RDC: IL S´APPELLE L´INCLUSIVITÉ…C´EST MOI OU RIEN !
En RDC, de tous les hommes politiques de tous les temps, il y a un seul qui apparaît comme étant un homme providentiel. Il a le droit de donner le caractère inclusif à toute discussion politique et à n´importe quelle rencontre politique de tout genre.
S´il ne prend pas part à une rencontre politique, celle-ci est d´office déclarée sans objet. S´il n´est pas cosignataire d´un document, celui-ci est déclaré sans valeur. Si ses revendications ne sont pas prises en compte, celles des autres doivent être renvoyées aux calendes grecques. Son opinion doit toujours être imposée et considérée comme étant au dessus de celles des autres.
Même sans un référendum auprès du peuple, sa position semble être celle de tout le peuple congolais. Lorsqu´il parle de ses prises de position, d´après lui, c´est le peuple qui parle soit la volonté de tout le peuple congolais. Comme dans la Bible dans Jean 10:3 Jésus dit : « Moi et le Père nous sommes un » , lui et le peuple font un.
Au sein de son parti, sa position est irrévocable sans oublier qu´il a toujours raison sur tout. Ses erreurs et autres bourdes politiques sont transformées en stratégies du parti. Tous ceux qui essayent de protester sont vites accusés de trahison et sommés de quitter le parti illico presto à quelques exceptions près. Il n´a pas droit à justifier sa gérance du parti. Même l´argent récolté à travers la diaspora pour son « impérium » ne peut être justifié parce que le bénéficiaire fait corps ensemble avec le peuple. Il peut modifier les statuts du parti à sa guise même sans l´aval du congrès et sans rendre compte à qui que ce soit, personne ne peut dire mot parce qu´ici aussi, lui et le parti font un. Il est indissociable du parti. Quand on parle du parti, on voit son image et le parti c´est lui. Sans lui, personne d´autre peut hausser le ton et parler au nom du parti. Sa famille s´ingère dans la gestion quotidienne du parti avec son approbation. Pour ses adeptes, il est in-critiquable et serait sans faute d´où le surnom de « Zéro faute », une sorte de demi-dieu.
Et, c´est depuis longtemps que ça dure. En outre, dans son parcours politique rempli de plusieurs rebondissements, tout ne pourra pas être évoqué ici. Cela nécessitera tout un bouquin de plusieurs pages.
Quoi qu´il en fût, l´histoire nous rappelle que malgré ses qualités autoritaires, il fut aussi aimé par ses adversaires politiques qui n´ont pas manqué de le considérer comme incontournable pour l´intérêt supérieur de la nation afin de sortir le Congo ex- Zaïre du gouffre mais…
Ce qui fait que dans la nuit du vote historique à la Conférence Nationale Souveraine, qui dura de 17 heures du 14 août 1992 à 5 heures du matin du 15 août dans l´ hémicycle du palais du peuple bondé des Mobutistes du MPR, la majorité des délégués constitués de ses « ennemis politiques » qui n´avaient pas d´autres choix, votèrent massivement pour lui. Même l´argent soit les « Mikomboso » mis à contribution par Mobutu pour corrompre les participants à ses assisses pour se choisir un autre candidat, n´avait pas suffit. Il emporta par 71 % de voix contre 27 % au candidat du statu quo, Thomas Kanza.
Mais bien après, la suite était connue. Ne pouvant comprendre le jeu des alliances politiques après cette élection historique devant une assemblée pourtant à la solde de Mobutu, il s´est embrouillé comme toujours avec tout le monde pour le motif connu car c´est lui qui dicte. Avec lui, pas question de négociation. Sa position vaut son pesant d´or et elle est toujours irrévocable.
En lisant ces lignes, il est bien évident que certains, assurément, viendront comme toujours avec des accusations de tout genre pour nous taxer d´antipathie envers la personne de Monsieur l´Inclusivité autrement dit Étienne Tshisekedi, parce que c´est de lui qu´il s´agit.
Mais, ce qu´ils ne savent pas en ce qui nous concerne, nous avons toujours l´habitude de privilégier l´intérêt supérieur de la nation à l´inverse de sa méthode, qui elle, privilégie d´abord sa personne car trop imbu de lui même.
C´est pourquoi comme ceux du camp opposé au sien qui l´ont plébiscité le 15 août 1992 à la Conférence Nationale Souveraine,CNS, nous l´avons aussi fait d´une autre manière dans le passé plus précisément en 2011. Ainsi, nous ne pouvons déroger à raconter une anecdote.
