Archive | janvier, 2015

Le pouvoir de M. Joseph Kabila est totalement responsable des morts, casses et pillages des maisons commerciales

26 Jan

Le pouvoir de M. Joseph Kabila est totalement responsable des morts, casses et pillages des maisons commerciales

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Depuis son installation à la tête de l’Etat, M. Kabila n’a jamais protégé le peuple congolais. Au contraire, il a contribué à massacrer les Congolais à chaque fois qu’il en a eu l’occasion. À plusieurs reprises, il a assassiné les journalistes, les opposants, les activistes des droits de l’homme, les adeptes de Bundu dia Kôngo et du pasteur Mukungubila, etc. Il a emprisonné des opposants et a confié des postes stratégiques à ses frères rwandais. En recourant aux fraudes électorales en 2006 et 2011, il a méconnu et méprisé le choix du peuple congolais qui est le souverain primaire. Malgré le plus de 8 millions de morts congolais dans des guerres menées sur le sol congolais par les soldats rwandais et ougandais, M. Joseph Kabila n’a jamais donné les moyens suffisants à l’armée pour mener à bout la guerre contre les ennemis ; il n’a jamais organisé la recherche des violeurs des femmes congolaises à l’Est de la République afin de les sanctionner sévèrement ; il n’a jamais lutté contre l’impunité, la corruption et les antivaleurs. À cause de sa mauvaise gestion de la res publica, l’anarchie règne en maîtresse sur toute l’étendue de la République, le Sénat fonctionne dans l’illégalité car les Sénateurs et les Gouverneurs de provinces n’ont pas été (ré)élus en 2011. Nous ne pouvons pas accepter que l’anarchie et la complaisance gouvernent la République.

Fallait-il attendre des manifestations de protestation dans certaines villes du pays, plusieurs morts, des casses et des pillages des maisons commerciales… à Kinshasa pour que M. Minaku et son Parlement à majorité PPRD prennent conscience et retirent l’alinéa 3 de l’article 8 ? N’est-ce pas là de l’irresponsabilité et de l’hypocrisie de leur part ? En quoi sont-ils sérieux ? Peuvent-ils montrer une seule loi prise en faveur des électeurs (c’est-à-dire du peuple) qui ont fait d’eux des Honorables (députés) ? Sans honte, le Parlement de M. Minaku a écrit : « Nous avions convoqué cette session extraordinaire essentiellement pour permettre à la République de disposer d’un cadre législatif approprié, adapté devant permettre à la Ceni (Commission électorale nationale indépendante) d’organiser correctement les prochaines échéances électorales. Etant les élus directs du peuple, nous étions donc dans l’obligation d’écouter le souverain primaire qui nous a élus. Et donc, fort de cette écoute votre bureau en âme et conscience a levé l’option que cet alinéa soit carrément extirpé du texte. » Pour quelle raison étaient-ils incapables d’écouter le peuple alors que c’est leur travail principal et ils sont payés par le Trésor Public justement pour cela ? Qu’est-ce qui nous garantit qu’ils ne changeront pas demain pour se moquer du peuple comme ils l’ont toujours fait afin de plaire au désir de leur maître de se maintenir au pouvoir ?

Pour répondre à la soif insatiable du pouvoir de M. Kabila, les députés du PPRD ont joué avec le feu en votant la révision de la loi électorale afin d’octroyer un troisième mandant à leur patron. À cause de leur comportement irresponsable et antipatriotique, les jeunes de Kinshasa ont occupé les rues pour défendre la liberté, la démocratie et les droits fondamentaux. Le régime de M. Kabila est totalement responsable des morts, des blessés, des casses et des pillages de magasins de Chinois et il devra répondre devant la CPI pour crimes contre l’humanité. Que M. Mende ne dise pas le contraire pour dédouaner le régime dont il est le porte-parole. Les opposants congolais n’ont aucune responsabilité à assumer dans les morts, les blessés, les dégâts et les pillages car si les députés n’ont pas tripatouillé la loi électorale, la ville de Kinshasa ne serait pas entrée dans une ébullition. La responsabilité des dégâts incombe au pouvoir, et en particulier à M Boshab qui a initié cette loi et aux députés du PPRD du Parlement de M. Minaku qui ont voté dans l’euphorie, sans au préalable écouter l’avis des électeurs qui les ont élus.

