd’hui, dans notre pays, c’est le fraudeur qui tente de moraliser les citoyens congolais en leur disant qu’il n’y a pas un pays pour les hommes au pouvoir et un pays pour les opposants. S’il y a une prise de conscience dans la personne du fraudeur, il doit commencer par reconnaître sa faute au lieu de chercher à réformer la CENI et à implorer la réconciliation nationale. Seules les personnes qui reconnaissent leurs fautes s’engagent dans le processus de « paix et réconciliation », les malhonnêtes et les hypocrites n’y ont pas leur place.

Toutes les sociétés qui ont respecté les principes justes, à savoir l’honnêteté, l’équité, la justice, l’intégrité, la confiance, la déférence ont fonctionné harmonieusement et ont prospéré. Les difficultés commencent lorsqu’une société – comme notre société congolaise – inverse l’ordre en rendant l’injustice à la place de la justice, en faisant des fraudes électorales le seul principe d’accès ou de maintien au pouvoir, en ne punissant pas les coupables et les criminels mais en s’acharnant régulièrement sur les innocents, en emprisonnant sans procès ou après un procès bidon, etc.

Les Congolais ont déjà perdu espoir dans les femmes et les hommes qui gouvernent la République car personne au monde n’accepte d’être dirigé par des fraudeurs et ou des incompétents qui, sans respect, accordent, dans leurs discours à l’Assemblée, treize secondes seulement de silence aux dix millions de morts à l’Est du Congo. Tous leurs efforts pour tenter de reconquérir le cœur des Congolais sont une perte d’énergie et de temps car le peuple congolais a déjà tourné la page vers ce que sera demain le Congo.

 Chers Compatriotes,

 Lorsque la confiance a été rompue, la communication revient à une perte de temps épuisante. Le manque de confiance à l’égard des dirigeants est à la base des tensions dans un pays et du déclin des sociétés. « Lorsque la relation n’est pas bien établire, même un long discours ne suffit pas à échanger du sens parce que le sens est dans la personne et non dans les paroles ». C’est Stephen R. Covey qui l’affirme dans son livre L’étoffe des leaders. Depuis les fraudes électorales du 28 novembre 2011, toute initiative du pouvoir despotique est perçue comme provocatrice, inutile, spectaculaire et désespérante. Les lois de la République sont violées au vu et au su de tout le monde. L’impunité règne en maîtresse et aucun député, aucun sénateur, aucun ministre ne s’offusque et ne démissionne pour protester contre l’ordre injuste. Les assassins se promènent librement et sans aucune inquiétude, les généraux qui vendent les armes de l’Etat congolais aux ennemis sont libres et le pouvoir prétend mener des enquêtes pour statuer sur leur degré de responsabilité tout en sachant que l’instruction n’aboutira jamais. Les assassins de Chebeya Floribert et de son chauffeur Bazana courent toujours tandis que Kouthino Fernando, Diomi Eugène et consorts qui n’ont tué personne sont enfermés en prison. Voilà la République qu’ils nous offrent ! Les violeurs des femmes, filles et enfants à l’Est du Congo n’ont jamais été arrêtés. Le pouvoir ne s’est même jamais donné la peine de commencer à enquêter sur ces crimes odieux alors que le Rapport Mapping est sur les bureaux de tous les juges et du procureur de la République. Les hommes politiques qui détournent les deniers publics destinés aux entreprises de l’Etat trônent à la tête des institutions. Dans quelle République sommes-nous et comment, dans de telles conditions d’injustice, allons-nous construire le futur ?

Les hommes sont plus efficaces, les institutions plus solides et les entreprises plus responsables lorsque les dirigeants, à tous les niveaux, sont guidés par les principes de justice. Il n’y a pas de République qui se construit sur la base de fraude et de l’impunité généralisée. Puisqu’ils enferment la République dans le mal, l’injustice et l’arrogance inutile, nous allons droit au mur car nous gaspillons beaucoup d’énergie pour rien et nous errons sans but précis en perdant des occasions de développement.

Janvier 2013. Le Congo vient de perdre une année car depuis le 28 novembre 2011, les autorités gouvernementales n’ont rien fait de vraiment mémorable. Il est temps de nous arrêter, de reconsidérer notre histoire commune et immédiate, d’opérer les réajustements nécessaires pour nous armer de la sagesse qui sauvera la République. Nous en avons besoin. Surtout en ce moment.

Après avoir longuement tourné en rond et préoccupés plus par le matériel à cause de notre ignorance et de notre manque de sagesse, il est temps d’amorcer la montée vers le haut de l’échelle en nous laissant envahir par une sensation croissante d’idéal, c’est-à-dire en regardant avec les yeux comment la politique de notre pays devrait aller et en comparant cet idéal avec la réalité corrompue et infecte que les hommes au pouvoir nous oblige à vivre. Désormais, ils gouvernent la République par défi. Mais jusqu’à quand ? Désormais, c’est le voleur lui-même qui crie le premier au voleur, c’est le fraudeur qui appelle le peuple congolais à la prise de conscience. De qui se moque-t-on ?

