Ecoutez d’abord : https://www.youtube.com/watch?v=np9qXbN8IQ0
La question ci-haut à laquelle je réponds a été posée par le Compatriote Jean-Pierre Vununu. Son texte est plus bas.
Cher Compatriote Jean-Pierre Vununu,
Je vous remercie sincèrement pour votre réponse qui nous permet d’avancer dans la compréhension de ce qui arrive à notre pays.
Je vous transmets ma connaissance sur cette question.
Lorsqu’une femme donne naissance dans une maternité, il y a un document officiel qui est établi par l’institution qui a assisté à la naissance du nouveau-né. C’est ce document, faisant foi, qui est présenté à la commune lors de l’enregistrement. En revanche, lorsque bébé naît à la maison ou hors de la maternité, l’enregistrement à la commune se fait devant un témoin qui certifie que l’enfant appartient bien à la maman ou aux parents. Dans la culture kôngo, le bébé appartient à la femme et c’est la femme qui reconnaît l’homme avec lequel elle a eu le bébé. Les Ba Kôngo avaient fait ce choix pour éviter toute confusion. Mais cette culture n’est pas partagée par toutes les ethnies du Congo. Chez les Ba Ngala, tout bébé d’une femme officiellement mariée appartient au mari qui a versé la dote (la femme est considérée comme « la propriété du mari » et tout ce qui vient d’elle lui revient). C’est une autre manière de voir la filiation. Quoi qu’il en soit, partout, le bébé est déclaré et enregistré à la commune sur la base du document établi par l’hôpital ou sur la base d’un témoignage. D’autres exemples peuvent être donnés. Je ne connais par pour l’heure une ethnie qui se limite à la simple déclaration, et a fortiori, du père seul. Si l’administration agissait ainsi, que se passerait-il lorsqu’un père qui, après avoir volé ou ramassé un bébé, se présenterait à la commune et déclarerait (sans aucun document) être le géniteur ? Non, si on se limite à la simple déclaration d’un homme on créera une société anarchique. Pouvez-vous citer une société MODERNE qui se limite uniquement à la déclaration d’un homme pour reconnaître la filiation ? Personnellement, je n’en connais pas.
Des situations complexes existent. C’est le cas d’une femme volage qui sort avec deux, trois (voire plus) hommes pendant la période de fécondation. Celle-ci ne peut pas dire avec exactitude qui est le père. A Lausanne, une Congolaise mariée à un Blanc a donné naissance à un enfant noir. Conclusion, le mari officiel blanc n’était pas le géniteur (elle est sortie avec deux hommes pendant la même période en faisant la maligne mais la nature l’a trahie). Du reste, l’homme blanc a divorcé sur-le-champ, à la maternité.
Chez les Bachilele (le nom est certainement mal écrit), la femme peut avoir officiellement plusieurs maris. Leur tradition le permet. La femme qui dort avec ses différents maris pendant la période où elle tombe enceinte éprouve souvent de la peine à établir elle-même la filiation à la naissance. Il arrive qu’elle se trompe. Cette question est donc très complexe. La déclaration d’un homme ne suffit pas (excusez-moi la répétition pour besoin d’insistance). Le sachant, le droit prend toutes les précautions pour établir la filiation d’un enfant afin qu’en cas de besoin, la démonstration se fasse aisément. Cela se passait ainsi même pendant la période coloniale.
Vous dites : « La mère, porteuse de l´enfant pendant 9 mois, est bien placée pour connaître le géniteur ou c´est l´homme qui, de fois, peut douter dans le cas d´une épouse moins sérieuse ? N´est-ce pas la parole du Père est capitale dans ce genre de situation ? ». Ma réponse est un non catégorique car c’est la femme qui connaît l’homme qui lui a fait un enfant et jamais le contraire. La parole du Père n’est jamais capitale en matière de filiation. Pour cette raison, en cas de doute, les Ba Kôngo demandent toujours à la femme de dire qui est le père de l’enfant. En matière de naissance, la parole de la femme ressemble à la voix de Dieu. Il ne peut en être autrement. La femme peut se protéger en portant par exemple un stérilet pendant que l’homme croit avoir laissé une partie de lui en elle. Le problème devient encore plus complexe avec l’insémination et l’entrée dans l’ère de mères porteuses.
L’homme a l’illusion d’épouser la femme en réalité, c’est la femme qui épouse l’homme car si elle dit non, quel que soit le degré d’amour que l’homme porte à la femme, il ne pourra pas l’épouser. En matière d’amour, le dernier mot revient à la femme. C’est la femme qui reçoit le spermatozoïde et c’est elle et elle seule qui sait de quel homme est venu l’enfant. C’est donc elle qui fait la déclaration officielle car la femme peut dormir avec un homme en se protégeant et celui-ci peut bêtement croire qu’il a laissé une partie de lui-même dans le corps de la femme alors qu’il en est rien.