Pour n’avoir pas respecté la vie humaine des Congolais et pour avoir ordonné aux militaires et aux soldats de la garde présidentielle de tirer sur les manifestants à mains nues, le peuple congolais exige le départ immédiat de M. Kabila du pouvoir afin d’épargner d’autres vies humaines. Un chef d’Etat qui a un esprit sain et qui est un vrai patriote n’ordonne jamais de tuer son propre peuple.

Pour protéger les Congolais contre la barbarie meurtrière du régime, le peuple congolais est en droit de poursuivre les manifestations jusqu’à la victoire contre la cruauté du régime sanguinaire de Joseph Kabila. Les Congolais resteront debout et maintiendront la pression jusqu’à la chute du régime. Si M. Kabila n’est pas empêché de tuer, il tuera encore d’autres Congolais demain car il en a l’habitude et adore voir couler le sang de Congolais afin d’avoir la certitude de garder le pouvoir. Nous refusons son recours à la violence aveugle. Pour toutes ces raisons, nous peuple congolais avons l’obligation de contraindre M. Kabila à quitter le pouvoir. Le changement, c’est maintenant.

Les fichiers électoraux constitués par MM. Malu Malu et Ngoy Mulunda sont bourrés d’étrangers rwandais, ougandais, burundais, tanzaniens et d’enfants congolais âgés d’à peine 4 à 6 ans. Nous le savons tous. Ces  fichiers ne constituent pas une référence pour les élections futures car ils n’ont pas été « nettoyés » après les irrégularités de 2011. Voilà pourquoi la décision du Sénat a été irresponsable. En plus, le Sénat et le Parlement défendent uniquement les points de vue du pouvoir. Le peuple congolais ne peut pas se référer à la décision de ces institutions qui travaillent pour le maintien au pouvoir de M. Kabila.

Que faire maintenant ?

Les Kinois doivent manifester leur mécontentement parce que le régime de M. Kabila a cyniquement tué des Congolais, en plus des jeunes. Il suffit que plus de 2 millions de Kinois ou plus occupent les rues de Kinshasa en choisissant différents points de sortie, entre 20 et 30 points pour que les policiers soient vite dépassés et paralysés. Les Kinois doivent manifester en même temps devant le Parlement et le Senat, devant l’Hôtel de ville, devant la Primature et devant la Cour Suprême de Justice, etc. S’ils sortent de partout et en même temps, notre victoire sera certaine. M. Kabila est un sadique qui gouverne la République par défi depuis 2001. Il est incapable d’entendre la raison des Congolais. C’est pourquoi le peuple doit le contraindre à quitter le pouvoir. Le mouvement de protestation doit se répandre dans toutes les provinces et dans tous les pays où vit la diaspora congolaise. Nous avons compris : le changement c’est maintenant. Soyons unis comme un seul homme. La RDC n’a pas besoin d’un chef d’Etat criminel.

Devant un troupeau de buffles, le lion – roi de la forêt – détale toujours. Regardez :


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Fweley Diangitukwa

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Le changement, c’est maintenant

11 Jan

Le changement, c’est maintenant

Chers Compatriotes,

Nous ne devons plus attendre. Le changement, c’est maintenant car les dirigeants des institutions actuelles n’ont jamais travaillé pour l’intérêt des Congolais ni pour promouvoir la démocratie. Le Gouvernement (pouvoir exécutif) propose des lois à la place du Parlement. Entre 2006 et 2011, les députés (pouvoir législatif) ont plaidé uniquement l’augmentation de leurs émoluments qui sont passés à 6’000 dollars sans jamais proposer un minimum vital pour les plus démunis. L’ancien Président du Parlement a corrompu les députés en leurs octroyant de nombreux avantages sociaux, entre autres le logement, une jeep 4 x 4. Le Parlement n’a jamais discuté une loi allant dans le sens de créer des emplois pour réduire sensiblement le chômage. En ce qui concerne les enseignants, leurs revendications contenues dans « les accords de Mpudi » n’ont jamais trouvé de réponse positive, sinon le silence.

Dans un passé récent, le Parlement a procédé à des révisions intempestives de la Constitution. La Cours Suprême de Justice (CSJ) a cautionné les faux penalties (fraudes électorales) dont a parlé Moïse Katumbi. Toute l’évolution de la politique congolaise montre que les gouvernants écrasent la population dans tout ce qu’ils entreprennent. Le peuple est gouverné par des Sénateurs et des Gouverneurs de provinces sans mandat. C’est le règne de l’anarchie généralisée. La RDC a cessé d’être un d’Etat car l’Etat a déjà failli.

