Archive | septembre, 2017

Oui, c’est la rue qui fabrique la démocratie

30 Sep

Oui, c’est la rue qui fabrique la démocratie

in https://www.legrandsoir.info/oui-c-est-la-rue-qui-fabrique-la-democratie.html

 

Fabrice AUBERT

Il était une fois dans le Pays aux 5 Révolutions (1), un Président monarque, très mal élu (2), et qui sur terre, se faisait appeler Jupiter.

Il voulut imposer des « ordonnances » tueuses de droits, dénonçant les « manifestations de rue », présentées comme non démocratiques.

Faut-il rappeler à la médiacratie que sans les « manifestations de rue », la démocratie n’aurait jamais émergé dans aucun Pays au monde…

Ce sont les révoltes d’esclaves de Spartacus, qui pour la première fois dans l’Histoire, ont posé les jalons de l’Histoire de l’émancipation humaine,

C’est le 16 Décembre 1773, que le « tea party » de Boston refusant la taxation anglaise, déclencha la Révolution américaine, boutant les colonisateurs,

C’est le peuple en arme, qui le 14 Juillet, en s’emparant de la Bastille, engendra la « Grande Révolution », symbole universel de démocratie,

Ce sont les paysans armés de fourches qui attaquant les châteaux en Province, obligèrent les nobles à abolir leurs privilèges dans la nuit du 4 Aout,

C’est la « marche des femmes », le 5 Octobre 1789 qui ramena le Roi à Paris, pour l’obliger de régler le problème de la disette du peuple,

Confronté à la restauration, c’est encore le « peuple des barricades » qui en 1830, permis le retour de la démocratie et de la république,

Le tableau de Delacroix « la liberté guidant le peuple » est l’œuvre indélébile de cette irruption du peuple comme acteur, structurant l’Histoire,

Il fallut une fois encore, que le peuple se remette à l’ouvrage lors de la Révolution de 1848, dont K.Marx, fut le rédacteur précieux et incontournable (3)

C’est aussi en 1871, que le « peuple de Paris » imagina une société sans classe, développant le concept d’égalité, Révolution réprimée dans le sang,

Ce sont les « suffragettes des rues » qui dès 1903, manifestent, troublant l’ordre public pour obtenir le droit de vote, droit enfin reconnu en 1918,

C’est encore et toujours la rue, qui en 1906 (4), imposa au pouvoir, la création d’un ministère du travail débouchant sur le code du travail de 1910,

C’est en bloquant les usines et en manifestant dans les rues, que les premiers congés payés pour les prolétaires furent obtenus, en 1936,

C’est encore le « peuple en armes » qui rentra en Résistance insurrectionnelle, en 1945, sous la bannière éclatante « Les jours heureux ».

Dès les années 50, ce sont les « manifestations des femmes » qui ont obligé le pouvoir à faire adopter une loi légalisant le droit à l’avortement,

Ce sont les manifestations noires des années 60 qui permirent de déboucher sur un début d’égalité des droits aux Etats-Unis, « I have a dream » (5)

En 1968, c’est toujours le peuple en mouvement, qui obligea la bourgeoise à signer les accords de progrès social, dont tout le monde bénéficia,

En 1989, ce sont les « manifestations des peuples » qui, pierre par pierre, détruisent le mur de Berlin, favorisant la réunification de l’Allemagne,

A contrario, c’est quand le « poids de la rue » est insuffisant que reculs sociaux et politiques se matérialisent, car la démocratie est « lutte de classes »

Sur les retraites, l’emploi, les salaires, le code du travail, tant de reculs sociaux favorables à l’oligarchie, portant atteinte à la démocratie du peuple.

Alors, à tous ces bourgeois frileux qui ne voient la démocratie que dans le cadre des lois votées dans un parlement feutré « d’élus des apparences »,

Rappelons l’idée de Montesqieu : « Il n’y a point de plus cruelle tyrannie que celle que l’on exerce à l’ombre des lois et avec les couleurs de la justice »,

Oui, au-delà des apparences trompeuses de la propagande médiatique, c’est bien la rue qui fabrique la démocratie et défends la République,

Le 25 Septembre 2017

Fabrice

militant U.G.I.C.T-C.G.T

Un chef d’Etat par province afin de dépassionner le débat politique (suite)

17 Sep

Cher Compatriote Arthur Kalombo Kabengu,

Débat sur la proportionnalité.

Je vous remercie pour votre message faisant suite au mien sur le sujet en débat.

Je comprends parfaitement que vous soyez difficilement convaincu par mon article car vous n’avez pris en considération qu’un seul élément au lieu de l’ensemble. Notre compatriote Evariste Mpwo a clairement indiqué les points principaux que j’ai soulignés, à savoir qu’il y a des préalables à mettre en place avant de procéder à ma proposer d’ « un chef d’Etat par province afin de dépassionner le débat politique et de lutter contre le tribalisme et l’ethnicisme ». Parmi ces préalables, il y a la proportionnalité, la réduction de la durée du mandat présidentiel, le transfert des compétences vers les provinces, etc. Si ces éléments ne sont pas pris en compte, la compréhension de mon texte restera hélas tronquée. En plus, cette proposition n’est qu’un extrait isolé d’une série de propositions contenues dans mon livre intitulé : Les fraudes électorales. Comment on recolonise la RDC, Paris, L’Harmattan, 2007.

La proportionnalité est la relation dans laquelle se trouvent des quantités proportionnelles entre elles. En d’autres termes, elle est le fait de répartir (quelque chose) selon une juste proportion ou encore la capacité voire la nécessité d’intégrer des éléments dans un groupe ou dans un Gouvernement selon une juste proportion. On peut dire par exemple que le nombre de ministres ou de soldats ou d’agents dans les services de sécurité ou de renseignement doit être proportionnel à la population de chaque province. Ce nombre peut être fixé en pourcentage. On agirait de la même façon au niveau de chaque province face à la représentativité des grandes composantes tribales. Une telle contrainte évite tout sentiment de tribalisme, de népotisme et de favoritisme. C’est bien ce qu’on appelle trivialement « équilibre régional ». Les Suisses pratiquent la proportionnalité avec bonheur.

