Archive | octobre, 2014

Lu pour vous : Le SG des Nations Unies condamne la décision du Gouvernement de la RDC

23 Oct

 

Le tochon brûle entre Kinshasa et l’Onu, Ban Ki-Moon monte au créneau et

Le Secrétaire général des Nations Unies condamne la décision du gouvernement de la RDC d’expulser Scott Campbell, le directeur du Bureau conjoint des Nations Unies aux droits de l’homme (BCNUDH). Ban Ki-moon se dit profondément préoccupé par les menaces liées à leurs fonctions officielles qui visent d’autres employés du BCNUDH. 

Le secrétaire général de l’ONU a encouragé le Conseil de sécurité à examiner « les implications d’un tel traitement du personnel onusien sur son travail et ses objectifs, et à envisager d’éventuelles actions ».

Le tochon brûle entre Kinshasa et l'Onu, Ban Ki-Moon monte au créneau et menace
  Ban Ki-moon rappelle qu’au fil des ans le peuple congolais a souffert de graves violations des droits de l’homme documentées par le Bureau conjoint dans le souci de  promouvoir et protéger ses droits tout en soutenant le système judiciaire dans sa lutte contre l’impunité. 
Le respect des droits de l’homme est absolument essentiel pour la paix durable et pour la stabilité en RDC, affirme Ban Ki-moon. Pour lui, Le Bureau conjoint et  l’ensemble de la Monusco ont été mandatés par le Conseil de Sécurité d’aider le gouvernement de la RDC et son peuple à cette fin.

(Re) Lire:  Opération Likofi : les Nations unies recensent 9 exécutions sommaires et 32 disparitions forcées

«  En entravant le travail de promotion et protection des droits de l’homme de l’Onu, le gouvernement a failli à ses obligations en la matière, souligne Ban Ki-moon qui estime que  cela ne peut que nuire au progrès du pays ». 
Le Secrétaire général rappelle par ailleurs que le personnel des Nations Unies ne doit être ni menacé ni sanctionné pour avoir fait  son travail, qui repose sur la Charte de l’Onu et dans ce cas particulier, le mandat du Conseil de sécurité. 

Ban Ki-moon exprime sa pleine confiance à Scott Campbell et exhorte  le gouvernement de la RDC à revoir sa position sur son expulsion et à prendre des mesures urgentes face aux menaces visant d’autres membres du personnel des Nations Unies. 

Le gouvernement congolais a déclaré Scott Campbell « persona non grata » après la publication d’un rapport mettant en cause des policiers dans l’assassinat de 9 personnes et la disparition forcée de 32 autres. Des crimes commis, selon le rapport, dans le cadre d’une opération policière contre le banditisme urbain. 

Avec Radio Okapi

 

Différence entre bons et mauvais leaders : le point de vue de Platon

20 Oct

Différence entre le leader de droit et le leader de fait

Les leaders peuvent être répartis en deux grands groupes : le « leader de droit » (légal) et le « leader de fait » (légitime). Le leader de droit est « celui qui a une autorité fondée sur son statut et la possibilité qui lui est reconnue d’exercer un pouvoir et des sanctions »[1]. On le rencontre dans les grandes organisations. « Le leadership de fait ou naturel est celui dont l’autorité est fondée sur un ascendant particulier venant de ses qualités personnelles, d’un prestige particulier, voire exceptionnel. Dans ce cas, le leader émerge du groupe duquel il joue un rôle influent. Il est écouté de tous même sans avoir été nommé officiellement. »[2] Le second a naturellement le charisme que le premier peut posséder ou ne pas posséder.

Le « leader de droit » occupe une fonction légale ; le « leader de fait » est un leader naturel, voire spontané, parce qu’il est reconnu et accepté tel quel par l’opinion publique. La réalité montre qu’il existe plus de « leaders de droit » que de « leaders de fait » mais ceux-ci sont plus respectés et appréciés que ceux-là. Un leader efficace est celui qui a la clairvoyance dans les actions à mener afin d’atteindre des objectifs globaux satisfaisants pour tous, c’est-à-dire celui qui sait anticiper et qui a la capacité à emmener tout le monde vers des objectifs précédemment définis sans jamais se dérober et se défausser des engagements passés, celui qui invite tout le monde à participer à la réalisation desdits objectifs pour un changement de qualité. Un tel leader suscite l’adhésion car il fait tomber le doute en mettant en avant le sens de l’action collective et de la responsabilité de chacun.

Comme son nom l’indique, le leader de droit s’appuie sur le droit, c’est-à-dire qu’il est légalement nommé par la hiérarchie institutionnelle ou organisationnelle ou élevé au rang de chef par ses pairs[3]. Il commande, contraint et sanctionne les autres sur la base de la loi (Constitution, statuts, tradition). La légitimité légale rationnelle et la légitimité traditionnelle décrites plus haut appartiennent au leadership de droit.

Le leader de fait est fondé sur l’obéissance automatique des adhérents. Il vient spontanément et il n’a pas besoin de contraindre les autres parce qu’ils se soumettent d’eux-mêmes aux mots d’ordre du leader. Le pouvoir que détient le leader de fait est immense car il est sans limite et dure aussi longtemps que le porteur de ce genre de leadership ne déçoit pas ses membres. « Le fait qu’il utilise le pouvoir sans contrainte directe donne à ses interlocuteurs, admirateurs, voire adeptes, le sentiment de choisir eux-mêmes l’objet de leur soumission, et cela peut les mener très loin, trop loin parfois. »[4] Le concept de légitimité charismatique décrit plus haut correspond au leadership de fait.

