Archive | novembre, 2012

Réponse à Monsieur Shungu Tundanonga sur l’article « M. Joseph Kabila fait honte à la RDC et à l’Afrique tout entière

29 Nov

Réponse à Monsieur Shungu Tundanonga,

 Depuis que je vous ai envoyé le texte de référence de Max Weber que vous avez ignoré au cours d’une discussion sur le net, vous  ne vous êtes jamais adressé directement à moi. Vous revoici enfin.

Je n’ai pas à justifier ma carrière universitaire auprès de vous car j’ai déjà posé des actes significatifs. J’ai publié cette année deux livres de niveau universitaire en Allemagne, pays où vous vivez. Ma publication pour 2013 est déjà prête, le livre sortira le 2 janvier.

Quant au concept de « charisme », je vous renvoie encore à Max Weber comme je l’ai fait auparavant. Si vous avez sérieusement lu ce grand sociologue, en particulier « Sociologie de Max Weber » par Julien Freund, PUF, 1968, vous vous seriez senti plus à l’aise dans la critique. Hélas ! Je vous renvoie également à Jean-Claude Monod « Qu’est-ce qu’un chef en démocratie ? » (Seuil 2012) pour dire qu’il existe quatre paradigmes liés au charisme : charisme de fondation, charisme de résistance et de libération, charisme de justice et charisme d’égalité. Il y a des conditions à remplir pour qualifier quelqu’un de leader charismatique. Comme Staline, M. Joseph Kabila ne les remplit pas. Certes, tous les hommes d’Etat ne sont pas charismatiques et ils ne sont pas obligés de l’être mais avoir du charisme est un plus pour diriger un peuple.

Si vous m’avez bien lu, vous aurez aisément compris, comme vous l’avez écrit, que je n’ai pas fait du « … charisme le seul critère qui fait un homme d’Etat dans un pays dont le régime est parlementaire? ». Sachez que le charisme est plus exigé dans un régime parlementaire car c’est par le verbe que le message se transmet dans les pays démocratiques. Hélas, la RDC n’est pas une démocratie (lire sur ce sujet mon article sur : www.fweley.wordpress.com.

Si j’ai parlé d’un homme et d’un concept, votre réponse est un fourre-tout déroutant. Mais je réponds par respect.

 J’ai été formé à l’école occidentale mais je revendique ma culture africaine (congolaise). J’ai étudié dans la même école que Simon Kimbangu si vous ne le savez pas (à Vula ou Ngombe-Lutete, situé non loin de Nkamba où j’ai été à deux reprises).

Pour vous répondre directement, le charisme est un don personnel. Mais il peut aussi être travaillé. Je n’ai pas dit qu’il n’y a pas que ceux qui ont été à l’école occidentale qui le maîtrisent. Toutefois, il faut qu’il y ait une cohérence entre ce que l’on est, ce que l’on sait, ce que l’on vit à l’intérieur de soi pour mieux développer le charisme, autrement tout est travesti.

Vous dite : « Mr. Diangituka, vous écrivez de sornettes ». Relisez-vous pour savoir si vous ne faites pas un transfert sur moi de vous-même. Je ne suis pas payé pour écrire et je n’écris pas pour défendre un homme. Je défends la cause du peuple parce que je suis du peuple.

Vous dites : « … aucun homme politique, aucune femme politique ne rédige ses discours ». C’est faux. Il y a dans l’Histoire des hommes politiques qui ont écrit leurs propres discours. Certes, leurs textes d’intérêt national ont été relus mais ils sont les auteurs de leurs propres discours. Veuillez relire l’Histoire. Si vous ne l’avez pas encore fait, moi j’ai déjà écrit des discours publics, j’ai aussi écrit et publié un livre sur l’analyse du discours. Les discours de Lumumba étaient rédigés par ses conseillers. Lisez le livre écrit par le Belge Pierre De Vos sur lui pour en savoir plus.

Quant à Staline, je n’ai pas à consulter Wikipedia puisque j’ai des livres sur cet homme politique russe dans ma bibliothèque. Lisez la description de Staline que j’ai faite dans mon livre : « Stratégies pour la conquête, l’exercice et la conservation du pouvoir », éditions Monde Nouveau/Afrique Nouvelle, 2011. Vous savez, je prends la précaution de parler uniquement de ce que je sais.

Je vous rappelle que Staline a régné par la terreur et il n’avait aucun charisme. Tous les historiens le reconnaissent à part vous. Dans le cas de la phase révolutionnaire du communisme soviétique, ce sont plutôt Lénine et Trotski qui ont tenu le rôle de leaders charismatiques. S’il vous plaît, relisez l’Histoire générale du monde.

Vous me demandez : « Mr. Diangituka, quelle est la qualité de votre culture générale ? Quel est le niveau de votre culture générale? ». Si vous avez lu ne fût-ce qu’une de mes nombreuses publications ou si vous avez cherché l’information sur Internet sur moi, je suis convaincu que vous ne me poseriez pas cette question. Hélas ! Je vous réponds ceci : je ne revendique aucune culture et aucun niveau et, pour vous faire plaisir, je vous dis que je n’ai aucune culture car j’apprends chaque jour et, chaque jour, je découvre que je ne sais pas grand chose par rapport au savoir du monde. Je ne suis pas un homme prétentieux comme vous. Et vous alors, quelle est la qualité de votre culture générale ? Quel est le niveau de votre culture générale? Vous êtes certainement plus savant que Marie Curie, Albert Einstein, Sigmund Freud, Ernest Hemingway, Bill Gates, etc. Pensez-vous vraiment que les questions que vous posez sont dignes d’un homme de culture ?