Lorsque l’autre est en nous ou lorsque l’autre devient une partie de nous et que nous nous sentons obligés de composer avec lui, nous ne pouvons plus le rejeter sans être sanctionné (lorsque la proportionnalité est imposée par la loi). Au contraire, nous apprenons à vivre en harmonie avec lui.

Je pense que les Etats-Unis ne sont pas le bon choix pour comparer le contexte de notre pays pour trois raisons principales : l’origine de la création de ce pays, la Constitution de ce pays et l’unilinguisme des Etats-Unis. Pour avoir étudié la Constitution des Etats-Unis et la Constitution suisse mais aussi pour avoir vécu pendant une courte période dans votre pays, je peux dire que la Suisse est le meilleur exemple à suivre pour établir la comparaison avec la RDC. Les Suisses parlent quatre langues nationales comme les Congolais en RDC. Il y a en Suisse des groupes ethniques d’origine comme en RDC alors que les Etats ne pratiquent qu’une langue et ses habitants sont venus d’ailleurs (à part les Indiens qui ont été massacrés par les premiers colons). Aux Etats-Unis, c’est la possession de la fortune et l’appartenance à l’un de deux grands partis qui déterminent le choix du Président alors qu’en Suisse c’est l’origine ethnique et linguistique qui définit l’alternance au pouvoir en tant président de la Confédération. Vous pouvez voyager à travers les Etats-Unis en parlant une seule langue (l’anglais) et être compris partout, ce qui n’est pas le cas en Suisse et en RDC où il faut connaître et parler plus d’une langue. Si les pères fondateurs des Etats-Unis ont « joué » sur la méritocratie, il faut vite préciser que cette méritocratie est à coupler avec la fortune du candidat à l’élection présidentielle ainsi que l’origine blanche et britannique du candidat (vrai jusqu’à l’élection d’Obama) alors qu’en Suisse, c’est l’appartenance linguistique et partisane qui est prioritaire. Je peux multiplier les exemples pour prouver que les Etats-Unis ne sont pas le bon exemple qui peut nous servir de source d’inspiration pour le Congo.

J’admets que Mobutu a tué la formation universitaire avec son système de quota qui n’a fait qu’accentuer le tribalisme et la corruption. Mobutu n’a pas promis le déluge, il l’avait volontairement préparé. Lorsqu’il disait : « Après moi le déluge », il ne faisait que confirmer la conséquence de sa mauvais politique.

Moïse Tshombe n’est pas le bon exemple car une fois au pouvoir, il s’est partagé les postes clés du Gouvernement avec Munongo. On a accusé Kasa-Vubu d’être tribaliste alors qu’il a sauvé l’unité du Congo. En revanche, Moïse Tshombe était celui que les Belges avaient utilisé pour créer la sécession du Katanga et il avait mordu par égoïsme et régionalisme.

Je partage ce que vous dites sur l’inutilité du dialogue dans le contexte actuel. Vous vous souvenez que je m’étais catégoriquement opposé à l’idée de dialoguer avec le régime actuel et j’ai soutenu la raison pour laquelle on ne doit pas dialoguer pas avec un tyran. J’ai été très mal compris au point où quelques compatriotes rappelaient dans les échanges que Fweley était contre le dialogue et qu’il ne fallait pas l’associer à la réflexion à tenir. Le dialogue a eu lieu après plusieurs rencontres dans des pays étrangers. Qu’avons-nous obtenu ? Ai-je eu raison ou pas ?

Dans mon livre intitulé « Pouvoir et clientélisme au Congo-Zaïre-RDC », éditions L’Harmattan 2001, je me suis attardé sur les différents dialogues et conclaves qui ont jalonné l’histoire de notre pays jusqu’à la conférence nationale non souveraine. Nous connaissons les résultats. C’est sur la base de cette longue expérience que je me suis opposé aux concertations nationales en disant au Compatriote Omer Songo die Lema, avant leur convocation, qu’ : « avant les concertations nationales = après concertations ». Comme il ne m’a pas cru, il s’est lancé dans des explications. Mais il s’est vite tu lorsqu’il a vu les résultats. Depuis, il n’est plus revenu sur ce sujet et ne cite plus mon nom dans ses articles. Les résolutions prises à l’issue des concertations nationales n’ont jamais connu un début d’application. L’argent du pays a été jeté par les fenêtres. Pareil pour les deux dialogues qui ont suivi. Nous n’arrivons pas à nous en sortir à cause tout simplement d’une question de rapports de force. Notre opposition est trop divisée et chacun de nous a tendance à soutenir son leader de tribu (ou de région) au lieu de soutenir l’un des Congolais parmi les plus compétents qui, en plus, sait anticiper.

A mon avis, le tribalisme cessera non pas avec « l’avènement d’un pouvoir fort » comme vous le dites, mais avec le recours à la proportionnalité. C’est un concept que nous devons comprendre et intégrer dans la Constitution et dans notre manière d’agir, car il a fait ses preuves dans les pays qui le pratiquent, comme la Suisse.