Différence entre bons et mauvais leaders : le point de vue de Platon

« Dans le Livre VII de La République, plus précisément dans son dialogue le plus important sur le mythe de la caverne, Platon établit une différence entre ce qu’il appelle le leader dialecticien et le leader rhétoricien. Le leader dialecticien est celui qui va à la rencontre des siens après avoir accédé au chemin de la lumière. C’est ce type de leader qui assure une possibilité de sortie aux individus restés dans l’ignorance ou dans la caverne. C’est lui qui montre le chemin à suivre pour se libérer[5]. Il y a très peu de leaders dialecticiens dans l’Histoire. Parmi eux, nous pouvons citer Moïse des temps bibliques, Mandela, etc. Le second type, c’est-à-dire le leader rhétoricien, est celui qui a un discours convaincant et qui séduit les siens mais n’a aucune vision du chemin à suivre pour sortir son peuple ou son entreprise des ténèbres ou des difficultés. Certes, il fait prendre conscience aux gens de la mauvaise situation dans laquelle ils vivent mais sans vision d’avenir, non seulement il « laissera le groupe d’individus cheminer dans le labyrinthe obscur de la caverne [… mais pire il] restera aussi dans la caverne de Platon (sinon dans les ténèbres), comme tous les autres de l’organisation qu’il gère et dirige »[6]. La différence principale entre les deux réside dans le fait que « la rhétorique est d’abord utilisée par le leader charismatique comme une arme de pouvoir et de conquête du pouvoir, tandis que la dialectique est utilisée par le leader charismatique comme une arme de savoir, de conquête et d’accès par la connaissance, à la vérité »[7]. Nous avons compris que le changement qualitatif est l’œuvre du leader charismatique dialecticien qui vise la compréhension et la connaissance des événements, qui fait ses choix stratégiques sur la base de cette compréhension des problèmes de son organisation, qui émet ses hypothèses « dans un souci de réussite et d’optimisation de la performance »[8]. Celui-ci « tient un discours vrai aux actionnaires, aux partenaires sociaux, à ses collaborateurs, à ses clients, sans risque de mise en défaut »[9]. Le leader charismatique rhétoricien peut susciter l’espoir dans le cours terme, mais « son approche des événements conduit fatalement l’entreprise à l’échec et en peu de temps, même si elle donne l’illusion dans un premier temps de réussite et de succès »[10]. La comparaison de ces deux approches montre clairement que « l’approche dialectique du leadership est la seule façon d’envisager une sortie de la caverne. Elle permet aux leaders qui la pratiquent de construire, de progresser sur des bases solides et pérennes »[11]. Comme un leader ne peut pas être à la fois rhétoricien et dialecticien, celui qui aspire à un leadership efficace doit devoir choisir et bien choisir. Il arrive que, selon les circonstances, le leader charismatique rhétoricien tente de faire croire qu’il est un leader charismatique dialecticien afin de séduire ses interlocuteurs mais cela ne dure qu’un temps car il est très difficile qu’un leader se retrouve dans deux registres de pensée et use d’un double langage sans susciter des doutes et créer un état de confusion. Le leader qui agit ainsi retarde le changement et le développement de son entreprise ou de sa nation. À la longue, il perd tout crédit lorsque les collaborateurs et le peuple découvre sa stratégie. D’où la nécessité d’être vigilant et de décoder à temps le discours adopté par un leader afin de ne pas se laisser séduire et tromper par un leader rhétoricien qui se fait passer pour un leader charismatique dialecticien. »

Un vrai leader montre toujours la voie à suivre surtout en période difficile. Il anticipe mais ne se cloître pas chez lui en abandonnant son peuple sans sa vision. Pour en savoir plus, lire Fweley Diangitukwa & Djawed Sangdel, « Comment devenir  un leader charismatique et efficace « , éditions Monde Nouveau, 2013, 328 pages (nous écrire pour obtenir un exemplaire : afriquenouvelle@bluewin.ch). Un leader qui ne montre pas la voie à suivre en période difficile ressemble plus à un résistant ou à un opposant au bon sens de ces deux termes.

[1] Alexandre Ginoyer, Développez votre leadership !, Ixelles éditions, 2012, p. 23.

[2] Ibid., pp. 23-24.

[3] En cas de légitimité conférée par la hiérarchie, le concerné doit demander que ses nouvelles responsabilités soient clairement précisées ainsi que le nouveau titre qui lui sera confié. Cette précision est importante pour les collaborateurs et pour le monde extérieur (clients).

[4] Alexandre Ginoyer, Développez votre leadership !, op. cit., p. 24.

[5] Selon Henry Miller : « Un vrai leader n’a pas besoin de conduire, il suffit qu’il montre le chemin », cité par Olivier Bachelard, Marion Boury, Amélie Colomb et Amandine Deslandes, « Le métier de cadre dirigeant à la Sécurité sociale », in Jean-Marie Peretti (sous la direction de), Tous leaders, Paris, éditions d’Organisation, 2011, p. 255.

[6] Luc Boyer et Eric Rebiffé, « Le leadership en entreprise et Platon : ‘leader dialecticien et leader rhétoricien’ », in Jean-Marie Peretti (sous la direction de), Tous leaders, op. cit., p. 36.

[7] Ibid., p. 36.

[8] Ibid., p. 37.

[9] Ibid., p. 37.

[10] Ibid., p. 37.

[11] Ibid., p. 37.

Réponse des étudiants du prof. André Mbata à M. Nsongo die Lema

13 Oct

ProfMbata

Réponse du berger à la bergère: le Prof André Mbata corrige le journaliste Omer Nsongo die Lema

OCT 13 • NEWS & ALERTES, POLITIQUE & SOCIÉTÉNO COMMENTS

Lettre ouverte de l’équipe du professeur Mbata.

Dans un article publié à la fois dans Forum des As et La Prospérité, dans leur édition du lundi 6 octobre 2014, Mr Omer Nsongo die Lema, bien connu dans les milieux journalistiques de notre pays, réagissait à l’interview donnée par le Prof André Mbata au journal Le Phare du 30 septembre 2014 dans laquelle le Prof prévenait que le renversement du régime constitutionnel à travers la révision des dispositions constitutionnelles verrouillées ou le référendum était une haute trahison, un crime imprescriptible contre la Nation et l’Etat. Le Journaliste Omer Nsongo lui avait alors conseillé de « dégager la scène politique » s’il tenait à « rester 100% scientifique ». Comme il fallait s’y attendre, l’on ne pouvait pas s’attaquer à celui que d’aucuns considèrent comme l’un de grands constitutionnalistes africains et donc aussi du pays sans laisser des plumes. Ainsi qu’il l’avait fait pour la lettre ouverte de Mr Omer Nsongo, sans commentaires ni préjugés, dans le respect strict de la déontologie de notre profession, votre journal publie ici, dans son intégralité et sans ajoutes, le texte que l’ un des Assistants du Prof André Mbata, Mr Mbomb Molok Yayi, doctorant en droit à l’ Université de’ Abomey Calavi à Cotonou au Bénin, nous a fait parvenir avec son autorisation à titre de droit de réponse et qu’ il a lui-même intitulé : « Le Prof André Mbata corrige le Journaliste Omer Nsongo die Lema ».