Vous ne me direz pas que Mandela et Obama n’ont pas de charisme. Aucun homme ne peut résoudre tous les problèmes du monde. Mais au moins, il faut faire preuve de compétence lorsqu’on a à sa charge toute une nation comme la RDC. Il n’y a pas que les hommes politiques qui possèdent le charisme. Tout le monde peut en avoir. Je n’ignore donc pas que Andele Maboke, Ebale Mundial et Sans Souci possédaient un charisme réel. Si vous ne le savez pas, je vous l’annonce que mon prochain livre sera sur le leadership, après celui qui sortira en janvier 2013. Je suis donc à l’aise avec cette problématique.

Contrairement à votre affirmation « Il n’y a pas de guerre inutile », tous les philosophes moraux sinon moralistes disent que toute guerre est inutile parce qu’il existe d’autres voies pour résoudre un conflit. En revanche, je suis du même avis que vous lorsque vous dites : « Il y a de guerres justes et de guerres injustes ». Mais attention, en doctrines politiques, l’adjectif « juste » n’a pas ici la même signification que celle que nous connaissons.

Nulle part j’ai utilisé « un langage profane en la matière » à l’exception de « piège à cons » qui me sert à exprimer ma colère. Vous me cherchez là des poux dans la tête, faute d’arguments.

Vous dites : « Vous ne savez sûrement pas où le charisme et l’éloquence peuvent mener » et vous citez Hitler pour illustrer votre pensée. Votre exemple est malheureux car des études publiées par des Allemands montrent clairement que Hitler n’avait aucun charisme. Je vous invite à lire l’intéressant article de Klaus Mann dans « Hitler est mort », in Contre la barbarie 1925-1948, trad. fr. D.L. Miermont et Corinna Gepner, Paris, Phébus, 2009, p. 294. Oui, il existe un charisme démocratique et un charisme pathologique comme dans les cas de Mussolini, Mobutu, etc.

Pour ma réputation qui vous préoccupe apparemment, je vous renvoie à mes publications de niveau universitaire qui sont devenues des lectures obligatoires dans plusieurs universités. Si vous avez aussi quelques titres qui sont des lectures obligatoires dans des universités, je vous prierai de les faire connaître. J’ai également un blog : www.fweley.wordpress.com.

Pour vous permettre de me découvrir, je vous envoie ci-dessous le résumé de ma dernière publication en Allemagne et la liste de mes publications.

Si vous ne le savez pas, le pouvoir est mon domaine de spécialisation à l’université de Genève. Je ne suis pas un homme prétentieux mais je lutte contre l’ignorance. La prétention tue.

Bonne journée.

Fweley Diangitukwa

www.fweley.wordpress.com

Publication

Fweley Diangitukwa, « GOUVERNANCE, ACTION PUBLIQUE ET DEMOCRATIE PARTICIPATIVE »

Chemins vers de nouveaux modes de régulation sociale

323 pages, très grand format

Indications pour la commande via le site des éditions Dictus Publishing (Allemagne)

Publication numéro 6490.
Numéro ISBN : 978-3-8473-8507-3

Prix de l’exemplaire fixé par l’Editeur : 79.00 euros

Pour la commande de cet ouvrage, veuillez écrire à l’adresse suivante :
« www.morebooks.fr »

https://www.morebooks.de/search/fr?utf8=%E2%9C%93&q=Gouvernance%2C+action+publique+et+d%C3%A9mocratie+participative

4ème page de couverture

 Si la démocratie représentative a été pendant longtemps l’idée maîtresse et la référence pour diriger les hommes, elle tend à ne plus l’être depuis l’émergence de la gouvernance et de la démocratie participative. Aujourd’hui, les États et les entreprises recourent à ces concepts pour assurer la stabilité sociale et pour se développer. Pour cette raison, non seulement la gouvernance a le vent en poupe mais en plus elle est devenue une référence pour conduire une entreprise et la société en général.

Plusieurs idées sont discutées dans ce livre qui s’adresse à la fois aux décideurs politiques, aux responsables des administrations publiques, aux étudiants en sciences sociales, aux spécialistes du droit, de l’économie d’entreprise mais aussi à toute personne qui cherche à reculer les limites de ses connaissances sur les concepts de gouvernance, d’action publique et de démocratie participative ou qui est appelée à diriger des femmes et des hommes. La gouvernance a l’avantage de rendre effective et directe la participation des citoyens ordinaires à l’exercice du pouvoir. Mais qu’est-ce que la gouvernance ? Pourquoi revendique-t-on ce concept pour gouverner les républiques modernes ? Pourquoi les grandes villes modernes sont-elles gouvernées différemment ? Comment assurer une meilleure régulation sociale ? Comment réformer les Nations Unies ? Ces questions essentielles aident à débusquer la gouvernance, ses ressorts et ses différentes manifestations.

Depuis la fin de la guerre froide, il y a une demande accrue pour une plus grande transparence dans la gestion des affaires publiques, pour plus de démocratie participative et pour un renforcement du pouvoir local afin d’éviter une surcharge de demandes. A partir de l’interprétation des signaux émis par les groupes sociaux, l’accent est désormais mis sur la prévision et la participation afin de mieux adapter les politiques publiques aux situations imprévues. Les demandes sociales exprimées sous la forme d’inputs ramènent au concept-clé de gouvernance et c’est par une extrême décentralisation que la scène politique devient un ensemble spécifique capable de s’autoréguler. Ce sont la recherche de l’autonomie des acteurs venus d’horizons différents et leurs interactions multiples qui fondent désormais le pluralisme politique. En proposant la création d’un quatrième pouvoir qu’il appelle « pouvoir délibératif » en plus de trois pouvoirs que nous connaissons, à savoir : législatif, exécutif et judiciaire, Fweley Diangitukwa innove dans le raisonnement et dans l’approche du pouvoir. Ce quatrième pouvoir sera détenu par les citoyens (peuple).

Ce livre explique les fondements et les manifestations de trois concepts. A travers la gestion des biens publics mondiaux, la réforme de l’ONU et l’implication directe des citoyens ordinaires appelés à bâtir un monde plus équilibré et plus juste, l’auteur s’interroge sur l’avenir de notre planète.