Après avoir reculé dans le projet de réviser la Constitution par peur que ce qui est arrivé au président Blaise Campaoré n’arrive au régime ignoble de Kinshasa, voici le Parlement qui exclut le peuple congolais par la loi électorale du 5 janvier 2015 afin que seuls les riches accèdent au pouvoir et s’y maintiennent. En clair, les gouvernants actuels veulent installer au Congo un suffrage censitaire, c’est-à-dire un régime ploutocratique ou, en d’autres termes, un système de gouvernement où seuls les riches dirigent le peuple. C’est absolument absurde et inhumain dans un pays où plus de 90 % de citoyens n’ont pas un travail leur garantissant un revenu régulier. Pour la classe paysanne, le revenu mensuel se situe entre 0 dollar et 50 dollars. Les infirmiers, les soldats, les enseignants du primaire et les agents de l’administration publique ont moins de 100 dollars par mois. Avec une telle réalité, le Parlement adopte un Projet de Loi électorale allant dans le sens de priver au peuple toute possibilité d’accéder au pouvoir ! C’est ignoble.

Chers Compatriotes,

Nous avons déjà tant supporté, tant souffert. Nous avons déjà tout perdu, même la confiance en nous et l’espoir d’un avenir meilleur. Les nôtres ont été tués, massacrés, assassinés. Les prisons sont bourrées de Congolais qui usent de leur liberté d’expression. Nous avons accompli tout ce qui était humainement possible. Maintenant, c’est fini. Décidons de franchir le Rubicon. Nous ne pouvons plus attendre. Voilà pourquoi nous devons exiger le changement maintenant. Quelle que soit la position qu’adoptera le Parlement – en acceptant par exemple de retirer la proposition du Projet de loi électorale ou en acceptant de l’amender – nous ne devons plus faire confiance à nos gouvernants car, à travers le temps, nous avons découvert la nocivité de leur comportement.

En 2011 et 2012, nous étions parmi ceux qui ont demandé aux députés de l’opposition de ne pas entrer au Parlement afin de ne pas être minorés et afin d’éviter de cautionner des lois scélérates mais hélas nous n’avons pas été entendus. Si on avait été écoutés et suivis, le Parlement serait monolithique formé uniquement par les membres de l’alliance présidentielle. Hélas ! Maintenant le pire arrive au peuple. Il est temps de nous réveiller et de suivre l’exemple des habitants de Beni qui ont déjà déboulonné le buste de l’autre.

En effet, le pouvoir promet le changement en 2016 pour détourner l’attention sur les fraudes électorales de 2011 et pour gouverner dans un semblant de paix jusqu’à la fin du mandat fraudé. Certains Congolais dépensent leur énergie à épiloguer sur cette échéance sans aucune certitude que ce qu’ils croient se réalisera comme ils le pensent. C’était pareil avant les élections de 2011. De toute évidence, le renvoi à 2016 est un discours qui sert à endormir le peuple. Devant l’incertitude et sur la base de ce que nous avons déjà vécu, nous devons refuser d’attendre. Le changement doit se réaliser maintenant pour ne plus être dirigés par le mensonge, par des promesses fallacieuses et par des individus qui ignorent et méprisent le peuple.

Nous refusons le Projet de Loi électorale adopté le 5 janvier 2015 par le Gouvernement, modifiant et complétant la Loi n° 06/006 du 9 mars 2006 telle que modifiée par la Loi n°11/003 du 25 juin 2011 portant organisation des élections présidentielle, législatives, provinciales, urbaines, municipales et locales. Même si nous reconnaissons que cette nouvelle Loi contient quelques innovations positives (approche du genre ou augmentation du quota des femmes, participation des Congolais de la diaspora aux élections, etc.), nous la rejetons carrément, tout en rejetant simultanément ceux qui l’ont adoptée. Cette Loi est une provocation supplémentaire pour gagner du temps. Certes, une proposition raisonnable de modification de ladite Loi a été émise qui irait dans le sens d’adapter les frais de dépôt de candidature en fonction du revenu annuel brut de chaque candidat à une élection mais cette modification n’a aucune chance car le peuple n’a été ni consulté ni écouté avant l’adoption. Le Projet de Loi Électorale du 5 janvier 2015 constitue donc un mépris vis-à-vis du peuple.