 

Cher Monsieur Omer Nsongo die Lema,

L’équipe du Prof André Mbata a lu avec beaucoup d’intérêt votre lettre ouverte lui adressée dans Forum des As et La Prospérité et reprise par plusieurs réseaux sociaux le lundi 6 octobre 2014 en réaction à l’interview qu’il avait donnée au journal Le Phare du 30 septembre 2014 dans laquelle le Prof prévenait que toute tentative de renversement du régime constitutionnel à travers la révision des dispositions constitutionnelles verrouillées ou le référendum était une haute trahison, un crime imprescriptible contre la Nation et l’Etat. Comme le veut un adage populaire, « qui se sent morveux se mouche ». Il était donc clair que vous vous retrouviez dans l’autre camp et nous avions compris parfaitement votre « émotion ».

Compte tenu de son emploi de temps très chargé et de son niveau de responsabilité qui ne le lui permettent pas, le Professeur des universités n’est malheureusement pas en mesure de vous répondre directement comme vous l’auriez souhaité. Il va de soi que sa réaction aurait été différente si votre lettre qui se réfère à plusieurs personnes que vous appelez « juristes-politiques » émanait de l’un des scientifiques de haut niveau de la Majorité Présidentielle (MP) qui se sont refusés de s’en prendre à ses arguments qu’ils partagent volontiers avec lui en privé ou à l’université mais qu’ils ne peuvent plus soutenir dès lors qu’ils se retrouvent à l’Hôtel du Fleuve, à la ferme présidentielle ou de Bukangalonzo, dans des palais, des bars et des restaurants en raison de différentes casquettes qu’ impose la politique du ventre.

Sur instruction de l’Assistant principal du Prof André Mbata et en communion avec lui, je suis donc chargé de vous répondre en son nom à partir des éléments de son interview et de votre propre lettre après quelques recherches entreprises sur l’internet pour tenter de vous identifier étant donné votre nom seul qui nous était jusque-là inconnu ne nous permettait pas de savoir qui vous étiez. Je suis moi-même doctorant en droit à l’Université d’Abomey Calavi et vous écris à partir de Cotonou au Bénin, ce pays qui est l’un des berceaux du constitutionnalisme et de la démocratie en Afrique. Le peuple béninois est ce peuple merveilleux dont le génie avait donné naissance à la Conférence nationale. Ce pays est régi par  une constitution adoptée en 1990 et qui n’a pas connu le moindre amendement depuis plus de 20 ans. Cette Constitution pluraliste prévoit que le Président de la République est élu pour un mandat de 5 ans renouvelables une seule fois.

Depuis 20 ans, cette disposition a été scrupuleusement respectée et face aux critiques qui fusaient de toute part, le Président Yayi Boni ne s’est pas fait prier ou supplier pour annoncer qu’il s’en ira en 2016. Il ne s’est pas trouvé de charlatans et autres thuriféraires dans son parti politique, les médias, les universités ou les églises pour lui inventer des théories et des prophéties pour lui dire qu’il devrait régner ad infinitum. Je vous écris du Bénin, ce pays plein d’intellectuels véritables que la Nation honore et respecte. Professeur ordinaire dans la plus grande université de votre pays, l’Université de Kinshasa (UNIKIN), Professeur de recherche au Collège de Droit de l’Université d’Afrique du Sud qui est classée parmi les 10eres universités africaines, Professeur invité à la Faculté Jean Monnet de l’Université Paris Sud, l’une des premières universités françaises et européennes, André Mbata, le promoteur de ma thèse doctorale, est chez-nous l’équivalent de Professeur titulaire et Agrégé des Universités dans un pays où il ne suffit pas d’avoir un diplôme de doctorat pour être appelé « Professeur ».

Ce que nous avons compris au Bénin, c’est que la grandeur d’un peuple se mesure au respect qu’il accorde à ses plus grands intellectuels. L’avenir des nations est également fonction de la place que leurs peuples réservent à la pensée et à ses penseurs ou ses intellectuels, peu importe que l’on soit d’accord ou non car ils sont l’élite de la nation.

 

La grandeur d’un peuple se mesure au respect qu’il accorde à ses plus grands intellectuels. L’avenir des nations est également fonction de la place que leurs peuples réservent à la pensée et à ses penseurs ou ses intellectuels, peu importe que l’on soit d’accord ou non car ils sont l’élite de la nation.

 

Cher Monsieur Nsongo,

Avant de vous éclairer sur la pensée du Prof André Mbata qu’il vous était sans nul doute difficile de comprendre, j’en conviens, en raison de la densité du style et de sa sophistication, je dois vous avouer que j’ai éprouvé de sérieuses difficultés à rédiger l’entête de ma lettre d’autant plus que contrairement au Prof André Mbata que l’on ne présente plus, votre lettre ouverte ne donne aucune indication sur vos qualités, votre niveau académique et votre affiliation professionnelle. Etait-ce par gêne ou par souci de cacher quelque chose ? J’ai donc dû recourir aux informations publiées par vous ou sur vous sur le net et je me suis trouvé comblé sur votre parcours professionnel, vos préoccupations et motivations profondes qui sont des éléments déterminants de votre identité.

C’est sans surprise que j’ai appris, en mettant vos noms sur le moteur Google, que vous êtes effectivement un journaliste politique (ancien ou toujours actuel ?) de Digital Congo et de l’Avenir qui sont bien connus au Congo comme des médias du régime. Pendant plusieurs années, vous avez servi comme un journaliste de la presse présidentielle. Vous faites un journalisme de louange aux hommes au pouvoir et c’est un choix que nous nous devons de respecter. L’un de rares livres que vous avez écrits est intitulé « De LD Kabila à J Kabila ». Il chante le « dia lelo » de nouveaux-maîtres du Congo. Vous en êtes co-auteur avec Mr Mova Sakanyi, Ambassadeur de la RDC en Belgique dont vous avez été un correspondant ou attaché de presse et un ancien Chef de  Travaux de l’Université de Lubumbashi qui a décroché récemment son doctorat.