 

Fweley Diangitukwa (RD Congo) vit en Suisse. Il est docteur en sciences économiques et sociales, mention science politique. Il a enseigné au département de science politique de l’Université de Genève, à Schiller International University, à Leysin (Suisse) et à Dunya University à Kaboul (Afghanistan). Il est l’auteur de nombreux ouvrages.

  

Publications de Fweley Diangitukwa sur la RD Congo :

Stratégies pour la conquête, l’exercice et la conservation du pouvoir, Saint-Légier (Suisse), Monde Nouveau/Afrique Nouvelle, 2011, 236 pages.

Pouvoir et clientélisme au Congo-Zaïre-RDC (essai), Paris, Editions L’Harmattan, 2001.

Les fraudes électorales. Comment on recolonise la RDC, Paris, Editions L’Harmattan, 2007.

Le règne du mensonge politique en RD Congo. Qui a tué L.-D. Kabila ?, Paris, Editions L’Harmattan, 2006.

Lettre à tous les Congolais. Savoir gouverner et servir la République, Saint-Légier (Suisse), Afrique Nouvelle, 2003.

Qui gouverne le Zaïre ? La République des copains (essai), Paris, Editions L’Harmattan, 1997. Préface de Jean-Claude Willame, Université catholique de Louvain, Belgique.

Le Paradis violé (roman), Saint-Légier (Suisse), Afrique Nouvelle, 1996.

Quelle solution pour l’Afrique ? (théâtre), Saint-Légier (Suisse), Afrique Nouvelle, 1993.

Maréchal Mobutu, je vous parle (pamphlet), Saint-Légier (Suisse), Afrique Nouvelle, 1990.

Couronne d’épines (poèmes), Paris, Saint-Germain-des-Prés, 1985.

Cette chambre-là, May, Matadi (récit), CEZ, 1985 et Saint-Légier (Suisse), Afrique Nouvelle, 1990. Préface d’Éric Sellin, Temple University, Philadelphia, USA, 2e édition à paraître aux éditions L’Harmattan, 2012.

Publications de Fweley Diangitukwa sur l’Afrique :

La thèse du complot contre l’Afrique. Pourquoi l’Afrique ne se développe pas (essai), Paris, Editions L’Harmattan, 2010.

Les grandes puissances et le pétrole africain. États-Unis – Chine : une compétition larvée pour l’hégémonie planétaire (essai), Paris, Editions L’Harmattan, 2009.

Publications de Fweley Diangitukwa sur le monde :

Méthodologie du mémoire et de la thèse ou L’art d’écrire un travail de recherche, éditions Presse académiques francophones, Allemagne, 2012

Gouvernance, action publique et démocratie participative, 2ème édition aux aux éditions Dictus Publishing, Allemagne, 2012, 323 pages (très grand format) et 1ère édition aux éditions Monde Nouveau/Afrique Nouvelle, Saint-Légier (Suisse), 2011, 270 pages.

Migrations internationales, codéveloppement et coopération décentralisée (essai), Paris, Editions L’Harmattan, 2008. Préface de Mohamed Sahnoun, ancien envoyé spécial du Secrétaire Général des Nations Unies dans les Grands Lacs.

Géopolitique, intégration régionale et mondialisation (essai), Paris, Editions L’Harmattan, 2006.

Qu’est-ce que le pouvoir ? (essai), Paris, Editions L’Harmattan, 2004.

L’exercice du pouvoir au Japon et en Afrique, Saint-Légier (Suisse), Afrique Nouvelle, 2001.

—-Message d’origine—-

De: shmtundanonga@gmx.net

Date: 29.11.2012 11:55

À: <Congo-Uni@yahoogroups.com>, <congocitizen@yahoogroups.ca>

Objet: [Congo] Re: [Congo-Uni] Re: [congocitizen] M. Joseph Kabila fait honte à la RDC et à l’Afrique tout entière

Mr. Diangitukwa, professeur d’université, politologue. Comment un universitaire africain a fortiori un congolais , peut-il faire du cursus scolaire occidental, de la rhétorique et du charisme les seuls critères qui font un homme d’Etat dans un pays dont le régime est parlementaire?

Beaucoup de jeunes Congolais fréquentent nos fora pour améliorer leur culture générale, pour s’informer. Aucune Africaine et aucun Africain, qui avait opposé une résistance armée contre l’envahisseur musulamn ou chrétien n’avait été à l’école des Blancs: Soundjata maria Djata, Samory toure, Chaka, Digane, les reines Ngola, Nziga et Ravalavolana III et les Congolaises, qui avaient inventé les mathématiques etc. Au Congo, les plus grandes figures de l’Histoire de notre pays: Dona Beatriz Kimpa Vita, Papa Simon Kimbangu et Lumumba; aucun d’eux n’avait terminé le cursus scolaire occidental.

Mr. Diangituka, vous écrivez de sornnettes: aucun homme politique, aucune femme politique ne redige ses discours. Il y a au moins une personne dont le travail est de rediger les discours. Il y a eu une exception: un primairien redigeait certains de ces discours lui-même: Lumumba. mais, vous, vous êtes universitaire, donc…

Mr. Diangituka, quelle est la qualité de votre culture générale? Quel est le niveau de votre culture générale? En comparant Joseph Staline à Joseph Kabila, vous donnez la preuve que malgrè vos diplômes universitaires, vous êtes « un abruti » en histoire. Si vous doutez de cette qualité, consultez Staline sur Wikipedia pour en savoir sur sa personne.

Vous citez Mandela? A-t-il pu remplir son rôle de médiateur dans tout conflit, où il avait tenu son rôle? Obama? Vous ignorez que l’éloquence un don que maôtriser Andele Maboke, Ebale Mundial et Sans Souci.

Il n’y a pas de guerre inutile. Il y a de guerres justes et de guerres injustes, selon Saint Augustin et je suis choqué qu’un politologe professeur d’université puisse utiliser un langage profane en la matière.