Dans notre pays, nous ne voulons plus « ‘la guerre perpétuelle’ contre les Hutu (FDLR), contre les Maï Maï, contre les Balubakat, contre les Baluba, contre les Bakongo, contre les Bangala, contre les Bampende, etc. » ( dixit Jean-Pierre Mbelu Babanya Kabudi). Nous ne voulons plus d’un autre génocide. Nos huit millions de morts crient vengeance. Nous avons l’obligation de répondre à leur appel. Alors, changeons de paradigme.

Peuple congolais,

N’attendons plus. Le changement, c’est maintenant. Si nous ne faisons rien aujourd’hui, demain d’autres compatriotes seront tués, assassinés, massacrés, broyés, comme l’ont été les adeptes de Bundu dia Kôngo, les habitants de Beni, etc. Trop, c’est trop.

Disons clairement et ensemble, le changement, c’est maintenant.

Pour le Congo en Légitime Défense (CLD)

Fweley Diangitukwa

Président

Contre discours au discours du chef de l’Etat sur l’état de la nation

1 Jan

Aux Congolais opposés à l’ordre injuste établi dans notre pays

Chers Compatriotes,

En ce 1er jour de l’An 2015, au nom de « Le Congo en Légitime Défense » (CLD), nous vous adressons tous nos vœux de bonheur, de prospérité et d’espoir.

Nous nous adressons à vous avec la sincérité et la résolution que réclame la situation actuelle de notre pays. En ce début d’année, c’est l’occasion de nous dire la vérité, toute la vérité avec franchise, sur l’état réel de la nation. Contrairement à tout ce que racontent le Gouvernement, le Parlement et le Sénat, la situation de notre pays est critique, voire dramatique. Notre nation traverse des moments difficiles qui ressemblent à ce que nous n’avons cessé de vivre depuis 1996. L’autorité de l’État n’est toujours pas rendue effective sur l’ensemble du pays, les conditions sociales des populations ne sont pas toujours améliorées. L’État de droit est inexistant, le rôle des chefs coutumiers est toujours méconnu. Le système de rétrocession et le mécanisme national de péréquation qui assurent une répartition équitable des investissements entre les provinces sont ignorés par le Gouvernement central. La déclaration du chef de l’État sur l’état réel de la nation ne correspond pas à l’état réel. Il s’agit d’un tissu de mensonges. C’est pourquoi nous ne devons plus fermer les yeux aux conditions qui sont celles que nous vivons quotidiennement dans notre pays. Si depuis des décennies, nous avons supporté la misère sous une dictature ignoble, à partir d’aujourd’hui, nous devons faire face à notre réalité et refuser de supporter les injustices indescriptibles que nous avons vécues jusqu’à présent. Il est maintenant temps d’y mettre fin en sortant de notre peur congénitale, irraisonnée, injustifiée et inexprimable qui paralyse tous nos efforts à changer notre quotidien.

Nous invitons chaque Congolais à exprimer ouvertement son inquiétude et à se préoccuper de l’avenir du Congo qui est mis en mal par la volonté et l’indifférence de ceux qui dirigent la République. En matière de sécurité, de paix et de démocratie, rien ne va. L’Exécutif fait le travail du Législateur et le Judiciaire est sous les ordres de l’Exécutif. Il nous suffit de penser aux Concertations nationales qui ont été convoquées par le président de la République alors que ce travail est réservé au Parlement où se trouvent les représentants du peuple réunis en Assemblée. Il nous suffit de rappeler le discours du chef de l’État sur l’état de la nation. Au sommet de l’État, c’est l’anarchie et la confusion des rôles entre les trois principales institutions de la République. L’équilibre normal entre les trois pouvoirs – à savoir exécutif, législatif et judiciaire – n’est plus apte à relever la tâche âpre de reconstruction qui attend notre nation. À cause des révisions intempestives, notre système constitutionnel est devenu instable et il ne rassure plus les citoyens. Certes, le Cadre Permanent de Concertation Economique est le lieu privilégié d’échanges, entre pouvoirs publics et secteur privé, en vue de cerner, ensemble, les obstacles sur lesquels notre économie bute encore, ainsi que les pistes de solution à même de faciliter la pratique des affaires mais ce cadre est réglé par l’État seul sans associer le secteur privé et les milieux associatifs (ONG).