Pour lutter contre le tribalisme, nous devons agir au niveau culturel (permettre aux enfants de chaque groupe ethnique d’apprendre la langue des autres groupes ethniques dès l’école primaire comme les Suisses le font), il faut en plus favoriser les échanges (les élèves d’une province vont étudier pendant une année ou deux dans une autre province pour améliorer leurs acquis linguistiques de la langue parlé dans ladite province). La question est complexe mais les solutions existent et j’y réfléchis régulièrement à titre personnel. Nos quatre langues nationales (swahili, tshiluba, kikôngo et lingala) sont un atout, malheureusement, nous en faisons un frein. Je suis convaincu que nous finirons par trouver une voie commune à forcer de commettre des fautes, car, on apprend aussi par essais et erreurs. Le régime de Kabila a organisé des fraudes électorales en 2006 et en 2011. Maintenant le peuple congolais refuse catégoriquement de se laisser avoir. « Chat échaudé craint l’eau froide », dit-on. Il est question d’avoir des femmes et des hommes avertis au pouvoir : eux qui ont longuement réfléchi et qui ont en plus pensé à des solutions avant d’arriver au pouvoir.

Il y a au Congo, des compatriotes qui n’ont jamais soutenu un leader qui n’est pas un membre de leur communauté tribale ou régionale. Quelles que soient les compétences que possèdent un tel leader, un tribaliste le rejette automatiquement pour privilégier le sien. Vouloir voir à tout prix le sien parvenir à la tête de l’Etat, même lorsque cet individu ne remplit pas toutes les conditions est ce qui tue notre pays. Comment pouvons-nous construire l’unité nationale avec un tel comportement ? Les méfaits du vote tribal sont incommensurables.

J’ai toujours été du même avis que vous en matière de constituer l’union pour l’opposition. J’ai même fait une longue proposition sur cette question bien avant la rencontre de Genval. « L’Union fait la force », selon la devise des Belges. Le chacun pour soi risque de tuer le Congo qui est l’unique puissance de l’Afrique au sud du Sahara. Malheureusement, nous Congolais ne l’avons pas encore compris.

C’est par la loi et la proportionnalité que nous parviendrons à vaincre progressivement le tribalisme tout en gardant la tribu.

Cher Compatriote Arthur Kalombo, il n’est pas nécessaire de mettre des gants lorsqu’on débat sur une question aussi délicate que l’avenir d’une nation. Je vous remercie pour les propos que vous avez tenus car ils nous aident à aller de l’avant. C’est en tenant des débats sans état d’âme et sans injure que nous éviterons de tourner en rond. La construction du Congo et le maintien de son unité est notre responsabilité commune.

Avec mes meilleures pensées. Aimons le Congo comme nous aimons notre être.

Fweley Diangitukwa

www.fweley.wordpress.com

le 17 septembre 2017

Lire sur le tribalisme :

  • Jean-Loup Amselle, Elikia M’Bokolo (sous la direction de), Au cœur de l’ethnie. Ethnies, tribalisme et État en Afrique, Paris, La Découverte, 1985.
  • Mabika Kalanda, La remise en question. Base de la décolonisation mentale, Bruxelles, éditions Remarques Africaines, 1967.
  • Jean-Pierre Chrétien et Gérard Prunier, Les ethnies ont une histoire. Paris, Ed. Karthala, 2003.

 

Message de M. Arthur Kalombo Kabengu

Cher Professeur Diangitukwa,

Je suis difficilement convaincu par votre article sur le partage de la poire en deux pour depassionner le debat politique en proposant l’echelonnement des chefs de l’Etat par province. La raison pour laquelle je m’oppose a cette idee est qu’elle n’est ni plus ni moins la CONSTITUTIONALISATION DU TRIBALISME qu’on veut combattre. Le tribalisme est fonde sur les origines tribales et depuis, l’independance, toutes les peripeties politiques au Congo en sont entachees.

Je vais passer par des exemples aux Etats-Unis ou je vis, pays qui existe depuis deja plus de deux siecles. L’Amerique a 50 Etats que nous pouvons interpreter comme provinces chez nous et n’a pas encore totalise 50 presidents. On sait que certains.  Etats ont deja eu plus de trois Presidents. Au Texas ou je vis, je connais trois presidents: Lindon B.Johnson, George H. Bush et George W.Bush. Ces deux derniers sont pere et fils et originaires non pas du Texas mais du Maine dans le nord du pays vers la frontiere avec le Canada!

Rienque cet exemple peut expliquer la vision des peres fondateurs de ce pays qui ont joue sur la meritocratie.

Revenons au Congo notre pays. Si le tribalisme peut etre resolu au niveau des Chefs d’Etat a tour de role par province, nous pouvons pousser la logique plus loin que la province en question epuise ses tribus en ayant chacune un Chef de l’Etat avant de passer a l’autre province. Voyez-vous le topo?

Il est vrai que le tribalisme existe et qu’il nous derrange serieusement. Comment s’en defaire?Retablir l’ESPRIT DE COMPTETITION que Mobutu avait detruit par son tribalisme institutionalize par la Politique des Quotas Regionaux avec comme argument aussi enfantin qu’il fallait favoriser ceux qui n’avaient pas reussi depuis l’epoque coloniale a se rattraper tandis que les autres devraient s’arreter. Au fait, dans la tete de Mobutu, on pouvait arreter le progress. Et pardi, il l’a arrete, raison pour laquelle le Congo est dans cette petaudiere politique. Et pourtant, la Premiere Republique s’etait lance, malgre les difficulties de depart, a preserver les acquis de la colonisation. Je laisse a ceux qui pensent que la colonisation n’a ete que le deluge, se conforter dans leurs analyses. Mais je pense que Mobutu, en promettant le deluge aux Zairois, sa memoire ne semble pas avoir ete trahie.