Je vous prie de tenir compte du fait, que si vous signez professeur et/ou politologue, il y va de votre reputauon, par conséquent vvous devz être à la hauetur de vos qualifications et aptitudes intello-universitaires.

Vous ne savez sûrement pas où le charisme et l’éloquence peuvent mener: Hitler et Mussolini en sont les meilleurs exemples. Surtout Hitler.

Tundanonga

M. Joseph Kabila fait honte à la RDC et à l’Afrique tout entière

29 Nov

Par Fweley Diangitukwa

M. Joseph Kabila n’est pas un grand homme et il ne le sera jamais alors qu’il est à la tête d’un grand pays et qu’il a un immense pouvoir. Il n’est pas un grand homme politique et il ne le sera jamais parce qu’il lui manque une chose importante : le génie qui fait d’un dirigeant un leader qui fascine des foules entières, comme Mandela, Obama, etc.

Au lieu de séduire le peuple congolais qui l’a accueilli en 1996 en venant du Rwanda dans les bagages de l’AFDL, il passe son temps à mentir (diplôme obtenu dans une université américaine qui n’a pas pignon sur rue), à tricher (fraudes électorales en 2006 et 2011), à corrompre (CEI, CENi et CSJ), à terroriser tout un pays (de l’Est à l’Ouest), à humilier de paisibles citoyens et toute la race noire. S’il y a un qualificatif qui doit lui convenir, c’est bien celui de « génie du mal ».

M. Joseph Kabila n’est pas un grand homme et il ne le sera jamais car son bilan à la tête de l’Etat est largement négatif. Les Congolais, qui ont été décimés (plus de six millions de morts), tués, assassinés, massacrés, emprisonnés, violés, violentés, humiliés, blessés dans leur dignité, n’accorderont jamais une quelconque grandeur à l’homme qui incarne leur mal.

Avec M. Joseph Kabila à la tête de l’Etat, les Congolais vivent une expérience directe de la médiocrité semblable à l’expérience macabre vécue sous Léopold II qui coupa les bras des Congolais et massacra plus de dix millions de nôtres pour son enrichissement personnel. Non seulement M. Joseph Kabila est incompétent en tant que chef d’Etat mais il est aussi médiocre en tant qu’orateur. A part la cruauté et la traîtrise, l’homme n’a aucune qualité qui puisse attirer l’attention sur lui et susciter de l’admiration. Sur le plan oratoire, sa voix a un ton désagréable qui sonne faux dans les oreilles. Il est desservi par une langue non encore maîtrisée malgré le nombre d’années de pratique, soit quinze ans (de 1997 à 2012). Son anglais n’est ni académique ni raffiné. Lorsqu’il ne lit pas un texte officiel rédigé par des professionnels de la communication, son discours reste plat et sans grand intérêt.

Taciturne à souhait et méprisant comme s’il ignorait complètement les exigences de la fonction présidentielle. Dès qu’il parle en public, il n’arrête pas d’évoquer les « forces négatives » pour désigner – sans les nommer – les FDLR, c’est-à-dire les Hutu vivant à l’Est du Congo, non loin de la frontière avec le Rwanda. En agissant ainsi, il ne s’est jamais rendu compte qu’il rappelle régulièrement ses origines tutsi et la haine viscérale que manifestent les Tutsi envers les Hutu qu’ils accusent de tous les maux et qu’ils prennent sans distinction d’âge et de sexe pour des FDLR.

Ceux qui le suivent l’applaudissent sans conviction pour se maintenir au pouvoir et profiter de son incompétence.

Avec M. Joseph Kabila à la tête de l’Etat, le Congo est entré dans une sorte de course à l’abîme, la fièvre de partition succédant à la rage de destruction massive. La RDC n’avance plus, elle recule dans les ténèbres abyssales. Comment, Congolais lucides que nous sommes, avons-nous permis cela ?

La question qui mérite d’être maintenant posée et qui reste hélas sans réponse est celle de savoir comment sommes-nous en arrivés là et comment un homme sans charisme, dépourvu des qualités de leader parvient-il à dominer tout un peuple et à survivre à la tête de l’Etat sans ni convaincre ni séduire ni drainer des foules ?

En tout cas, M. Joseph Kabila n’a jamais suscité une adhésion populaire à sa personne et à sa politique rétrograde. A la place de l’enthousiasme qu’exprime un peuple envers son chef, c’est le mépris que les Congolais ont à son endroit. S’il y a un homme dans l’Histoire qui peut lui ressembler, c’est assurément Joseph Staline qui était, comme lui, sans charisme et plein de terreur. Joseph Staline était le produit d’un système : la bureaucratie communiste qui précéda son accession au pouvoir et qui survécut après sa mort. M. Joseph Kabila est aussi le produit d’un système. L’AFDL, le CPP (Congo pasi na pasi) et le soutien ougando-rwandais qui servent de soubassement à son pouvoir sont antérieurs à sa prise du pouvoir.

Quatre principaux objectifs étaient poursuivis en déclenchant l’actuelle guerre : a) détourner l’attention des Congolais afin qu’ils cessent de parler de fraudes électorales (et considérer M. Joseph Kabila comme celui qui aura mis fin à la guerre à l’Est – un héros en quelque sorte mais c’est raté), b) faire disparaître définitivement Bosco Ntaganda de la scène (il doit déjà être au Rwanda), c) faire entrer plus de Rwandais au Congo et enfin d) contraindre les Congolais à négocier publiquement avec les agresseurs en leur accordant des postes politiques (les accords de mars 2009 ont permis de verser des soldats rwandais dans l’armée nationale congolaise, il est maintenant question de verser les officiers et les acteurs politiques dans des postes politiques comme cela s’était passé à Sun City, en Afrique du Sud avec les Ruberwa et consorts). Ce sont des enjeux que les Congolais ne doivent pas ignorer.