Comme c’est devenu une tradition, l’État congolais s’inquiète de la présence des FDLR sur le sol congolais mais pas du Rwanda et de l’Ouganda qui exécutent les plans des puissances étrangères qui organisent le pillage des ressources naturelles du Congo. Que doivent penser les Congolais et les victimes des atrocités des soldats rwandais dans les deux Kivu ?

Chers Compatriotes,

L’indifférence de nos gouvernants a mis à mal les valeurs morales qui se sont effondrées à des niveaux incroyables. La corruption est devenue maîtresse à tous les niveaux. Rien ne peut s’obtenir sa recourir à la corruption. Le chômage a augmenté de façon vertigineuse et le pouvoir d’achat a dramatiquement chuté. Les fraudes électorales sont collées dans l’agir des membres de la CEI/CENI comme une crotte de chien collée à la chaussure. Depuis 2006, il n’y a pas d’élection sans fraude. Les Sénateurs et les gouverneurs de provinces n’ont pas été élus en 2011 mais ils exercent leurs fonctions comme s’ils étaient normalement élus. C’est le règne de l’anarchie. Avoir en permanence de l’électricité et de l’eau chez soi est un luxe alors que notre pays est traversé par l’un des plus longs et denses fleuves du monde, alors que nous avons un barrage qui transporte l’électricité à l’étranger jusqu’en Afrique du Sud. Les petites et moyennes industries (PMI) et les petites et moyennes entreprises (PME) sont abandonnées à elles-mêmes. Pendant ce temps, l’État s’élance dans une politique énergétique ambitieuse et inutile car les seuls barrages d’Inga et de Zongo peuvent résoudre la demande de toutes les industries, de toutes les entreprises et de tous les foyers. Malgré cela, le Gouvernement a élaboré un programme de construction et de réhabilitation de centrales hydro-électriques, afin d’augmenter l’offre d’énergie de manière à répondre, de façon soutenue, aux besoins de croissance de la production minière. Tout l’accent est mis sur l’exportation de produits miniers et on oublie l’exportation de produits agricoles et du savoir intellectuel des Congolais. L’électrification de nos centres urbains et de nos localités devra être une priorité de futurs dirigeants du Congo. Malgré le discours officiel, les routes de desserte agricole sont partout défectueuses sinon inexistantes de sorte que les paysans ne trouvent pas de marché pour leurs produits qui pourrissent dans leurs champs. Les jeunes sont sans espoir car ils ne trouvent pas du travail. Les personnes âgées vivent dramatiquement leur vieillesse car elles n’ont pas de quoi vivre. Elles doivent dépendre de leurs enfants qui n’ont pas de travail régulier. Tout le monde fait face au dur problème de survie pendant que les membres du gouvernement, du Parlement et du Sénat ont tous les avantages. Le député a un salaire de plus de 6 mille dollars avec des avantages liés à cette fonction alors que l’infirmier, le personnel administratif et le soldat le moins gradé ont un salaire de moins de 100 dollars, alors que plus de la moitié de Congolais sont sans revenu. Nous ne pouvons soutenir ces injustices criardes et suivre les autorités politiques dans cette fausse voie. Par leur agir, elles montrent qu’elles n’ont aucune vision, or sans vision, il n’y a pas d’avenir et le peuple périt de désespoir. L’état de nos hôpitaux et des centres de santé est piteux. Ces lieux sont devenus des mouroirs. Le niveau de la formation du corps médical est très bas. Le niveau scolaire laisse à désirer car les enseignants sont non seulement mal payés mais en plus ils ne bénéficient d’aucune considération de la part des autorités politiques. Il suffit de comparer le budget réservé à l’éducation nationale avec celui réservé à la présidence de la République ou au service de renseignement pour s’en rendre compte de la place qu’occupe l’enseignement dans la pensée des dirigeants politiques de notre pays. La parité entre hommes et femmes a été promise mais jamais respectée. C’est un slogan creux car hypocrite et démagogique. La place de la femme est médiocre et le pouvoir ne fait rien pour l’améliorer. Tout son travail se limite à multiplier des déclarations sans lendemain.

Il est de notoriété publique que la confiance a déjà péri dans notre pays. Or, sans confiance, il n’y a pas de progrès. C’est bien ce qui arrive au peuple congolais. Pour cette raison, il nous faut rompre la confiance et revendiquer le respect de nos droits. Les dirigeants oublient que le bonheur ne se trouve pas dans la possession de biens matériels, dans la recherche effrénée de profits rapides et illicites mais dans le bonheur collectif, dans la réussite collective. Il nous faut mettre fin au comportement cynique et égoïste de nos dirigeants.