Laissons le tribalisme a cote et etablissons les normes. A quoi bon s’epoumonner a ecrire des constitutions qu’on ne respecte pas? A quoi bon multiplier des dialogues a n’en pas finir. Vous etes un grand auteur, donc une personne particulierement documentee. Faites un peu le decompte des dialogues, conclaves, consultations, conferences sur le Congo depuis l’independance, vous serez etonne de voir le nombre incalculable de ces rencontres. Tous les points de discorde ont en filigranne, comme point de depart, la coloration tribale. On peut analyser par province et trouver qu’a l’interieur meme d’une province , les violons ne s’accordent pas entre differents clans voire familles. Souvenez-vous, a titre d’example, que Lumumba avait impose, au gouvernement, Thomas Kanza a Kasavubu qui n’en voulait pas du tout a cause de son inimitie pour le Mbuta Kanza.

Le probleme de tribalisme cessera avec l’avenement d’un pouvoir fort pour decourager toute velleite de retour a l’ordre ancien des faveurs au detriment de la meritocratie. Que vous soyez Muyombe, Muyaka, Mungando ou Muluba, si votre concept de la Nation peut convaincre tout le monde comme Tchombe l’avait reussi en 1964 a la tete de la CONACO, il n’y a pas de raison qu’onvous empeche de prendre la tete du pays. N’eut ete le faux coup d’Etat de Mobutu, les elections de 1965 auraient ete remportees haut la main par Tchiombe sur toute l’etendue du Congo. Et ce, malgre la Constitution de Luluabourg preconisee par les Nations Unies, justement pour favoriser le tribalisme dont on etait  sur de porter les germes de la paix entre tribus!

Donc, le tribalisme devra etre detruit au niveau culturel par l’education et de la nouvelle generation

et des masses.

Et ce travail peut etre fait par des technocrates qui ne soient pas tentes par la representation regionale mais par la meritocratie.

Aujourd’hui, nous avons des inombrables groupes aux pensees politiques diverses, autant des partis politiques et des societies politiques sans compter de ceux qui se cramponnent au pouvoir. Pensez-vous honnetement , que sans l’esprit du veritable rassemblement des peuples du Congo comme je l’ai ecrit a plusieures reprises, on arrive a faire le meme chemin? Pas du tout. Force est de reconnaitre que ce sera du Chacun pour soi et Dieu pour tous.

Que ceux qui ont la chance de se trouver des atomes crochus pour se mettre ensemble, foncent s’ils sont convaincus de la droiture de leur pensee. C’est peut-etre, lorsqu’au bout du rouleau, ils s’apperceverront qu’ils s’etaient trompes en ne se mettant avec les autres pour creer une force qui provient de l’union, ils feront la marche arriere. Aussi faut-il qu’ils se fassent accepter dans le cercle solide qui se serait forme.

Respectons les normes, ayons des personnes qui voient le pays et non leurs tribus et qui soient a la tete de la Justice. Le tribalisme tombera de lui-meme comme un fruit mur.

Les Etats-Unis est un pays ou vivent toutes les tribus du monde entier. Il n’y a jamais des troubles a causes de cela. Parce  la loi est d’application pour tous. Lorsqu’il y a des manifestations, meme raciales, vous trouvez des Blancs, des Noirs et des Jaunes, des Hindous, Pakistanais comme dans ce qui se passe a St Louis, Missouri parce qu’un policier qui avait tue un Noir a ete acquitte!

Le tribalisme est pour les gens qui ne se sentent pas capables d’AFFRONTER LA COMPETITION parce que paresseux par essence ne voulant que vivre par la loi du moindre effort. Le tribalisme permet de detecter les faibles d’esprit.

Professeur Diangitukwa, je regrette que je ne sois pas vetu de gants comme vous pour exprimer mes opinions. Je suis arrive a m’enerver de fois comment nous tournons en rond.

Paix chex vous

Kalombo Kabengu

2017-09-16 17:49 GMT-05:00 afriquenouvelle@bluewin.ch <afriquenouvelle@bluewin.ch>:

Dans mon livre intitulé Fweley Diangitukwa, « Les fraudes électorales. Comment on recolonise la RDC » paru en 2007 aux éditions L’Harmattan à Paris, j’ai proposé, aux pages 180 et 181, une présidence par province et à tour de rôle pour dépassionner le débat politique.

Voici précisément ce que j’ai écrit :

« Avec un peu de clairvoyance, il est possible de dépassionner le débat politique, en proposant des solutions démocratiques révolutionnaires mais idéales. On peut par exemple échelonner le choix du chef de l’Etat par province (successivement), en commençant par les provinces qui n’ont jamais eu de chef de l’Etat. En réduisant le mandat présidentiel à trois ans voire à deux ans, toutes les provinces pourront avoir la certitude de gouverner la République en l’espace de 48 ans sinon 36 ans. Cette durée est raisonnable et elle correspond à l’âge moyen du Congolais. D’aucuns trouveront cette durée trop longue, mais c’est oublier d’avance qu’une seule province a déjà gouverné le pays pendant plus de 30 ans (1965-1997). [Je dois rappeler que le président actuel, sans mandat, sans légalité et sans légitimité a dirigé la République de 2001 à 2016] Le chef de l’Etat qui dirigera la République sur la base d’un programme prédéfini par la Chambre haute et par la Chambre basse (Sénat et Assemblée nationale) s’appuiera sur un gouvernement et une armée composée de représentants (proportionnalité) de toutes les provinces. Si une telle volonté politique est clairement inscrite dans nos institutions, en l’occurrence dans la Constitutions, le débat politique deviendra moins passionnel et chaque province aura l’espoir de gouverner le pays. Mais il faut dire qu’une telle modification doit s’accompagner d’un transfert important des compétences vers le gouvernement provincial et local, afin que les attentes prioritaires des citoyens trouvent rapidement des réponses. Il faut par ailleurs réduire les prérogatives du chef de l’Etat comme les Suisses l’avaient institutionnellement fait. En Suisse, le président de la Confédération ne dirige le pays que pendant une année. En RD Congo, la réduction du mandat présidentiel évitera des abus en cas d’élection d’un chef d’Etat notoirement incompétent ».