Cher Compatriote Jean-Pierre Vununu,
Faisons maintenant le parallèle pour le besoin de la cause. Détenez-vous une preuve dans laquelle le président Laurent-Désiré Kabila a publiquement renié James Kabarebe qu’il a présenté comme Congolais pur-sang ? Si votre réponse est non, devons-nous considérer cet individu comme notre Compatriote sur la base de la seule déclaration du président Laurent-Désiré Kabila ? Vous avez déjà escamoté cette question. Pouvez-vous maintenant répondre de façon directe et claire ? James Kabarebe n’était pas venu seul (qui l’a accompagné ou qui l’ont accompagné ?) et lorsqu’il a été chassé du Congo après avoir tenté un coup d’Etat (on ne le dit pas souvent), tous les Rwandais n’étaient pas rentrés avec lui. Vous le savez bien. Certains, dans la confusion la plus totale, ont continué à vaquer à leurs occupations une fois les Rwandais rentrés chez-eux. D’où la confusion actuelle dans la nationalité. Vous dites, « Pour ma part, je me fie uniquement à ses paroles qu´il n´a pas renié jusqu´à sa mort son fils… », vous devez, en restant cohérent avec vous-même, reconnaître James Kabarebe comme Congolais pur-sang puisque le président Laurent-Désiré Kabila n´a pas renié sa déclaration sur James Kabarebe jusqu´à sa mort. Qui a été dupé dans tout ça ?
Je reste ferme avec moi-même et je répète mes propos : « Faisons très attention à notre manière d’analyser les faits sociaux. La seule déclaration de filiation n’a jamais été suffisante. Elle doit être appuyée par un acte (extrait d’acte de naissance par exemple) ».
Certes, l´acte de naissance a besoin de tous les renseignements notamment le nom de la mère (d’abord) et celui du père ensuite. La Commune procède ainsi. Il est vrai, et je l’admets, que cet acte ne peut se faire avec du vent.
Vous dites : « Dans ce dossier, il ne s´agit nullement d´une thèse selon ou d´après Jean-Pierre Vununu. Laurent-Désiré Kabila nous a présenté Joseph Kabila comme son fils et jusqu´à sa mort voire même pendant la période tumultueuse avec le Rwanda, jamais et jamais il est revenu sur sa parole concernant Joseph Kabila. Vrai ou Faux ? ». Je vous prie d’ajouter ceci qui est très important : « Laurent-Désiré Kabila nous a présenté James Kabarebe comme Congolais pur-sang et jusqu´à sa mort voire même pendant la période tumultueuse avec le Rwanda, jamais et jamais il est revenu sur sa parole concernant James Kabarebe. Vrai ou Faux ? ». Qui est donc responsable de la confusion ? Qui a menti ?
Ne devions pas car il ne s’agit pas de se « prononcer sur la tête de quelqu’un qui plaît ou qui ne plaît pas ». Là n’est pas la question car la tête de tout le monde doit plaire à tout le monde car nous sommes tous une création de Dieu. Il s’agit, dans cet échange, de nous prononcer sur un fait historique et sur votre affirmation disant que « la déclaration du Père suffit pour établir la filiation ». Je ne partage pas votre affirmation car, pour moi, la parole de la mère est prioritaire et la reconnaissance de l’enfant se fait à la commune sur la base d’un document ou d’un témoignage fiable, pas sur la base d’une simple déclaration.
Je ne vous apprends rien si je vous dis qu’il existe des situations où des femmes ont fait de faux témoignages moyennant de l’argent et certaines, encore vivantes, n’ont plus le droit de parler en public ni de circuler librement.
Comme vous, je dis : personne ne reconnaît ou avait vu James Kabarebe pointer l´arme sur Laurent-Désiré Kabila de son vivant pour se faire accepter de lui ou lui intimer l´ordre de déclarer publiquement qu’il était Congolais pur-sang. Donc, comme vous le dites aussi, « S´il y a mensonge, c´est à mettre sur le dos de Laurent Désiré Kabila ».
Les Congolais ont grandement besoin de connaître la vérité. Donc, contrairement à votre conclusion, ce débat n’est pas clos. Pour en savoir plus, lire : Fweley Diangitukwa, « Le règne du mensonge politique en RD Congo. Qui a tué Kabila ? ».
A mon tour, je vous (re)salue fraternellement et patriotiquement.
Fweley Diangitukwa
www.fweley.wordpress.com
Cher estimable Prof. Fweley,
Prière trouver ma réaction en gras dans le corps de votre texte
Les affaires de l’Etat, c’est-à-dire les affaires publiques, sont une question
sérieuse. Vous avez écrit à la fin de votre texte ci-dessous : « Joseph Kabila est Congolais dixit son Père ». Attention,
la cohérence de l’analyse n’aboutit pas nécessairement à la certitude. Selon vous, pour reconnaître la nationalité de
quelqu’un, il suffit de se tenir à la déclaration du père.