Cette guerre est un piège à cons dans lequel les Congolais ne doivent pas tomber. Une guerre inutile menée pour contraindre les Congolais à accepter ceux qui la mènent. M. Joseph Kabila et ses commanditaires connaissaient l’issue de cette guerre. N’a-t-il pas cherché à faire disparaître définitivement Bosco Ntaganda afin qu’il échappe à son arrestation ? Qui sont dupes et qui sont dupés ? L’Américain Randolph Bourne nous rappelle que « la santé de l’Etat, c’est la guerre »[1].

Après tant de souffrance, le peuple congolais doit mettre fin à sa misère. L’aventure d’un homme sans qualités requises pour diriger un grand Etat comme la RDC bourré de femmes et d’hommes bien formés a montré ses limites. Que l’heure vienne de donner la chance à un homme plein de charisme qui ouvrira les portes d’un futur commun plus beau qu’avant, comme l’ont voulu les Pères de notre indépendance. Ne nous laissons plus prendre au piège de ceux qui tiennent un discours populiste, démagogique pour résoudre leur conflit avec le pouvoir de M. Joseph Kabila.

Peuple congolais, le danger est devant nous, il faut dès à présent écarter celui qui l’incarne afin que la paix revienne au pays de Kimbangu, Kasa-Vubu et Lumumba.

M. Joseph Kabila fait honte à la RDC et à l’Afrique tout entière, à part le Rwanda et l’Ouganda qui sont les parrains directs de son pouvoir.

 Fweley Diangitukwa

http://www.fweley.wordpress.com

29 novembre 2012


[1] Randolph Bourne,  La santé de l’Etat, c’est la guerre, éditions Le passager clandestin, 2012, p. 42, 45, 58. Présentation de Jean Bricmont.

Le Congo (RDC) est-il un pays démocratique ?

10 Nov

Par Fweley Diangitukwa, politologue

http://www.fweley.wordpress.com

Ecoutez, dans ce lien, la réponse précise donnée par les Congolais eux-mêmes : http://www.congonumber1.com/v1/videos/?id=&a=3065

En règle générale, les pays qui affichent l’étiquette « démocratique » dans leur appellation ne le sont pas. A commencer par la République démocratique allemande (ex-RDA) avant sa réunification avec la République fédérale allemande. Partant de ce constat, la réponse à notre question de départ est donc NON. La République du Congo-Kinshasa n’est pas un Etat démocratique car la démocratie est un idéal qui ne sera jamais atteint. Il faut donc être bêtes et ignorants pour reprendre l’adjectif « démocratique » dans le nom d’un pays. Jean-Jacques Rousseau a écrit, je cite : « A prendre le terme dans la rigueur de l’acception, il n’a jamais existé de véritable démocratie, et il n’en existera jamais. Il est contre l’ordre naturel que le grand nombre gouverne et que le petit soit gouverné », in Du contrat social, Paris, Garnier-Flammarion, 1966, p. 107.

La démocratie (du grec ancien δημοκρατία / dēmokratía, « souveraineté du peuple », de δῆμος / dêmos, « peuple » et κράτος / krátos, « pouvoir », « souveraineté ») est le régime politique dans lequel le peuple est souverain. Apparue à Athènes il y a bien longtemps, la démocratie signifie gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple (Lincoln). Il s’agit d’un idéal auquel on doit tendre, plutôt que de la description réaliste d’une activité structurée.  Dans ces variantes, il se réfère principalement au gouvernement à participation directe et au gouvernement représentatif.

La classification des régimes passe du gouvernement d’un seul (monarchie), de quelques-uns (aristocratie) et de beaucoup (démocratie)[1]. Aujourd’hui, les deux précédents sont rares et la plupart des pays se réfèrent à la démocratie.


[1] Cette classification est différente de celle proposée par Aristote en six points.

Dans le monde antique, il y a eu de grands auteurs qui ont écrit sur le modèle de gouvernement parmi lesquels il y a Platon, Aristote, Polybe, Cicéron, Saint Augustin, etc. Dans leurs écrits, le meilleur modèle qui émerge est « celui de l’idéal d’une constitution mixte, où les dirigeants seraient subordonnés à la vertu ou à la loi, ou les uns aux autres, grâce à un système de contrôle mutuel. Cet idéal place le gouvernement de la vertu et de la loi au-dessus de celui des hommes » (Dictionnaire de la pensée politique), Paris, édition Hatier, 1989, pp. 163-164.

Les hommes qui ont écrit après les premiers cités plus haut, comme Montesquieu (Esprit des Lois), Rousseau (Du contrat social), Tocqueville (De la démocratie en Amérique), différencient le responsable de l’établissement de la loi fondamentale dans une souveraineté démocratique et le responsable de l’exécution quotidienne de la loi dans un gouvernement démocratique. Jean-Jacques Rousseau est allé très loin dans les exigences au point d’écrire que la démocratie est « un régime qui convient mieux aux anges qu’aux hommes » (op. cit., p. 164). Faisant un écho à cette conclusion de Rousseau, Jacques Maritain a écrit dans son livre Christianisme et démocratie ce qui suit : « La tragédie des démocraties modernes est qu’elles n’ont pas réussi encore à réaliser la démocratie ». La démocratie reste un idéal que chaque peuple doit rechercher continuellement à réaliser et auquel il doit tendre résolument et inlassablement. Mais cet idéal ne sera jamais atteint par les Etats. A chaque fois qu’on s’y approche, les exigences des citoyens éloignent l’horizon démocratique. Certes, il y a des pays plus avancés que d’autres mais, dans l’absolu, aucun pays n’est démocratique. Inscrire cet adjectif dans l’appellation d’un Etat relève donc de l’ignorance. Sur la ligne menant à l’horizon démocratique, certains Etats sont plus avancés que d’autres.

L’idéal démocratique incarné par l’esprit du contrat social est à l’origine de la nouvelle forme de légitimité politique. Dans la théorie du contrat social, la source ultime de l’autorité gouvernementale provient des individus qui sont dotés de la liberté naturelle et des droits naturels. En RDC, les Congolais ne sont pas dotés de la liberté naturelle ni des droits naturels (lire rapport Mapping). Cette réalité contredit l’idée de voir dans l’Etat du Congo une association avec la démocratie.