Ces idées proposées il y a dix ans sont toujours d’actualité. C’est le mérite de savoir anticiper lorsqu’on réfléchit sur l’avenir de notre pays. Le tribalisme est un fléau et le recours à la loi est la meilleure façon de le combattre.

Le président Mobutu était un tribaliste notoire et Kabila l’est aussi. Dans tous les gouvernements mis en place par ce dernier, certaines provinces (et souvent les mêmes) sont surreprésentées au détriment d’autres. Le recours à la proportionnalité est la seule solution pour sortir la République du tribalisme et de l’ethnicisme.

Vous l’avez compris, je suis un défenseur de l’Etat unitaire au niveau national et d’un Etat fédéral au niveau continental. Ceux qui le souhaitent peuvent se référer à mes publications sur ces questions et plus précisément aux livres ci-dessous :

Sur l’Etat unitaire :

Fweley Diangitukwa, Les fraudes électorales. Comment on recolonise la RDC, Paris, éditions L’Harmattan, 2007.

Sur le fédéralisme africain :

Fweley Diangitukwa, L’Afrique doit renaître, éditions Monde Nouveau/Afrique Nouvelle, 2016.

Sur le développement de notre continent :

Fweley Diangitukwa, Quand les Africains se réveilleront, le monde changera, éditions Monde Nouveau/Afrique Nouvelle, 2016.

Pour commander :

Fweley Diangitukwa

1, Avenue Rolliez

CH-1800 Vevey

SUISSE

E-mail :

afriquenouvelle@bluewin.ch

ou

editions.mondenouveau@gmail.com

Notre site Internet :

https://www.editions-mondenouveau.com/nous-contacter

Notre blog :

www.fweley.wordpress.com

Il est possible de dépassionner le débat politique

16 Sep

Dans mon livre intitulé Fweley Diangitukwa, « Les fraudes électorales. Comment on recolonise la RDC » paru en 2007 aux éditions L’Harmattan à Paris, j’ai proposé, aux pages 180 et 181, une présidence par province et à tour de rôle pour dépassionner le débat politique.

Voici précisément ce que j’ai écrit :

« Avec un peu de clairvoyance, il est possible de dépassionner le débat politique, en proposant des solutions démocratiques révolutionnaires mais idéales. On peut par exemple échelonner le choix du chef de l’Etat par province (successivement), en commençant par les provinces qui n’ont jamais eu de chef de l’Etat. En réduisant le mandat présidentiel à trois ans voire à deux ans, toutes les provinces pourront avoir la certitude de gouverner la République en l’espace de 48 ans sinon 36 ans. Cette durée est raisonnable et elle correspond à l’âge moyen du Congolais. D’aucuns trouveront cette durée trop longue, mais c’est oublier d’avance qu’une seule province a déjà gouverné le pays pendant plus de 30 ans (1965-1997). [Je dois rappeler que le président actuel, sans mandat, sans légalité et sans légitimité a dirigé la République de 2001 à 2016] Le chef de l’Etat qui dirigera la République sur la base d’un programme prédéfini par la Chambre haute et par la Chambre basse (Sénat et Assemblée nationale) s’appuiera sur un gouvernement et une armée composée de représentants (proportionnalité) de toutes les provinces. Si une telle volonté politique est clairement inscrite dans nos institutions, en l’occurrence dans la Constitutions, le débat politique deviendra moins passionnel et chaque province aura l’espoir de gouverner le pays. Mais il faut dire qu’une telle modification doit s’accompagner d’un transfert important des compétences vers le gouvernement provincial et local, afin que les attentes prioritaires des citoyens trouvent rapidement des réponses. Il faut par ailleurs réduire les prérogatives du chef de l’Etat comme les Suisses l’avaient institutionnellement fait. En Suisse, le président de la Confédération ne dirige le pays que pendant une année. En RD Congo, la réduction du mandat présidentiel évitera des abus en cas d’élection d’un chef d’Etat notoirement incompétent ».

Ces idées proposées il y a dix ans sont toujours d’actualité. C’est le mérite de savoir anticiper lorsqu’on réfléchit sur l’avenir de notre pays. Le tribalisme est un fléau et le recours à la loi est la meilleure façon de le combattre.

Le président Mobutu était un tribaliste notoire et Kabila l’est aussi. Dans tous les gouvernements mis en place par ce dernier, certaines provinces (et souvent les mêmes) sont surreprésentées au détriment d’autres. Le recours à la proportionnalité est la seule solution pour sortir la République du tribalisme et de l’ethnicisme.

Vous l’avez compris, je suis un défenseur de l’Etat unitaire au niveau national et d’un Etat fédéral au niveau continental. Ceux qui le souhaitent peuvent se référer à mes publications sur ces questions et plus précisément aux livres ci-dessous :

Sur l’Etat unitaire :

Fweley Diangitukwa, Les fraudes électorales. Comment on recolonise la RDC, Paris, éditions L’Harmattan, 2007.

Sur le fédéralisme africain :

Fweley Diangitukwa, L’Afrique doit renaître, éditions Monde Nouveau/Afrique Nouvelle, 2016.

Sur le développement de notre continent :

Fweley Diangitukwa, Quand les Africains se réveilleront, le monde changera, éditions Monde Nouveau/Afrique Nouvelle, 2016.