Cher Prof.,
Vous dites que je fasse attention car la cohérence de l´analyse n´aboutit pas nécessairement à la certitude. Soit! Connaissez-vous en dehors de la déclaration des parents, la démarche qui vient avant celle-ci ? Comment s´effectue l´enregistrement d´un enfant dans nos communes devant l´autorité civile ? En plus, entre l´homme et la femme qui conteste la paternité soit la filiation après naissance ? La mère porteuse de l´enfant pendant 9 mois bien placée pour connaître le géniteur ou c´est l´homme qui de fois, peut douter dans le cas d´une épouse moins sérieuse ? N´est-ce pas la parole du Père est capitale dans ce genre de situation ?
Le président Laurent-DésiréKabila a présenté JamesKabarebe comme Congolais pur-sang. Dites-nous, sur la base de la déclaration du chef de l’Etat présentant publiquement James Kabarebe comme Congolais pur-sang et l’élevant au rang de chef d’Etat-major de l’armée congolaise sur cette base-là (sa seule déclaration), la RDCongodoit-elle accepter JamesKabarebe comme Congolais ?
Cher Prof.,
Le Feu Laurent Désiré Kabila a accepté publiquement avoir commis l´erreur dans cette alliance de l´AFDL avec les Rwandaisqu´il n´a pas hésité de chasser en RDC. Mais, au nombre de ceux-ci, ne figurait pas celui qu´il considérait toujours comme son fils. Et, ce dernier continua à vaquer à ses occupations une fois les Rwandais rentrés chez-eux. Pour ma part, je me fie uniquement à ses paroles qu´il n´a pas renié jusqu´à sa mort tandis que pour l´Alliance avec ses alliés, il avait déclaré qu´elle pouvait se défaire lorsqu´il y a danger pour la patrie.
Faisons très attention à notre manière d’analyser les faits sociaux. La seule déclaration de filiation n’a jamais été suffisante. Elle doit être appuyée par un acte (extrait d’acte de naissance par exemple).
Cher Prof.,
Vous êtes mieux placé et bien outillé pour savoir qu´avant d´arriver au niveau d´extrait de naissance , la première étape, reste d´abord la reconnaissance par les parents surtout le Papa donc le fécondateur de la femme. Il doit être d´accord sur la paternité sans quoi, comme ici, l´enfant sera considéré comme sans père et portera seulement le nom de sa maman. cfr cas de RachidaDati avec Dominique Desseigne. Pour vous dire que l´acte de naissance a besoin de tous les renseignements notamment le nom du père. Cet acte ne peut se faire avec du vent.
Il vous faut trouver d’autres arguments plus crédibles pour étayer votre thèse car votre argumentation ci-dessous est non seulement mince mais en plus elle est vite détruite, comme le démontre le cas de JamesKabarebe. Les Congolais ont grandement besoin de votre réponse. Donc, contrairement à votre conclusion, ce débat n’est pas clos. Pour en savoir plus, lire : FweleyDiangitukwa, « Le règne du mensonge politique en RDCongo. Qui a tué Kabila ? », Paris, éditions L’Harmattan.
Cher Prof.,
Dans ce dossier, il ne s´agit nullement d´une thèse selon ou d´après Jean-Pierre Vununu. Laurent Désiré Kabila nous a présenté Joseph Kabila comme son fils et jusqu´à sa mort voire même pendant la période tumultueuse avec le Rwanda, jamais et jamais il est revenu sur sa parole concernant Joseph Kabila. Vrai ou Faux ?
Comment ses paroles peuvent devenir la thèse de JP-Vununu et là, vous allez jusqu´à prendre les Congolais pour témoins comme si Laurent Désiré Kabila fut un astronaute en allant déclarer ces paroles exclusivement sur la planète mars alors qu´il avait fait devant ceux dont vous prenez comme témoins ? Ils n´avaient plus entendu cela avec leurs oreilles ? C´est une invention de ma part ? Doit-on à titre posthume, refuser la parole de quelqu´un parce que la tête de son fils ne plaît pas certains parmi les vivants que nous sommes ?
S´il y a mensonge, c´est à mettre sur le dos de Laurent Désiré Kabila et pas sur moi encore moins sur son fils. Car personne ne reconnaît ou avait vu Joseph Kabila pointé l´arme sur son Père de son vivant pour se faire accepter de lui ou lui intimer l´ordre de déclarer publiquement sa filiation à son père. En plus, pourquoi ne l´a t-il pas chassé de sa cour lorsque les Rwandais furent chassés ?
Mes salutations fraternelles et patriotiques
JP-Vununu