La pratique démocratique repose sur le recours à l’extension du droit de vote. C’est par l’usage du suffrage universel direct que les hommes – quelle que soit leur classe sociale – réalisent leur condition d’égalité naturelle en tant qu’êtres humains. En RDC, l’expérience de 2006 et celle de 2011 montre que le suffrage universel direct n’est pas la condition de l’égalité naturelle des êtres humains. Au Congo, ce sont les plus riches qui paient 50’000 dollars pour être élus (candidats à l’élection présidentielle = vote censitaire). Le rôle des pauvres est réduit à élire les riches mais jamais à être élus ni à représenter les leurs à l’Assemblée nationale et au Sénat. L’argent qui a pris une part considérable dans les élections dénature et déprécie la classe politique parce que les dirigeants « achètent » les postes qu’ils occupent. En plus, ils vivent sous la tyrannie de l’incompétence au sommet de l’Etat. A cause du recours à l’argent et aux fraudes électorales, la gouvernance a beaucoup de peine à faire ses premiers pas. C’est là une preuve qu’il n’y a pas de démocratie en RDC car les postes politiques sont réservés aux plus fortunés et aux plus violents (1+4 entre 2003 et 2006) mais jamais aux plus compétents, aux plus honnêtes et aux plus méritants.

En 2006, sans consulter le peuple, le Parlement a révisé la Constitution pour l’adapter à l’âge du candidat Joseph Kabila à l’élection présidentielle. La Constitution exigeait 40 ans, les députés constituant la majorité de l’époque ont ramené cet âge à 30 ans parce que M. Joseph Kabila n’était âgé que de 30 ans. Puis, sans consulter le peuple, le Parlement a encore révisé la Constitution pour supprimer les deux tours de l’élection présidentielle initialement prévus dans la Constitution à un seul tour parce que M. Joseph Kabila ne voulait pas affronter son adversaire au cours d’un débat contradictoire à la télévision. Maintenant, pour la prochaine élection présidentielle prévue en décembre 2016, le chef d’Etat, M. Joseph Kabila, qui est à la fin de son deuxième et dernier mandat constitutionnel, a demandé en décembre 2015, dans son discours à la nation, que le mode de scrutin ne soit plus direct mais indirect, afin d’être directement élu par le Parlement dans lequel il a sa majorité et qu’il n’a cessé de corrompre pour la soumettre à sa volonté. Un pays où la peur, le caprice et les désirs d’un chef d’Etat deviennent automatiquement des obligations devant être exécutées par le Parlement, le Sénat et la Cour constitutionnelle, n’est pas un tel Etat de démocratie.Or, tel est le cas de la République « démocratique » du Congo. Donc, la réponse à la question posée plus haut est évidemment NON. La RD Congo n’est pas une démocratie, mais une autocratie, une dictature qui ne dit pas son nom. La révision des lois est faite sur la base de la corruption des députés sans solliciter l’approbation des citoyens qui sont régulièrement méprisés par les députés qu’ils ont élus et qui devraient normalement défendre leurs intérêts.

Dans une République démocratique, c’est le peuple qui gouverne. Or, en RDC, ce sont les hommes les plus forts qui gouvernent après un coup d’État. Cela n’a jamais changé depuis le 24 novembre 1965.

Dans une République démocratique, la durée du mandat présidentiel est clairement limitée dans le temps et au-delà de ce mandat, le chef de l’État ne peut plus gouverner. Or, en RDC, la limitation n’a jamais été respectée. Pour preuve, Joseph Kabila est au pouvoir depuis 2001 et il est prêt à y rester aussi longtemps que son camp organisera des fraudes électorales en sa faveur et aussi longtemps que le peuple congolais ne se révoltera pas contre les injustices devenues monnaie courante.

Le mandat du président actuel prendra fin en 2016 mais depuis son élection en 2011, rien n’a été entrepris par la CENI pour organiser les élections prévues 3 mois avant la fin du mandat. Pire, la Cour constitutionnelle s’est dernièrement prononcée sur l’interprétation de l’article 70 de la Constitution dans le but d’autoriser le maintien au pouvoir du président sortant au cas il n’aurait pas d’élection. Tout montre qu’il devient pratiquement impossible d’organiser l’élection présidentielle dans le délai constitutionnel. Ceci revient à dire que la Cour Constitutionnelle à cautionner le glissement que souhaite la mouvance présidentielle. Ce choix compliquera l’avenir de la République car le peuple est complètement opposé à l’idée de violer la Constitution.

Plusieurs autres exemples peuvent être évoques pour démontrer que la RD Congo n’est pas un Etat démocratique.

L’autre condition est l’égalité devant la loi. Ce principe n’a jamais été respecté. Il suffit pour cela de rappeler que les fils de l’ex-Président du Parlement, M. Evariste Boshab et de l’ex-Premier ministre, M Adolphe Muzito, qui ont tué des Congolais dans un accident de circulation, n’ont jamais été concernés par la loi (ils ont été rapidement extirpés et envoyés en catimini en Belgique pour les soustraire de la justice qui, depuis lors, a fermé le dossier les concernant) ou encore des hommes politiques qui détournent l’argent de l’Etat et qui ne sont pas poursuivis par la justice (voir l’argent de la SNEL versé par le Congo-Brazzaville).

La justice congolaise a été politisée et elle est, en plus, complaisante. Il suffit pour le prouver de rappeler le dossier de l’assassinat de Laurent-Désiré Kabila. Ceux qui ont été condamnés n’ont jamais été concernés ni de près ni de loin par le meurtre crapuleux. Ce sont des innocents qui ont été mis en prison à Makala. Yeroda Ndombasi l’a dit ouvertement et il n’a jamais été poursuivi parce qu’il a dit la vérité. Dans un pays démocratique, la justice ne condamne pas un innocent.