La composition du gouvernement dit d’union ou de cohésion nationale ne répond pas aux attentes des Congolais. À la place d’un gouvernement de cohésion nationale, on a offert aux Congolais un gouvernement de confusion nationale dans lequel les intérêts des particuliers l’emportent sur l’intérêt commun. Notre Compatriote Sakaz a écrit : « L’analyse numérique de cette équipe gouvernementale met en lumière la prédominance de certains groupes, parmi lesquels figurent des Katangais qui comptent 8 représentants et des Ressortissants de Bandundu qui alignent 7 membres. En outre, les membres de l’opposition dite républicaine et dont le chef de file n’est autre que Léon Kengo-wa-Dondo (président du Sénat) se taille aussi une part belle avec 7 membres dans cette équipe. Enfin, Il convient de souligner la montée en force de certains fidèles du parti présidentiel, tel qu’Evariste Boshab, secrétaire général du PPRD. Il y a aussi la montée de Thomas Luhaka, ancien secrétaire général du MLC et de Willy Makiashi, secrétaire permanent du Palu. Les ministères occupés par les trois personnalités ont été hissés au rang de vice-primature. »

Trois partis politiques – à savoir le PPRD, le PALU et le parti de M. Kengo – occupent la moitié du Gouvernement sur plus de 400 partis politiques qui existent en RDC. Peut-on dès lors parler de cohésion nationale ? Non. Trois provinces sur onze sont privilégiées, à savoir le Katanga, le Bandundu et le Maniema. Peut-on dès lors parler de cohésion nationale ? Non. À l’intérieur de ces provinces, certains districts sont favorisés tandis que d’autres ne le sont pas. C’est le cas de la province du Bandundu où le Kwango rafle tout et ne laisse rien à Mai-Ndombe, pour ne citer que cet exemple. Or, la province du Bandundu compte en plus le président du Parlement et, pendant tout l’exercice 2006-2011, le Gouvernement a été dirigé par deux ressortissants d’une même famille biologique de la province du Bandundu, à savoir Gizenga et son neveu Muzito. La province du Maniema compte un Premier Ministre et un vice-Premier Ministre, sans ignorer que la mère du chef de l’État (selon la version officielle) est originaire du Maniema. Dans le précédent gouvernement, la province du Katanga comptait à lui seul 10 ministres sur 36. Or, le président de la République est affiché,   comme originaire du Katanga, selon la version officielle. Le précédent et l’actuel Gouverneur de la Banque centrale sont du Katanga. Peut-on dès lors parler de cohésion nationale ? Non. Cette répartition des postes montre clairement que la RDC n’est pas dans la logique de cohésion nationale mais de distribution de postes suivant l’appartenance partisane (partis de Kabila, Gizenga, Kengo), régionale (Katanga, Maniema et Bandundu) ou selon le degré de débauchage (MLC) pour affaiblir l’opposition. Ce sont des fautes graves que les hommes d’État qui auront à diriger demain le Congo éviteront afin de privilégier l’intérêt national car la cohésion nationale vient entre autres de l’équilibre dans le partage des postes ministériels.

Chers Compatriotes,

Les injustices qui sont devenues criardes ne créent pas un sentiment de paix sociale et d’équilibre régional. Monsieur Kabila et son équipe ont volontairement créé le fléau de la division pour enflammer la haine parmi les Congolais. Nous devons résister et refuser de tomber dans son plan de balkanisation de notre pays. Les leaders régionalistes qui prôneraient l’autodétermination ou la sécession tombent, sans s’en rendre compte, dans le scénario de M. Kabila et Cie qui cherchent à mettre le Congo à feu et à sang pour justifier leur présence au pouvoir. Depuis 1996, la RDC est en guerre et c’est la guerre qui a toujours permis à M. Kabila et Cie de se maintenir au pouvoir. Ce n’est pas parce qu’un individu venu de l’extérieur sème du désordre dans la maison commune que le père, qui a âprement contribué à la construction de son foyer, doit choisir de quitter la maison commune. C’est une grosse erreur. Au contraire, il doit tout entreprendre pour aider l’anarchiste à quitter la maison afin que la paix y revienne. J’appelle les Ne Kôngo de ne pas quitter la maison commune qu’est le Congo mais de travailler pour sauver l’union qui leur permettra de jouer pleinement le rôle qu’ils ont toujours joué.