Le web va plus loin dans la présentation du journaliste Omer Nsongo die Lema. Selon le site web de Réveil FM, vous feriez partie de l’équipe de gens comme « Julien Afala… et  Papy Tamba…et d’autres thuriféraires qui ne jurent que par Kabila ».

D’après un autre site (sankurunews2.blogspot.com/2008/02), « Il n’y a que Omer Nsongo die Lema, le très kabiliste journaliste du magazine L’Avenir qui voit du blanc partout où les Congolais dans la grande majorité ne voient que du noir ».

Sur un autre site, Une nouvelle Afrique voit le jour,  un internaute se demandait le 27 mars 2012, « quelle crédibilité peut avoir un journaliste comme Omer Nsongo die Lema, qui, est un employé de la presse présidentielle congolaise ? ».

Dans son Edition no 0039/11 du jeudi 10 novembre 2011, le journal La Colombe rapporte vos propos méprisants et injurieux au sujet d’Etienne Tshisekedi que vous semblez pourtant louer dans votre lettre ouverte. La Colombe reprend des extraits de votre article « Ni coup de colère, ni coup de folie, Tshisekedi a peur de voir son incompétence établie au grand jour ». Et vous écriviez : « C’est un fainéant (…) Son passage à la tête de l’Ecole nationale de droit et d’administration (ENDA) fut marqué par une telle incurie que Mobutu fut forcé de la fermer ». Pour La Colombe, vos propos étaient« un montage grossier d’autant que Tshisekedi, élu député national et nommé Ministre de l’Intérieur, avait quitté l’ENDA en 1966 ; alors que la fermeture de cette école était intervenue 5 ans après, en juillet 1971 à la suite de la création de l’Université nationale du Zaïre (UNAZA) qui avait intégré les universités de Kinshasa, de Kisangani et de Lubumbashi y compris l’ENDA ». La Colombe concluait : « par ce fait, le journaliste Omer Nsongo die Lema se rend coupable de violation des articles 2, 5 et 11 du code de déontologie des journalistes congolais ».

Un autre site consulté, CongoNet radio, présente Omer Nsongo die Lema comme « le propagandiste mangecrate de Kabila » alors même que vous auriez écrit en 2011 que « Kabila est politiquement mort » !

Au regard de ce qui précède, je m’adresserai donc à vous comme à « Monsieur le Journaliste ».

Omer Nsongo die Lema: A l’heure du digital, il est devenu impossible de cacher son identité, ses incohérences, ses perfidies, son opportunisme ou même son ventre. Je comprends aussi pourquoi dans votre lettre vous ne vouliez pas entendre parler de la « politique du ventre.

Monsieur le Journaliste,

Vous comprendrez qu’à l’heure du digital, il est devenu impossible de cacher son identité, ses incohérences, ses perfidies, son opportunisme ou même son ventre. Je comprends aussi pourquoi dans votre lettre vous ne vouliez pas entendre parler de la « politique du ventre ». Au départ, j’étais loin de m’imaginer que le qualificatif de « propagandiste mangecrate » avait été utilise pour vous présenter sur le net.

Mais devrait-on vous le reprocher parce que les médias congolais sont malheureusement peuplés de « propagandistes mangecrates » qui ne se recrutent pas seulement parmi les anciens étudiants des écoles congolaises de journalisme mais aussi parmi ceux qui y enseignent et arrivent à déifier le « désir » au détriment de la raison.

Monsieur le Journaliste,

Nos recherches sur le web révèlent que vous n’en êtes pas à votre première lettre ouverte ni à votre première attaque contre tous ceux qui de près ou de loin commettent selon vous le crime de s’en prendre à vos idoles du moment. Le 17 octobre 2012, vous aviez écrit une autre lettre ouverte à Christophe Boisbouvier et à Marie-France Cros, journalistes de la Radio France Internationale à cause de leur reportage du sommet de la Francophonie. Le 10 mai 2014, vous vous adressiez aux combattants de la Diaspora.

Nous notons également qu’alors que tout le monde déplorait les fraudes, vous étiez parmi les rares personnes à affirmer que les élections de 2011 avaient été libres et transparentes. Ce « reportage du ventre » avait attiré la réaction de Dr Fweley Diangitukwa qui écrivait ce qui suit : « J’espère que vous aurez des idées positives pour l’avenir de notre pays après m’avoir lu. Autrement, veuillez continuer allègrement votre chemin en soutenant consciencieusement la tyrannie ».

Monsieur le Journaliste,

Je compatis sincèrement avec vous. Par ces temps qui courent dangereusement jusqu’à 2016, le Professeur des Universités doit faire mal et très mal aux « révisionnistes », aux artisans de la « politique du ventre » et de l’ « inanition de la nation ». Vous ne le saviez sûrement pas, l’expression « politique du ventre » d’un scientifique (François Bayart) et il n’est que normal que les scientifiques comme le Prof André Mbata l’utilisent pour décrire le comportement de plusieurs personnes dans un pays comme la RDC.

Pour revenir à votre première ligne d’attaque, je me permets de vous informer que le Prof André Mbata est professeur des droits et constitutionnaliste. Il lui arrive souvent d’utiliser un langage scientifique de haut niveau et sophistiqué difficilement compréhensible par les profanes. Aussi, suis-je dans l’obligation de préciser à votre intention et celle du public ce qu’il avait dit dans son interview au journal Le Phare du 30 septembre 2014. Selon lui, la Constitution actuelle était promulguée par le 18 février2006 sous le régime de la Constitution de transition de 2003 vulgairement appelée « régime 1 + 4 ». Cette Constitution est bel et bien l’œuvre du peuple congolais et non une constitution étrangère ou des belligérants. Elle est l’œuvre du peuple congolais parce que le Sénat et l’Assemblée nationale qui l’avaient adoptée pour être soumise au référendum étaient constitués de citoyens congolais. C’est le peuple congolais qui l’avait au finish approuvée par référendum avant sa promulgation par le Président de la République.