A part Joseph Kasa-Vubu, les chefs d’Etat qui trônent à la tête du pays n’ont jamais été choisis par le peuple. M. Joseph Kabila est issu d’une révolution de palais entraînant l’assassinat de Laurent-Désiré Kabila par le réseau tutsi (soutenu par des puissances étrangères). Ce réseau a placé le sien à la tête de l’Etat congolais. Le monde entier sait que Joseph Kabila était venu dans les bagages de l’AFDL avec James Kabarebe. Le monde entier connaît ses origines.

Joseph-Désiré Mobutu organisait régulièrement des élections même s’il était toujours candidat unique. Joseph Kabila a toujours compté sur les fraudes électorales pour se faire élire. Avant l’élection présidentielle de 2011, il a officiellement déclaré, en parlant de l’opposition : « unie ou pas, je battrai l’opposition ». Il savait que le pasteur Daniel Ngoy Mulunda lui donnera la victoire quelles que soient les conditions.

Les fraudes électorales organisées par l’abbé Malu Malu et par le pasteur Daniel Ngoy Mulunda enlèvent toute possibilité de considérer la RDC comme une démocratie car la transparence est la loi cardinale dans une République démocratique. Les pays démocratiques respectent la loi et insistent sur la valeur des droits électoraux et civiques car la liberté formelle et l’égalité fondent le système politique.

Dans un pays démocratique, tout contrevenant à la loi est remis à la justice quel que soit le degré de la violation. Ainsi, celui qui a tenté à la vie du Pape Jean-Paul II, à la vie de Jacques Chirac ou celui qui a voulu frapper Nicolas Sarkozy au visage n’ont pas été tués, de la même façon le juif qui a assassiné le Premier ministre israélien n’a pas été tué mais jugé et condamné. Au Congo, il n’y a aucun respect de la vie humaine. Armand Tungulu qui a manifesté sa colère en jetant une pierre contre le convoi présidentiel a été tué sans procès. L’activiste Floribert Chebeya et son chauffeur Bazana ont été assassinés par les hommes du pouvoir qui sont toujours en liberté et ne sont pas inquiets du sort qui leur sera réservé.

Dans une République démocratique, c’est le peuple qui gouverne la République. En RDC, ce sont les hommes les plus forts et les plus fous qui gouvernent après un coup d’Etat. Cela n’a jamais changé depuis le 24 novembre 1965.

Dans une République démocratique, la durée du mandat est clairement limitée dans le temps et au-delà de ce mandat, le chef de l’Etat ne peut plus gouverner. La limitation n’a jamais été respectée en RDC. Pour preuve, Joseph Kabila est au pouvoir depuis 2001 et il est prêt à y rester aussi longtemps que son camp organisera des fraudes électorales en sa faveur et aussi longtemps que le peuple congolais ne se révoltera pas contre les injustices devenues monnaie courante.

Dans une République démocratique, les finalités sont éclairement définies en entente avec le secteur privé et la société civile (gouvernance). En RDC, le gouvernement tâtonne à tout moment et avance sans bien savoir où il conduit le peuple.

Dans une République démocratique, le gouvernement se donne les moyens nécessaires pour répondre aux demandes (inputs) des citoyens. Il crée plus d’emplois et encourage le secteur privé d’en créer autant afin d’augmenter les recettes fiscales de l’Etat. En RDC, le gouvernement a un budget dérisoire qui correspond à celui d’une ville occidentale ou d’une grande université publique. Entre-temps, les deniers publics sont détournés par des officiers qui ont des salaires sans commune mesure avec leur train de vie quotidien.

Dans une République démocratique, les gouvernants donnent des moyens aux citoyens – notamment par l’éducation – pour s’autogouverner. En RDC, l’éducation nationale est le secteur le moins doté. Moins éduqué et peu informé, le peuple est assujetti à l’élite qui choisit de servir le pouvoir aux dépens de la population. Le consentement populaire n’est jamais sollicité. Il est continuellement ignoré alors que Jean-Jacques Rousseau a fait de la volonté générale la condition sine qua non de la démocratie. La révision des lois est faite sur la base de la corruption des députés sans solliciter l’approbation des citoyens qui sont régulièrement méprisés par les députés qu’ils ont élus et qui devraient normalement les défendre. Depuis 2006, aucune loi n’a été prise en faveur du peuple. Si les députés ont toujours discuté et obtenu l’augmenté de leur salaire, jamais ils n’ont cherché à revendiquer la révision des salaires des enseignants (accord de Mbudi), des fonctionnaires, des infirmiers, etc. Dans une République démocratique, l’intérêt de la majorité doit primer sur l’intérêt de la minorité. Cet intérêt est normalement exprimé par le gouvernement qui est l’instrument d’un ensemble de citoyens capables de réaliser le bien public. En RDC, le gouvernement est un instrument réservé aux hommes du pouvoir (privilégiés) qui l’utilisent pour réaliser leur bonheur. Il n’est jamais au service des intérêts du peuple.

Dans une République démocratique, la loi de la majorité l’emporte sur la minorité. En RDC, c’est le contraire, c’est-à-dire la loi de la minorité s’impose sur la majorité parce que les hommes politiques pensent que la loi de la majorité est dangereuse pour la réalisation de leurs intérêts égoïstes.

La démocratie est forte lorsque le gouvernement s’appuie sur la vigoureuse participation des citoyens (démocratie participative) qui discutent régulièrement les grandes orientations. C’est cette organisation qui différencie la démocratie de la tyrannique où l’Etat est une entité occupée par une catégorie d’individus qui imposent leurs vues en s’appuyant sur la violence et exclusivement sur la violence, comme en République du Congo-Kinshasa.

Aujourd’hui, la démocratie représentative est en difficulté dans les pays du Nord car les citoyens sont devenus plus exigeants. Ils recourent de plus en plus aux dispositifs participatifs dans lesquels ils prennent une grande part de responsabilité dans la gouvernance du pays ; en RDC, la démocratie représentative est l’unique mode de gouvernement imposé au peuple.