Pour commander :

Fweley Diangitukwa

1, Avenue Rolliez

CH-1800 Vevey

SUISSE

E-mail :

afriquenouvelle@bluewin.ch

ou

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Lu pour vous « RDC : ‘Qu’on le veuille ou non, on arrivera à la confrontation’ « 

15 Sep

RDC: « Qu’on le veuille ou non, on arrivera à la confrontation »

RDC: « Qu’on le veuille ou non, on arrivera à la confrontation »

 Entretien: Marie-France Cros
Alors que le dernier mandat constitutionnel du président Joseph Kabila est venu à échéance en décembre dernier, l’Accord de la Saint-Sylvestre, le 31 décembre 2016, le prolongeait d’un an, à certaines conditions: partage du pouvoir avec l’opposition et organisation des élections pour décembre 2017. Or, il a tenu l’opposition à l’écart et tous les signaux émis par le pouvoir indiquent que les scrutins n’auront pas lieu. Où va la République démocratique du Congo? Pour le comprendre, La Libre Afrique a interviewé le politologue Jean Omasombo, professeur à l’Université de Kinshasa et chercheur au Musée royal d’Afrique centrale de Tervueren.
Les élections n’auront pas lieu cette année. Vers quoi se dirige-t-on?
Le recours aux évêques catholiques survenu il y a un an, qui a débouché in extremis sur l’Accord de la Saint-Sylvestre, favorisait déjà Kabila, avec lequel on se résignait à négocier et à qui – plus grave – on laissait beaucoup d’espaces de pouvoir. Il est allé ainsi au-delà de son mandat. Et il tient à le prolonger tant qu’il pourra. Il n’organisera jamais les élections qui signeront sa fin. Le recensement en cours est destiné à distraire l’opinion. On n’aura les élections qu’après le départ de Kabila, à moins qu’il parvienne à changer la constitution. C’est à ça qu’il travaille.
Qu’est-ce qui permet de croire qu’un départ de Kabila est possible?
Kabila quittera le pouvoir comme il y est arrivé, suite à un coup du hasard, l’assassinat de son père. Aujourd’hui, comme Mobutu, le président Kabila est un homme “pourri”, une autorité déconnectée du pays. Sa survie tient à la structure militaire et sécuritaire qu’il a installée pour casser toute révolte. Comme Mobutu, qui avait sa garde, la DSP, à laquelle s’ajouteront les “hiboux” tueurs, des unités spécialisées dans la contre-manifestation de rue. Mais à la différence de Mobutu, qui a compté sur ses frères de la province de l’Equateur, Kabila n’a plus l’illusion de pouvoir s’appuyer sur le Katanga.
Kabila n’a pas de groupe autour de lui, seulement des individus disparates. Politiquement, c’est un mourant; il est condamné. Mais il veut survivre, alors il fait venir à son chevet “médecins”, “sorciers”, “guérisseurs” pour empêcher sa mort. Mais, qu’on le veuille ou non, on arrivera, à un moment, à la confrontation.
Certains évoquent un “troisième Dialogue” pour sortir de l’impasse…
Malgré les échecs passés, l’idée de voir organiser un référendum pour modifier la Constitution n’a jamais quitté le camp Kabila. Mais là, il s’agit d’un point non négociable pour l’opinion congolaise. Quel que soit son contenu, un nouveau dialogue affaiblirait davantage les chances d’arriver à une issue légitime. On détruirait davantage la force de la Constitution. Au Congo, l’idée d’un dialogue évoque une ouverture sans fin. On l’a vu avec la sécession katangaise en juillet 1960: son leader Moïse Tshombe revoyait sans cesse ses exigences une fois celles-ci obtenues; cela a duré deux ans et demi pour résoudre finalement la sécession après deux semaines de combats. On l’a revu avec Mobutu qui, d’ouverture au multipartisme (1990) en négociation sans fin, s’est maintenu encore sept années, avant d’être “dégagé” en sept mois par la rébellion AFDL. Joseph Kabila est au pouvoir depuis 16 ans sans qu’il ne parvienne à stabiliser le pays. Cela ne l’empêche pas de s’accrocher au pouvoir, quitte à détruire les maigres acquis – dont cette Constitution qu’il a déclarée inviolable. On voit rééditer la prédiction de Mobutu : il organise le chaos.
Dans quelle partie du pays trouve-t-il encore des soutiens?
Début 2011, lors du congrès des Balubakat à Kamina, ses frères ethniques l’ont admonesté pour manque de développement de leur région; aujourd’hui, il a perdu cette base qui l’avait pourtant porté aux élections de novembre 2011 en espérant voir, cette fois, des résultats concrets. Kabila s’est contenté de distribuer des postes de pouvoir à quelques frères d’ethnie. Dès lors, le rejet s’est implanté. Des foyers de troubles éclatent dans des régions réputées stables. Des révoltes sévissent au Kasaï depuis fin 2016; une forte agitation sévit chez les Nandes au Kivu; des Twas se soulèvent contre les Lubakats. Il y a quelques jours, un camion d’armes a été intercepté à Lubumbashi, etc. Toutes ces tensions sont exacerbées par la crise économique. Avec Kabila, aucun progrès ne semble plus possible pour le pays: soit on stagne, soit on s’enfonce.
L’opposition ne semble pas assez forte pour imposer une solution. Peut-on éviter une longue agonie du régime, qui serait catastrophique pour le Congo?
On a déjà consommé une année, avec la rallonge octroyée à Joseph Kabila par l’Accord de la Saint-Sylvestre, obtenu sous l’égide des évêques catholiques. Mais, contrairement à ce qui s’est passé sous Mobutu, il y a maintenant un élément qui bloque le chef de l’Etat: la Constitution. Kabila compte sur sa Garde républicaine, une armée dans l’armée. On va vers une explosion pour faire partir Kabila, avant la mise en place d’autres structures. C’est Kabila qui est responsable du blocage, à cause de sa détermination à garder le pouvoir coûte que coûte. Dès qu’on visera à le sortir du champ du pouvoir, la situation s’éclaircira.
Mais rien n’unit l’opposition, hormis le rejet de Kabila.
Comme du côté Kabila, l’opposition est constituée d’individus qui veulent le pouvoir et l’argent. Sa présence est nécessaire mais la solution ne viendra pas de ses membres. C’est le mal du Congo: le chef dit “j’y suis, j’y reste”. Ce n’est pas l’idéologie qui a uni l’UDPS, c’est l’aura d’Etienne Tshisekedi. L’opposition ne tient aujourd’hui que sur le rejet de Kabila. Et encore ! Mais c’est parce qu’à chaque fois les élections sont confisquées par le régime en place, alors qu’elles seules ont la capacité de renouveler la représentation politique. Faute d’élections régulières, les acteurs deviennent assujettis à l’individu Président qui tient l’Etat. Une longue agonie du régime Kabila équivaudrait à faire de la Monusco une institution permanente. L’opinion congolaise croit que la communauté internationale constitue une partie du problème du pays.
Alors comment débloquer la marche du pays, enlisé?
Le scrutin dont le pays a besoin de toute urgence, c’est celui pour la Présidence qui, comme en 2006, débloquerait les autres élections. Mais Kabila ne veut pas: il ne va pas organiser son enterrement!
Comment sort-on du cercle vicieux?
Les scrutins de 2006 et la Constitution actuelle – obtenus après 16 ans de transition! – ont été très importants. Il faut se battre sur les principes. On avait le cadre, Kabila l’a détruit. La faute de la communauté internationale et des évêques qui ont donné leur onction à l’Accord de la Saint-Sylvestre est de n’avoir pas tenu Joseph Kabila pour responsable de l’absence d’élections. Il ne fallait pas lui permettre de rester; on voyait depuis 2013 qu’il voulait se prolonger au pouvoir.
Peut-être parce que tout le monde craignait une conflagration…
On n’a fait que la reporter. En attendant, on enracine le mal.