 Chers Compatriotes,

 Cessons de nous soumettre et de subir. Laissons-nous gagner par la capacité d’agir, par la force et le courage d’aspirer à une autre République, c’est-à-dire à une autre qualité de vie commune. Tout commence toujours par la résolution de prendre des décisions courageuses et inhabituelles, celles qui changent le destin d’un groupe et d’un pays. Le prophète Kimbangu nous a montré la voie à suivre : n’obéissez plus aux ordres donnés par des hommes malpropres. Abandonnons nos vieilles habitudes et endossons des habits neufs. Des habitudes nobles, dignes et plus efficaces qui nous aideront à aller de l’avant.

Cessons d’être à la merci des événements créés de toutes pièces par « Ces nouveaux malades qui nous gouvernent » (titre du livre de Pierre Accoce et Dr Pierre Rentchnick). Oui. Refusons de subir et agissons. Soyons proactifs en devenant maîtres de notre futur, de notre destin commun. Cela est possible si nous le voulons vraiment.

Puisque les Congolais ont déjà cessé de placer leur confiance dans les autorités actuelles à cause des fraudes électorales, de l’impunité et de différentes formes d’injustice, ceux qui gouvernent se donneront l’illusion mais en réalité rien ne marchera car ils n’ont pas et n’auront pas les citoyens avec eux pour faire fonctionner les institutions et les entreprises comme cela se passe dans une République normale.

Le régime actuel a superbement oublié sinon ignoré que la morale est la base du succès dans les affaires et dans le développement d’une nation. Elle a toujours été à l’origine de la richesse des nations. Lisons L’Ethique protestante et l’esprit du capitalisme de Max Weber pour nous laisser convaincre ou lisons plus directement Adam Smith avec son livre La richesse des nations. En ignorant les principes moraux, en les foulant au pied, les autorités politiques de notre pays ont créé une société amorale voire immorale. Le détournement des deniers publics n’est condamné par personne. Tout est permis. Même les fraudes. Et ce sont des hommes de Dieu qui les organisent sans pudeur. Abbé ou pasteur, cela revient au même. Et le pouvoir applaudit. Sans pudeur. Mais où va la République ? Où allons-nous ? Le discours au Parlement, devant les Sénateurs et les Députés, sonne faux (manipulation) mais les « spectateurs payés pour cela » applaudissent le discoureur. Ils sifflent même. Que sont devenues, dans notre pays, les valeurs de la res publica chères aux Romains !

Pour gagner le cœur des citoyens, le pouvoir doit faire en sorte que les gouvernés ne soient pas lésés. Or, nous sommes lésés. Leur République a donc échoué.

Un chef qui n’a pas de légitimité populaire ne peut pas commander car il va constamment et incontestablement rencontrer de la résistance de la part du peuple qui ne l’a pas élu. Pour cette raison, les démocraties d’origine occidentale organisent des élections transparentes au suffrage universel direct. En cas de tricherie ou des fraudes, le peuple qui octroie la légitimité conteste les résultats. Si un fraudeur s’empare du pouvoir par la force pour défier la population, le pays entre dans l’anarchie, dans l’instabilité jusqu’à ce que l’ordre soit rétabli.

 Chers Compatriotes,

 Après tant d’années de réflexion et de lutte avec les moyens que la nature nous a donnés, nous avons enfin mieux compris l’origine de notre mal. Il réside dans le leadership. En effet, il existe différentes sortes de leadership, allant, dans l’échelle de grandeur, du « leader par défaut » jusqu’au « Sage ». Après Kasa-Vubu, le Congo n’a eu que des leaders de type « leader par défaut », « Patriarche » et « Winner ». Notre pays n’a jamais eu des leaders de type « Chef d’équipe », « Créateur » et « Sage ». Le travail qui nous reste doit servir à donner à la République le leader qui rassemble et non celui cherche à gagner pour lui seul et pour son groupe. Désormais, il nous faut refuser d’élever un « Patriarche » ou un « Winner » à la tête de la République car nous connaissons les défauts de ce genre de leadership. Nous apporterons notre contribution en la matière le moment venu.

Que les Pères de notre indépendance nous donnent la force d’aller jusqu’au bout, c’est-à-dire jusqu’à la victoire. Ensemble, la main dans la main.

Malgré toutes sortes de souffrances qu’ils nous font subir pour justifier leur pouvoir et pour se maintenir coûte que coûte à la tête de l’Etat, nous vous présentons nos vœux les plus chaleureux pour cette nouvelle année 2013. Nous vous remercions pour votre persévérance et votre engagement à construire une nouvelle République qui respectera les principes de démocratie et de gouvernance.

Que ce message simple vous accompagne tout au long de cette année nouvelle.

Fweley Diangitukwa, Politologue

www.fweley.wordpress.com