En effet, avant l´élection présidentielle de 2011, une rencontre était programmée aux États Unis entre quelques membres du directoire de son parti et ceux de mon ancien parti, l´UNC. Deux hauts cadres de mon ex-parti vivant en occident, – membres de nos fora qui se reconnaîtront et dont nous taisons les noms expressément-, déjà présent sur le sol américain pour la circonstance, nous ont demandé de faire un mémo pour cette rencontre. Et là, bien qu´étant membre de ce parti à l´époque, nous n´avions pas hésité un seul instant dans notre analyse de conclure, ce, au prix du patriotisme et de l´intérêt commun, que le Président National de notre ex -parti, Vital Kamerhe devait s´effacer pour soutenir le leader Maximo.
Ici aussi, comme au bon vieux temps du Mobutisme, il a retrouvé ses vielles habitudes. Ainsi, s´enfermant dans son carcan dictatorial habituel, le leader Maximo avait déjà une position arrêtée, figée et fixée de ne rien donner ou céder en échange. D´où, l´inutilité de la rencontre car on ne vient pas négocier en ne voulant faire aucune concession tout en ayant une position ferme que l´on doit imposer à l´autre camp. Avec lui c´est comme ça, il impose et vous dit, c´est à prendre ou à laisser soit vous suivez ma position ou bien vous foutez le camp !
Même Kengo qui a fait le déplacement de Kinshasa jusqu´à Bruxelles pour lui tendre la main, s´est buté devant la même attitude. D´ailleurs, cette attitude ne s´est pas limitée qu´au niveau des tractations politiques avec ses pairs car, dans une interview accordée durant la même période à la journaliste du soir, Colette Braeckmann, il n´ y pas allé par quatre chemins pour manifester publiquement son mépris à leurs égards
Qui a oublié l´appel qu´il avait lancé au peuple pour qu´on lui amène le Président Joseph Kabila ligoté ? Quel mépris !
Pour l´actualité de l´heure et, avant même le début du dialogue qui vient de se terminer à Kinshasa, il fut d´accord de rencontrer la Majorité Présidentielle. Il nous revient que les cadres de son parti se sont rencontrés à plusieurs reprises avec les cadres de la Majorité Présidentielle. Et, pendant tout ce temps, les autres qui ne furent pas associés à ces rencontres ne devaient pas qualifier cet acte de haute trahison car c´est lui qui « représente » l´inclusivité de tous les politiciens ainsi que du peuple congolais. On parlerait même d´un accord qui fut prêt à être conclu.
Mais, depuis la rencontre de Genval, il semble que la Majorité Présidentielle n´a pas su mettre la main plus profondément dans sa poche pour se laisser duper par Katumbi, lui, plus offrant. Là aussi, le silence est de mise car Mr l´Inclusivité a droit sur tout sauf aux critiques !
Là où le bât blesse et chose très étonnante, c´est lorsque ce fut le tour des autres d´accepter de rencontrer la Majorité Présidentielle étant donné que, ceux-ci, sans autre forme de procès furent accusés de trahison parce que cette accusation est venue de la part de celui qui détient l´inclusivité de tout en RDC.
Comme on vient de le constater, tout sans lui n´a aucun sens en RDC. Les opinions des autres ne comptent pas. En somme, c´est un vrai dictateur dont il faut coûte que coûte barrer la route en RDC. Il est question de privilégier l´intérêt national que de vouloir satisfaire sa boulimie du pouvoir.
In fine, quoiqu´on pourrait dire sur Kabila, ce dernier du moins, dans son parcours politique a su démontrer sa capacité à négocier, à écouter, à faire des alliances utiles, à dialoguer, à partager le pouvoir…le tout au nom de l´intérêt national.
En 15 ans de pouvoir, il a travaillé et travaille encore presqu´avec toutes les sensibilités politiques du pays sans oublier qu´il n´a ménagé aucun effort pour la réunification du pays, l´unité, la défense de l´intégrité territoriale et le progrès. Ce qui justifie notre choix en sa faveur car il s´agit de l´intérêt supérieur de la nation à travers ces étapes.
Le comble, en 15 ans de pouvoir, il n´a pas su travailler sur son image comme il le fallait en rapport avec toutes ces étapes citées et n´a pas mis un accent sur le social du peuple congolais. Qu´il s´engage au cours de cette transition à apporter et donner une nouvelle touche personnelle au social du peuple. Là, il bouclera la boucle.
JP-Vununu, le 30 octobre 2016.