Affirmer le contraire et prétendre que c’est une constitution des étrangers seraient une insulte au peuple congolais, au Parlement et au Président de la République surtout que c’est le même peuple qui détient la souveraineté. Je ne voudrais pas que vous perdiez votre position à la Présidence. Le Président reste le même et les autres institutions de la République sont engagées au nom de la continuité des services publics de l’Etat. Même l’allusion au parlement comme un organe des belligérants serait inexacte dans la mesure où l’Assemblée nationale, le Sénat et la présidence de la transition étaient constitués d’autres composantes comme l’opposition politique et la société civile que l’on aurait tort de considérer comme des belligérants. Les nombreux étudiants et interlocuteurs du Professeur des Universités au pays et à l’étranger sont bien édifiés à ce sujet et nous ne pouvons nullement vous en tenir rigueur dans la mesure où la bonne compréhension de la pensée du Prof exigeait des connaissances élémentaires de droit constitutionnel et de science politique qui ne s’acquièrent pas du jour au lendemain.

C’est dans ce sens que se comprend aussi votre usage des expressions telles que « juristes-politiques » qui n’existe que dans votre terminologie journalistique tout comme votre référence à plusieurs personnalités que vous appelez « juristes-constitutionnalistes ». Plusieurs intellectuels congolais n’ont même pas la décence d’interdire aux journalistes de les appeler «  constitutionnalistes » alors que tous les juristes ne sont pas constitutionnalistes de la même manière que tous les médecins ne sont pas des gynécologues ni tous les infirmiers des accoucheuses. L’expérience dans plusieurs pays démontre que l’âge ne saurait constituer un frein et qu’il n’est jamais tard pour nous tous de continuer à apprendre, particulièrement le droit constitutionnel en cette période où tout le monde se proclame constitutionnaliste.

 

 

Tout ce qui concerne la marche de la société est politique. De là, une société civile absolument « apolitique » dans laquelle on place pêle-mêle les églises, les universités, et les ONG n’existe nulle part. Tout citoyen doit s’intéresser à la politique car comme le disait si bien l’un de nos aînés, Joseph Ki-Zerbo, “si vous ne faites pas la politique, la politique vous fera”.

Monsieur le Journaliste,

Une lecture attentive de votre lettre laisse clairement apparaître qu’elle était rédigée à la hâte comme le justifiaient les impératifs du ventre. Que de redites et de contradictions ! Le Prof des universités qui se positionne clairement dans le camp du changement et du peuple congolais ne s’est pas attribué les initiatives de la CENCO et des groupes parlementaires UDPS et UNC à l’Assemblée nationale, mais il les soutient dans la mesure où elles se situent en droit ligne de ses idées politiques et constitutionnelles.

En outre, vous êtes journaliste à la présidence et un moindre effort de recherche vous aurait permis de savoir que le Prof André Mbata a pris une part active au Dialogue inter-congolais et dans l’avènement de l’ordre constitutionnel actuel.

Par ailleurs, je tiens à déplorer le mélange de genre dans le style consistant à présenter comme des constitutionnalistes des juristes qui ne le sont pas et à les louer comme des « cracks » (expression assez bizarre dans un échange avec une sommité de la trempe du Prof André Mbata) avant de les ridiculiser. Vous écrivez, par exemple « Entrés dans l’arène politique par la porte des nominations ou des élections, ces brillants juristes-constitutionnalistes ( ?) ont fait preuve ou font preuve de réalisme en  sachant s’ adapter à la politique dont la caractéristique première ( ???) … est d’être dynamique…». Plus loin, vous dites que ce que « vos » constitutionnalistes savent faire depuis les années 1960, c’est « arrondir les angles. D’où leur longévité aux affaires ». Si tel est votre appréciation des constitutionnalistes qui est du reste erronée et qui ne plaira pas à vos « brillants juristes-constitutionnalistes », sans être sorti de la cuisse de Jupiter, le Prof André Mbata n’est pas des leurs. Jamais il n’acceptera de sacrifier les principes sur l’autel des intérêts matériels égoïstes de pouvoir et d’argent. Jamais il ne « mouillera le maillot » dans la marre puante de la corruption morale et matérielle.

Plus loin, vous affirmez péremptoirement, sans aucune preuve scientifique -et cela se comprend bien- que «  dans les grands démocraties occidentales, rares sont les scientifiques qui rejoignent la classe politique. Ils préfèrent agir dans la société civile, et encore la société civile apolitique. Je persiste et signe : APOLITIQUE ».  Une telle affirmation appelle plusieurs commentaires. D’abord, politique et science ne sont pas diamétralement opposées comme je vais vous le démontrer par la suite. Pourquoi alors lui conseiller de « dégager la scène politique »  même comme étant dans la catégorie des exceptions ? Ensuite, vous acceptez ici que les « brillants juristes-constitutionnalistes » que vous évoquiez maladroitement avaient cessé d’être des scientifiques.  Enfin, le fait pour vous de signer et de persister au sujet de la « société civile apolitique » dont les scientifiques feraient partie me pousse à vous recommander de renouer avec les bibliothèques et les universités pour vous faire une meilleure compréhension du concept de politique comme substantif et adjectif. Au bas mot, tout ce qui concerne la marche de la société est politique. De là, une société civile absolument « apolitique » dans laquelle on place pêle-mêle les églises, les universités, et les ONG  n’existe nulle part. Tout citoyen doit s’intéresser à la politique car comme le disait si bien l’un de nos aînés, Joseph Ki-Zerbo, « si vous ne faites pas la politique, la politique vous fera ». Pendant que comme des Caligula, certains membres de la MP s’apprêtent à mettre le feu à la cité après avoir menacé la Nation d’ «inanition », menace qu’ils recherchent à mettre en exécution, vous ne pouvez pas interdire aux églises de se taire parce qu’elles seraient apolitiques et devraient toujours « être au milieu du village » que vous tenez à brûler. Ce serait de leur part une démission coupable, une trahison. La politique est une chose trop précieuse pour être laissée entre les mains des politiciens, surtout lorsqu’ ils ressemblent à ceux de la MP. Sans être des partis politiques, les églises et les hommes et femmes d’églises  ne peuvent pas ne pas intervenir dans ce cas. Ils ont l’obligation de le faire. Il en est de même des universités, des universitaires et d’autres scientifiques que l’on ne peut pas sommer de « dégager la scène politique ».  Si vous ne le saviez peut-être pas comme le laisse comprendre votre sommation, la mission de l’université à laquelle le Prof Mbata appartient est triple : enseigner, faire la recherche fondamentale et sur le développement de la société, et rendre service à la communauté locale, nationale et universelle. De ce triple point de vue, l’université et l’universitaire ou le scientifique ne sauraient être apolitiques au sens noble du terme « politique ».