Lu pour vous : BRICS: «la Chine convertit sa puissance économique en influence politique mondiale»

3 Sep

BRICS: la première pierre du siège de la banque de développement posée

© Sputnik.

INTERNATIONAL

09:30 02.09.2017(mis à jour 16:43 02.09.2017)URL courte

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Conçue pour offrir un contrepoids au Fonds monétaire international (FMI) et à la Banque mondiale (BM), la banque de développement des nations émergentes des BRICS annonce la construction de son siège à Shanghai.

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La Chine invite cinq nouveaux pays au sommet des BRICS

Les BRICS ont posé lundi une première pierre annonçant ainsi la construction du siège de leur banque à Shanghai.

«Nous sommes extrêmement reconnaissants à la ville de Shanghai, et la Nouvelle banque de développement (NDB) est fière de pouvoir considérer Shanghai comme sa maison», a déclaré le président de l’institution, Kundapur Vaman Kamath lors de la cérémonie.

D’une surface totale de 126 mètres carrés, le siège de la Nouvelle banque de développement sera situé dans un parc d’exposition de Shanghai. Composé d’une trentaine d’étages, le bâtiment sera haut de 150 mètres et pourra accueillir jusqu’à 2.500 personnes. Selon les estimations, il faudra quatre ans pour donner corps à ce projet ambitieux.

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BRICS: «la Chine convertit sa puissance économique en influence politique mondiale»

Imaginée par les cinq membres des BRICS — Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du sud — en juillet 2014 et inaugurée en été 2015, la Nouvelle banque de développement (NBD) est censée être dotée d’un capital de 100 milliards de dollars, avec pour vocation de financer de grands travaux d’infrastructure.

L’institution entend renforcer les coopérations financières entre les BRICS, qui représentent 40% de la population mondiale et un cinquième du PIB de la planète.

Le sommet des BRICS se tiendra du 3 au 5 septembre à Xiamen, dans le sud-est de la Chine.

 

BRICS: «la Chine convertit sa puissance économique en influence politique mondiale»

© Sputnik. Zhanna Manukyan

INTERNATIONAL

22:50 01.09.2017(mis à jour 22:52 01.09.2017)URL courte

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Sous la présidence de la Chine, le sommet des BRICS à Xiamen pourrait augmenter le rôle de ce groupe de pays dans le monde et servir de plateforme pour régler des contentieux entre États, estiment plusieurs experts interviewés par Sputnik.

En tant qu’organisateur du sommet de Xiamen, la Chine a invité au dialogue avec les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) les dirigeants de cinq nouveaux pays, notamment de la Guinée, du Mexique, de la Thaïlande, du Tadjikistan et de l’Egypte, lançant ainsi un nouveau mécanisme de dialogue «BRICS +».

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Le rôle des BRICS et de la Russie dans le monde vu par Vladimir Poutine

«Cette initiative est incontestablement une particularité majeure de ce sommet des BRICS, dont l’idée est d’augmenter l’importance et d’élargir la sphère d’action de ce groupe de pays», a déclaré à Sputnik Alexandre Larine, de l’Institut russe de l’Extrême-Orient.

Et d’ajouter que ce nouveau format améliorait également l’image des BRICS, tout en y renforçant le rôle de la Chine.

«On constate par ailleurs que la Chine convertit sa puissance économique en croissance de son influence politique dans le monde», a relevé l’expert.

À la veille du sommet des BRICS, la Chine et l’Inde ont réussi à faire baisser la tension à leur frontière. Qui plus est, bien des médias annoncent que le Premier ministre indien Narendra Modi et le Président chinois Xi Jinping se rencontreront avant même le sommet de Xiamen.

Ce sommet caractérise au plus haut niveau le processus de développement du mécanisme de coopération des BRICS, a indiqué un autre interlocuteur de Sputnik, Ren Yuanzhe, de l’Académie diplomatique de la Chine.

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De BRICS à BRICS+ ?

«Le sommet permettra de dresser une sorte de bilan de la première décennie qui a marqué une étape très importante dans le développement des BRICS […] qui ont créé une structure qui se perfectionne en permanence et dont l’influence ne cesse d’augmenter», a déclaré l’expert, en prévoyant qu’à Xiamen, une feuille de route d’approfondissement ultérieur de la coopération serait élaborée.