La province de Kimpa Vita, Simon Kimbangu, Nzeza Landu, Kasa-Vubu, Diomi, etc. qui sont les pionniers de l’indépendance du Congo, ne doit pas tomber dans une spirale de violence. Les Ne Kôngo ont toujours été des non-violents. Ils doivent s’appuyer sur d’autres moyens pour faire entendre leur voix. Ils ne doivent pas donner des arguments d’agir aux puissances du monde qui, en complicité avec leurs affidés locaux, veulent broyer la RDC en mille morceaux comme l’a décrit clairement François Thual dans son livre La planète émiettée. Morceler et lotir. Un nouvel art de dominer, Paris, Arléa, 2002. Les ressortissants du Kivu, de la Province Orientale et de l’Équateur ont assez souffert de l’indifférence du pouvoir, il n’est pas nécessaire de créer de nouveaux espaces de violence. Nos vaillants soldats (Mbunza Mabe, Mamadou Ndala et Cie) sont assassinés par les ennemis du Congo sans que l’État congolais ne réagisse. La frustration de ne pas avoir des ressortissants du Bas-Congo dans le présent Gouvernement doit plutôt réjouir les Ne Kôngo au lieu de s’en offusquer. Dès à présent, ils doivent se mettre à préparer des lendemains qui chantent en travaillant avec les Congolais de toutes les provinces qui refusent les injustices. Il faut inscrire la République dans l’idéal qui avait motivé Kasa-Vubu, Lumumba, Bolikango à se mettre en ensemble, malgré leur divergence, afin de sauver le Congo. Le gouvernement actuel n’est pas la fin du Congo, il n’est qu’une étape dans la longue histoire de notre nation. Il faut nous projeter dans le futur en nous appuyant sur les Congolais qui ont l’auréole d’hommes d’État afin que la République ne subisse plus les mêmes affres. Et ces hommes existent.

Plusieurs dossiers sont toujours sans réponse, parmi lesquels, il y a : les massacres de Beni restés sans réponse pour sécuriser les populations civiles en danger, le viol des femmes qui continue sans que les auteurs de ces viols soient punis, les assassinats des civils innocents. Bref, l’état de la nation congolaise est globalement négatif.

Chers Compatriotes,

Aujourd’hui, la seule chose dont nous devons avoir peur, c’est de croire que nous sommes incapables d’opérer le changement par nous-mêmes alors qu’en réalité nous en sommes très capables. Les Congolais n’ont rien perdu de leur ardeur de 1959. Il suffit de nous mettre d’accord sur l’idée de changement maintenant et sur une équipe de transition. Il faudra s’appuyer sur le peuple pour trouver le soutien nécessaire et indispensable à l’action à mener pour mettre fin à la tyrannie. Il faudra s’appuyer sur le peuple pour trouver auprès de lui la compréhension nécessaire et indispensable à l’action à mener pour mettre fin à notre misère pérenne.

Notre destin commun n’est pas de nous laisser endormir, mais de nous dresser contre les injustices, de travailler pour la paix afin de soulager nos populations de l’Est qui connaissent des massacres à répétition et des viols de femmes depuis plusieurs décennies.

À partir d’aujourd’hui, il nous faut trouver la solution de sortir la République de cette instabilité et de cette impasse en mettant hors d’état de nuire les auteurs qui sont à la base de cette situation dramatique, en empêchant de façon concrète notre tragédie. Notre nation a besoin de l’action et de l’action immédiate pour sauver notre bien commun, stimuler et réorganiser l’utilisation de nos ressources naturelles. C’est ensemble que nous devons réussir.

Pendant de longues années, nous avons mené un travail de sensibilisation pour une prise de conscience, mais jamais notre objectif ne sera atteint si nous nous limitons à ce travail, si nous nous contentons d’en parler uniquement. Il nous faut maintenant agir afin de changer notre avenir commun. Cet objectif doit devenir notre principale ligne d’attaque. Au doute et à la peur, nous devons répondre par le courage et le dévouement qui conviennent en ce moment.

Tout en lançant un appel pressant au peuple congolais à être vigilant et actif et à se prendre en charge pour assurer son avenir selon ses attentes, nous vous présentons tous nos vœux. Que 2015 soit l’année de tous nos espoirs. Que Dieu bénisse et protège notre nation, qu’Il nous guide.

Fweley Diangitukwa

Politologue et écrivain

Président de « Le Congo en Légitime Défense » (CLD)