La mission de l’université à laquelle le Prof Mbata appartient est triple : enseigner, faire la recherche fondamentale et sur le développement de la société, et rendre service à la communauté locale, nationale et universelle. De ce triple point de vue, l’université et l’universitaire ou le scientifique ne sauraient être apolitiques au sens noble du terme “politique”.

Monsieur  le Journaliste,

A trois reprises, vous enjoignez au Prof Mbata de « dégagez la scène politique si vous tenez à rester 100% scientifique ». Il s’en dégage un manque criant de maîtrise des concepts « politique » et des relations synchrones qui existent entre eux. Vous devriez savoir trois choses. Premièrement, la politique est une science, la science du gouvernement de la cité ou de l’Etat qui est enseignée à l’Université par des scientifiques qui peuvent aussi la pratiquer. Il n’y a qu’un pays comme la RDC où un journaliste congolais peut demander à un universitaire de dégager le champ politique s’il veut demeurer 100% scientifique.

Ensuite, il est curieux qu’une personne qui n’est pas elle-même scientifique puisse évaluer les scientifiques et savoir quand ils le sont à 20, 40, 60, 80 ou 100%.  Troisièmement, comment un « journaliste-non scientifique » – car il y en a qui sont aussi des scientifiques – peut-il parler de scientifique ou de politique à 100% ? Peut-on rester un scientifique 24 heures sur 24, enfermé dans sa bibliothèque ou son laboratoire, interdit de manger ou de  s’adonner aux activités de loisirs ou encore de s’intéresser aux problèmes de sa famille et de sa société ? Peut-on également imaginer, même à la MP,  un politique à 100% dont le travail serait de faire la politique 24 heures sur 24 sans s’occuper des siens, aller danser même de nuit à l’Hôtel du Fleuve ou d’autres hôtels et bars ou s’ amuser avec les animaux de la basse-cour de nombreuses fermes en construction en RDC ? Vous nous apprenez par-là, Cher Journaliste, au risque de vous faire lyncher et d’être vous-même obligé de « dégager de la MP », que le Secrétaire général du parti présidentiel et de nombreux autres universitaires et scientifiques de la MP ont cessé depuis longtemps de l’être, ce que nous ne savions pas. Les prises de position de l’Association des professeurs de l’Université de Kinshasa (APUKIN) contre la révision des matières constitutionnelles verrouillées ou tout référendum à ce sujet constituent malheureusement une réponse collective et négative des universitaires congolais à votre conseil de les voir « dégager ».

Monsieur  le Journaliste,

Vous citez plus d’une fois les noms des leaders politiques comme Etienne Tshisekedi et Vital Kamerhe que vous aviez insultés dans le passé. J’admire votre réalisme et votre flair journalistique à l’approche de 2016 et du « sauve-qui-peut » général qui va ébranler la MP malgré les apparences actuelles de cohésion et le discours officiel de ses membres pour la simple consommation de l’Autorité morale qu’ils veulent endormir. J’apprécie ce flair qui est tout à fait à votre honneur et caractéristique de votre journalisme. Cependant, mon conseil est qu’il serait imprudent pour le moment de chercher un poste de conseiller politique ou en communication auprès d’Etienne Tshisekedi et de Vital Kamerhe. J’ai compris que vous avez senti qu’à défaut de Tshisekedi, le Président de 2016 serait Vital Kamerhe. Vous voulez déjà adhérer à  l’UNC ou à l’UDPS et aux Forces sociales comme personnalité indépendante.  Il faudra cependant faire très attention à la machine de diabolisation qui fonctionne actuellement à plus de 100% et qui dirigée par le Secrétaire général et constituée de tous les communicateurs de la MP. Demandez au Premier Ministre, aux Présidents de MSR et SCODE, ou à votre confrère de la RNTC. Ils vous en diront plus. Aussi, il n’est pas évident qu’Etienne Tshisekedi et Vital Kamerhe qui ont vu passer des oiseaux de différents plumages et des « juristes-politiques » les uns plus excellents que d’autres dans l’art de la prostitution politique et intellectuelle puissent à ce stade accepter les services même gratuits d’un tambourinaire du pouvoir dont les mains seraient encore très chaudes à force de battre le tam-tam de la MP et qui risquent de vous demander de « dégager » en attendant votre « dégraissages » ou une cure sérieuse d’ amaigrissement après une consommation désordonnée des œufs de la ferme.

Monsieur le Journaliste,

Le Prof André Mbata en bon démocrate reconnaît à tout citoyen, y compris vous-même, la liberté d’expression, le droit à la contradiction, le droit à la différence -, quitte à débattre des enjeux dans les règles de l’art comme je le fais à présent avec vous. Ce qui est déplorable, c’est qu’en dehors de vos monologues radiotélévisés ou dans vos différentes fermes, il ne s’ est jusque-là trouvé personne au sein de la MP pour réfuter les arguments scientifiques du Prof lorsqu’il affirme depuis plus d’ un an que toute tentative de déverrouillage des matières intangibles par révision constitutionnelle ou même par référendum même sur base d’une pétition de 100 millions de congolais vivants et morts serait un renversement de l’ordre constitutionnel, un acte de haute trahison et  un crime prescriptive contre la Nation et l’ Etat. Comme vous l’avez reconnu, nous sommes bien en présence d’un « éléphant scientifique ».