Les cinq pays des BRICS, à savoir le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud, représentent actuellement environ 42,58% de la population de la planète.

Dans le même temps, selon les estimations du Fonds monétaire international (FMI), les BRICS ont représenté 22,53% du PIB mondial en 2015 et ont contribué à plus de 50% de la croissance mondiale au cours des dix dernières années. En 15 ans d’existence, les échanges entre les pays des BRICS sont passés de 3 à 70 milliards de dollars.

Lu pour vous : « Ce que cache le projet de vote électronique »

2 Sep

Ce que cache le projet de vote électronique

Christophe RIGAUD – Afrikarabia  – le31 Août 2017

La Commission électorale (CENI) annonce vouloir mettre en place le vote électronique lors des prochains scrutins. Une déclaration surprise qui pourrait justifier un nouveau report des élections.

Engluée dans une crise pré-électorale interminable, la République démocratique du Congo (RDC) avait-elle besoin de ça ? Alors que le président Joseph Kabila a achevé son mandat fin décembre sans pouvoir organiser les élections et que le pays attend toujours un hypothétique calendrier électoral, la CENI vient de jeter un nouveau pavé dans la mare : la possible arrivée du vote électronique. L’annonce surprise laisse plutôt sceptique dans un pays grand comme 5 fois la France, sans infrastructure, dont le taux d’électrification est de 9% et qui n’arrive pas à boucler son budget. Enfin, comment ne pas être inquiet par l’introduction de ce nouveau mode de vote, alors que les élections de 2011 se sont soldées par un fiasco électoral doublé d’une fraude massive.

Le 25 août dernier, le président de la Commission électorale, Corneille Nangaa, a présenté un prototype de kit de vote électronique aux membres du Conseil national de suivi de l’accord (CNSA). Cet organisme est censé surveiller la mise en place du compromis politique signé en décembre 2016 et devant déboucher sur des élections fin 2017. Mais déjà, la CENI et le CNSA ont prévenu que la présidentielle ne pourrait se tenir dans les délais et serait sans doute reportée sans fixer de nouveau calendrier. La mise en place du vote électronique pourrait-elle accélérer le mouvement ? Pas vraiment à en croire Corneille Nangaa, qui a pourtant vanté les bienfaits de ce nouveau système de vote. L’instauration de cet outil devrait permettre d’accélérer la publication des résultats, mais surtout de « réduire les coûts excessifs des élections ». Deux affirmations qui laissent certaines organisations société civile septiques.

Pas économique… et pas légal

Pour l’Aprodec, une association en pointe sur les questions électorales, l’instauration du vote électronique « ne s’improvise pas » et constitue « une supercherie ». La Belgique ou la France, qui ont testé le vote électronique, n’ont jamais voulu généraliser le procédé par manque de fiabilité. Quant à une possible économie réalisée par la mise en place de ce vote, l’Aprodec souligne que le marché attribué à la société Smartmatic en Belgique a été estimé à 38 millions d’euros. Mais ce qui étonne le plus l’association, c’est le maintien du vote papier en plus du vote électronique. Premièrement, ce n’est évidemment pas économique, mais surtout ce n’est pas légal, puisque l’article 47 de la loi électorale prévoit que le vote s’effectue, « soit au moyen d’un bulletin papier, soit par voie électronique ». Selon l’association, « la décision précipitée » de la CENI pour instaurer le vote électronique « conduira inévitablement à un surcoût ». « Il faudra concevoir un logiciel, assurer la maintenance et l’assistance le jour du scrutin » explique l’Aprodec, mais surtout, le vote électronique « conduira à de nouveaux retards dans la préparation des élections ». Passation de marché public, déploiement du nouveau système de vote aux quatre coins du pays, formation du personnel… les occasions pour retarder de nouveau l’élection présidentielle ne vont pas manquer. Enfin, précise l’association, « vu le climat de méfiance entre les parties prenantes et la CENI (que l’opposition accuse de travailler au maintien au pouvoir de Joseph Kabila), il faudra que l’introduction du vote électronique soit encadré par une loi ». En janvier 2015, le pouvoir en place à Kinshasa avait déjà cherché à retarder les élections en liant la tenue du scrutin au recensement de la population. Mais face aux violentes manifestations populaires qui avaient fait une cinquantaine de morts, le pouvoir avait reculé. L’instauration du vote électronique n’a pour l’instant pas soulevé les foules, mais elle a pourtant un même objectif : prolonger la présidence Kabila le plus longtemps possible.

Nota bene : S’il existe une procédure qui facilite les fraudes électorales, c’est justement le vote électronique. Il suffit d’introduire dans la machine un programme qui compte trois fois chaque fois qu’un électeur vote (en appuyant sur un bouton) pour le candidat déjà choisi par la Commission électorale, alors que la même machine ne compte qu’une seule fois pour les autres candidats. C’est une opération facile qui prend deux à trois minutes. Les puces étant semblables, aucun membre de la Commission électorale ne le saura à part le programmeur principal. Pour les mêmes raisons qui ont conduit les vieilles démocraties à refuser le vote électronique, je demande au peuple congolais de refuser catégoriquement cette dernière trouvaille de M. Corneille Nangaa pour retarder les élections et organiser au final les fraudes en faveur du PPRD.

Toutefois, il est absurde de demander à un Gouvernement sans mandat, illégal et illégitime, avec un chef d’Etat qui trône au pouvoir par défi, d’organiser les élections. Il faut que M. Kabila quitte officiellement et définitivement le pouvoir pour parler d’élection présidentielle. Sinon, ce sera une perte d’énergie et d’argent. Nous sommes prévenus. La moindre erreur coûtera très cher à la République.