Sans chercher à m’attarder sur les différentes théories des élites (Pareto, Mosca, Michels, etc.) qui pensent que les dispositifs représentatifs risquent d’élargir le fossé qui existe entre ceux qui gouvernent et qui, par leur connaissance, sapent la démocratie, le but de cet article est de montrer simplement qu’en RDC le recours au concept de démocratie est une forme de camouflage pour les tendances oligarchiques du pouvoir. Dans notre pays, la démocratie représentative ne garantit pas beaucoup la circulation des élites au pouvoir car les conditions d’accès sont draconiennes et celles-ci excluent les moins nantis. Il faut payer 50 mille dollars américains pour être candidat à la députation. Cette exigence est une condition de l’ancienne démocratie censitaire et pas celle de la démocratie moderne. Aujourd’hui, l’argent, le clientélisme, la propriété et le soutien des puissances étrangères (voir le rôle de Louis Michel et de la Belgique sous le règne de Joseph Kabila depuis 2001) permettent de manipuler le fonctionnement des institutions au profit des hommes au pouvoir qui ne sont pas hélas tous des élites.

Tous les arguments développés ci-dessus montrent clairement que le Congo-Kinshasa n’est pas une République démocratique, car le consensus, la volonté générale, la tolérance, le respect de la loi, l’égalité devant la justice, la paix, etc. manquent. L’impunité et l’injuste gouvernent la République. C’est la jungle dans le sens que c’est la loi du plus fort qui règne. Le concept même de République (res publica) doit être remis en cause. Le Congo-Kinshasa est-il une chose publique appartenant réellement à tous les Congolais selon la gestion actuelle du pays ? La transparence y règne-t-elle ? Rend-on compte aux citoyens de la gestion des ressources naturelles ? Punit-on tous les fautifs de la même façon et avec la même rigueur ? Récompense-t-on les bons citoyens de la même façon ? Bref, le Congo-Kinshasa est-il une République gouvernée par le peuple et pour l’intérêt du peuple ? Comme dit plus haut, la réponse à cette question est NON.

Si la démocratie est le pouvoir du peuple par le peuple et pour le peuple (Abraham Lincoln), l’Etat congolais exclut le peuple dans l’exercice du pouvoir. Cela prouve à suffisance que la RDC n’est pas une démocratie mais une dictature, une tyrannie.

En RDC, la place des citoyens ordinaires en démocratie n’existe pas. L’espace politique est occupé par les seigneurs de guerre, les riches, les mafieux, les téméraires, les fraudeurs et les fous du pouvoir. Les citoyens honnêtes et intègres sont exclus des postes politiques. Leur rôle se limite à élire ceux qui vont les représenter, c’est-à-dire les députés. Ils n’ont même pas le droit d’élire leurs propres gouverneurs de provinces et les sénateurs car ce devoir a été confié aux « grands électeurs », c’est-à-dire aux députés (qui se laissent facilement corrompre par le pouvoir), sous prétexte que les citoyens ordinaires ne sont pas assez intelligents et lucides pour choisir de bons gouverneurs et de bons sénateurs ! C’est une aberration qui doit être vite réparée. L’Etat congolais ne doit pas traiter les citoyens comme des enfants ou des ignorants. Dans chaque province, les citoyens qui connaissent bien le personnel politique de leur région doivent impérativement élire leur gouverneur. Ils ne peuvent plus être tenus en dehors des décisions à prendre à l’échelle régionale qui ont des implications directes dans leur vie quotidienne et qui engagent leur avenir. Donc, à l’avenir, l’élection présidentielle ne devra plus avoir lieu le même jour que les élections législatives car les deux ne répondent pas aux mêmes enjeux et ne poursuivent pas le même but. Certes, le couplage a été pensé ainsi pour favoriser les fraudes électorales et fabriquer ainsi plus facilement – dans la confusion – une majorité parlementaire au nouveau président de la République, en réalité choisi avant les élections par les milieux internationaux qui vivent sur le dos de la RDC. Tout cela doit changer pour construire une démocratie.

En 2006, la ville de Kinshasa avait massivement voté contre le PPRD mais, grâce au recours à  la corruption des « grands électeurs », la ville-capitale s’est retrouvée avec un gouverneur du PPRD, le parti au pouvoir. Toujours en 2006, la province du Bas-Congo a voté massivement MLC, le parti de Jean-Pierre Bemba, mais elle s’est retrouvée avec un gouverneur du PPRD, le parti au pouvoir. Des exemples peuvent être multipliés pour démontrer que le Congo-Kinshasa est loin d’être une République démocratique. La corruption est devenue maîtresse des enjeux politiques.

Lorsque des chefs incompétents entourés de conseillers tout aussi incompétents se mettent à gouverner des citoyens compétents, le résultat ne peut être que ce que nous vivons en RDC : anarchie, confusion de rôle, désobéissance civile et conflits. Comment un civil, devenu général par la seule volonté du chef, peut-il diriger un militaire de carrière ? Comment un civil, devenu militaire par la seule volonté du chef, peut-il commander une armée pleine d’officiers formés dans les grandes académies militaires et dans les écoles de guerre ? Le Congo n’est pas une démocratie mais une dictature aveugle, impitoyable et irresponsable. Oui, une tyrannie qui ne dit pas son nom. Le Congo n’est pas indépendant, nous avons simplement l’illusion d’être indépendants car ce sont les puissances étrangères qui dirigent le Congo à travers leur représentant ou leur affidé placé au pouvoir par eux.

Pour conclure, je dis que le Congo est un paradis sur terre mais dirigé par des escrocs et par des voyous qui croient avoir les compétences nécessaires pour gouverner le pays. Le peuple doit se mobiliser pour que ledit paradis devienne une réalité. Cela sera possible si les Congolais le veulent. Et nous devons le vouloir.

Fweley Diangitukwa

http://www.fweley.wordpress.com