Il n’y a aucun caporalisme de la part de l’église catholique. Le problème, c’est plutôt dans votre camp, celui de la MP qui vilipende à longueur des journées cette église  par l’entremise des médias publics privatisés pour cette fin alors que vous applaudissez des hommes d’églises de votre obédience qui préconisent même que l’on jette déjà la poubelle la Constitution qui fait pourtant de son Autorité morale le chef de l’Etat congolais et sans laquelle il perdait toute légalité au moment le problème de légitimité n’a jamais été résolu. Autrement, sans adhérer vous-mêmes à l’Eglise Kimbanguiste qui attend toujours de vous baptiser à Nkamba, vous faites la propagande sur une prophétie attribuée au Prophète Kimbangu selon laquelle le troisième président resterait très longtemps et même règnerait…pour toujours alors que cette prophétie n’était jamais entendue sous la Seconde République lorsque cette même église alors unie soutenait la dictature mobutisme.

Le problème, Monsieur le Journaliste, c’est votre MP avec la pensée unique que vous voulez instituer en vue de l’établissement d’une monarchie présidentielle. L’intolérance que vous regrettez, elle vient de vous-même et vous l’exprimez si bien lorsque fatigués d’insulter l’opposition et après avoir annoncé le bannissement de l’Eglise catholique, vous en arrivez à présent à sommer les scientifiques de « dégager ». Un « conseil » que nous prenons comme une menace et nous vous tenons déjà responsable de ce qui pourrait arriver en mal au Prof André Mbata, digne fils du Congo à qui on donnerait plusieurs nationalités s’il le voulait et qui fait l’honneur de notre continent. Je tiens particulièrement à insister là-dessus pour signifier à vous-même et à tous ceux qui complotent dans l’ombre derrière vous nous prenons très au sérieux cette menace qui n’est pas loin d’une menace de mort. C’est du moins de cette manière qu’elle est reçue par l’ensemble de la communauté intellectuelle africaine.

Monsieur le Journaliste,

Je ne comprends pas votre position lorsque vous désapprouvez la conclusion du Prof Mbata suivant laquelle  « Quelques soient les problèmes, je reste optimiste pour le futur de l’Etat de droit démocratique dans notre pays. J’espère que la MP entendra finalement la voix de la raison pour apporter sa contribution à la protection de la Nation comme recommandée par la CENCO et s’abstenir de violer la Constitution ». Selon vous, il s’agit d’« une recommandation plutôt politiquement que scientifiquement motivée » et c’est avec la plus grande déception d’apprendre indirectement d’un membre influent de la MP que la majorité au pouvoir chercherait simplement à s’y accrocher mais qu’elle ne voudrait pas de l’Etat de droit démocratique en RDC ou qu’ elle serait incapable d’entendre la voix de la raison et resterait à réaliser son projet d’ «  inanition » de la Nation.

Après l’opposition politique et l’église catholique par le biais de la CENCO, voici à présent le tour des universitaires d’être sommés de “dégager”. Nous ne serions pas surpris demain que vous demandiez au peuple souverain lui-même de “dégager”…

Monsieur le Journaliste,

A partir du Bénin, nous constatons avec stupeur et aussi avec pitié qu’après plus de 30 ans de régime dictatorial, au lieu de se préparer elle-même à « dégager » en 2016 comme le veut la Constitution, votre MP qui nous semble le successeur légal et légitime du MPR, Parti-Etat, est par contre en train de demander à tout le monde de « dégager » de la voie vers la monarchisation du pouvoir. Après l’opposition politique et l’église catholique par le biais de la CENCO, voici à présent le tour des universitaires d’être sommés de « dégager ».  Nous ne serions pas surpris demain que vous demandiez au peuple souverain lui-même de « dégager » comme vous le faites déjà en rejetant la Constitution qu’il avait approuvée à plus de 80% par référendum il y a de cela moins d’une décennie. Après avoir réussi à caporaliser les médias, vous voulez imposer un silence de cimetière au Congo en vous servant au besoin du pouvoir judiciaire qui ne rend pas justice et est capable d’inventer des infractions et des peines contre tous ceux qui semblent se dresser sur votre voie ou vous prodiguent simplement des conseils. Nous avons bien peur que cette « démocratie » qui se construit au RDC soit une « démocratie sans le peuple » pour emprunter les mots de Maurice Duverger.

C’est l’Afrique toute entière qui a droit de s’inquiéter d’une démocratie que vous voulez construire sans débat, dialogue ou réconciliation, dans l’exclusion totale des intelligences, une démocratie dans laquelle on réfléchit plus avec le ventre qu’avec la tête et où les têtes pensantes du pays n’auraient de choix qu’entre « dégager » et se taire ou mourir.  On observe malheureusement que le successeur du MPR, son presque homonyme MP se comporte sur le champ politique à la fois comme un joueur et l’arbitre  unique, capable de marquer des buts par hors-jeu et de les avaliser, un arbitre également en mesure de donner des cartons rouges à toute l’équipe adverse. Après l’opposition, la CENCO, et la véritable société civile interdites de se prononcer sur les questions politiques, votre dernière trouvaille aura été ce carton rouge donné aux scientifiques et aux universitaires par le biais de l’une des sommités intellectuelles congolaises et africaines que nous avons vu à l’œuvre à Abuja, Accra, Alger, Cap Town, Caire, Cotonou, Dakar, Djibouti, Douala, Kinshasa, Ouagadougou, Paris, Pretoria, Windhoek, et Yaoundé pour ne citer que ces villes.

Monsieur le Journaliste,

Vous terminiez votre lettre ouverte par ces mots : « vous cherchez à vous faire un nom, mais vous avez choisi la mauvaise voie, celle de défier la communauté juridique congolaise ». J’espère qu’il n’y a plus de doute chez vous qu’André Mbata est déjà professeur des universités plus célèbres en Afrique et en dehors du continent. Il n’a donc aucun nouveau nom à se faire en RDC où en tant que professeur ordinaire, il détient  déjà le grade académique les plus élevé (Professeur ordinaire) dans la plus grande université de votre pays (UNIKIN). Ce qui étonne, c’est que sans être juriste ni scientifique, vous estimez qu’il a choisi une mauvaise voie, « celle de défier la communauté juridique congolaise ». Laissez la communauté juridique congolaise réagir et si elle ne réagit pas, ce n’est pas parce qu’elle est défiée mais dans sa grande majorité, cette communauté n’est pas avec votre mouvance. Elle est plutôt d’accord avec le prof et soutient la Constitution en considérant que même adoptée durant la transition, elle est l’œuvre du peuple congolais lui-même qui l’avait approuvée par référendum et toute tentative de renversement à travers la révision des dispositions intangibles ou le référendum tels qu’envisagés par votre MP est une trahison, un crime imprescriptible contre la Nation et l’Etat.

A ce moment précis de l’histoire de la RDC, comme le Prof André Mbata l’avait bien souligné dans sa dernière conférence à Abuja en août dernier, il n’existe plus que deux camps : le camp de ceux qui veulent l’« inanition » de la Nation, de ceux qui cherchent à renverser le régime constitutionnel et acceptent ainsi consciemment de devenir des « traîtres » de la Nation congolaise d’une part, et celui de ceux qui se battent pour « protéger » Nation, les « nationalistes » qui s’opposent au renversement du régime constitutionnel de l’autre.

Cher Journaliste,

Je vous prie de « dégager » de ce premier camp que vous aviez toujours servi et de ne pas entrer dans l’histoire de votre pays comme un « traître » à votre propre Nation en tombant sous le coup du crime de haute trahison tel que défini par la Constitution de la RDC (Art 64, alinéa 2). Cessez donc, vous et votre camp actuel, de « défier » toute la communauté nationale et internationale et de menacer l’Opposition, l’Eglise catholique et les universitaires comme le Prof André Mbata dont le crime est de  n’avoir jamais « mouillé le maillot » de l’incohérence, de la compromission et de la prostitution politique et intellectuelle en pratiquant un droit constitutionnel du ventre que vous adorez autant que le journalisme du ventre. Comme vous aimez tout de même des conseils, ce qui me semble bien louable, puis-je enfin terminer cette correction en vous réitérant ce conseil qui vous avait été prodigué l’année dernière par votre compatriote Dr Fweley Diangitukwa lorsque vous étiez l’une des rares personnes même à la MP à affirmer que les élections de 2011 avaient été libres et transparentes : « J’espère que vous aurez des idées positives pour l’avenir de notre pays après m’avoir lu. Autrement, veuillez continuer allègrement votre chemin en soutenant consciencieusement la tyrannie ».

 

Cordialement,

Bomb Molok Yayi, Doctorant en Droit, Université d’Abomey Calavi, Cotonou, Bénin.

 

 

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N’oublions pas Eugène Diomi Ndongala

11 Oct

Après avoir été libéré de la manière la plus inhumaine, Eugène Diomi Ndongala a encore été jeté en prison. Depuis, il croupit à Makala, comme un criminel. Il est allé grossir le rang des malheureux alors que les vrais criminels qui ont assassiné des activistes des droits de l’homme et des adeptes de Bundu dia Kongo dans le Bas-Congo, qui ont tué des millions de Congolais et violé des femmes à l’Est du Congo sont en liberté. Dans quelle République sommes-nous ?

N’oublions pas Eugène Diomi Ndongala et tous ceux qui croupissent injustement dans les geôles de Joseph « Kabila » pendant que les vrais criminels sont en liberté.

Que chacun de nous dénonce les crimes ignobles commis sous ce régime, Que chacun de nous rappelle le rapport Mapping, les rapports des ONG des droits de l’homme ainsi que les rapports des Experts des Nations Unies

Que chacun de nous dénonce sans arrêt les fraudes électorales de 2006 et de 2011

Oui, dénonçons à l’unisson les crimes ignobles de ce régime

Enfants du Congo, engageons-nous ensemble pour la démocratie et la gouvernance

Revendiquons la liberté et le respect des droits de l’homme pour tous.

Eugène Diomi Ndongala doit être libéré.

Que nos cœurs battent à l’unisson.

Eugène Diomi Ndongala doit être libéré.

N’oublions pas Eugène Diomi Ndongala et tous ceux qui croupissent injustement dans les geôles de Joseph « Kabila » pendant que les vrais criminels se promènent librement.

Fweley Diangitukwa

www.fweley.wordpress.com

Ci-dessous le soutien des députés britanniques intitulé : KABILA REGIME AND DETENTION OF EUGÈNE DIOMI NDONGALA AND OTHERS

  • Session: 2013-14
  • Date tabled: 14.05.2013
  • Primary sponsor:

Amess, David

  • Sponsors:

Corbyn, Jeremy

Durkan, Mark

Meale, Alan

Russell, Bob

Shannon, Jim

That this House expresses its gravest concern at the continued detention of the Congolese MP and Opposition leader, Eugène Diomi Ndongala, his aide, Verdict Mituntwa and Etienne Tshisekedi’s deputy chief of staff Jean-Claude Ndala on charges which Save the Congo considers as a political ploy to suffocate and intimidate the opposition into submission; notes with concern that this is not the first time that Colonel Kanyama, notoriously known as Esprit de Mort (the one who kills) and his henchmen have kidnapped opposition activists; commends the courage of Congolese rights agency such as Congolese League for Access to Justice and the Association of Young Advocates for an Integral Leadership for raising awareness of this issue despite harassment and abuses by state security forces; and calls on the Government to do all it can to exert its influence on the Kabila regime to secure the immediate release of Eugène Diomi Ndongala, Verdict Mituntwa and Jean-Claude Ndala.

http://www.parliament.uk/edm/2013-14/85 2013/05/17

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Glossary

Supported by:

A list of all MPs that have signed and support the motion.

Withdrawn:

A list of MPs that have withdrawn their signature from the motion.

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Showing 6 out of 6

Name Party Constituency Date Signed

Amess, David : Conservative Party Southend West 14.05.2013

Corbyn, Jeremy : Labour Party Islington North 15.05.2013

Durkan, Mark : Social Democratic and Labour Party Foyle 14.05.2013

Meale, Alan : Labour Party Mansfield 15.05.2013

Russell, Bob : Liberal Democrats Colchester 15.05.2013

Shannon, Jim : Democratic Unionist Party Strangford 15.05.2013