Cher Compatriote Daniel Makila,
Pardonnez-moi de vous interroger de façon abrupte : qu’avez-vous bu et fumé avant de balancer vos propos irréfléchis ? Un Etat n’a jamais été dirigé par un seul individu. Celui qu’on appelle chef de l’Etat n’est que le représentant d’une combinaison d’intelligence venant du Gouvernement, des conseillers, de l’administration publique, des services de renseignement, des think tanks, des chercheurs et professeurs d’université, etc.
Quelles compétences avait Joseph Kabila lorsqu’il a accédé au pouvoir en 2001 ?
Je vous prie de laisser parler la conscience des Congolais qui réfléchissent et qui travaillent au changement de paradigme pour que notre demain ne soit plus comme hier. Museveni, Kagame et Kabila ne sont que des exécutants des ordres venant de loin, de ceux qui les ont placés au pouvoir. D’eux-mêmes, ils n’ont pas de pouvoir. Ce sont des serviteurs.
Jusqu’à ce jour, j’ai eu beaucoup de respect pour vous mais avec cette sortie déplaisante, je ne sais pas quelle sera mon attitude à votre égard.
Le malheur du Congo, ce sont les Congolais eux-mêmes, dit-on. Vous venez de le prouver. Apprenons à regarder dans le rétroviseur avant de démarrer ou d’accélérer !
Monsieur Daniel Makila,
Quelle importance accordez-vous à la Constitution et au droit ? Etes-vous en train de dire aux Congolais qu’on doit revoir l’actuelle Constitution pour le maintien de Monsieur Kabila au pouvoir, comme au Burundi et au Rwanda ? Vous a-t-on promis un poste ministériel pour avancer de telles idées ? Vous a-t-on corrompu ? Avez-vous approché quelques stratèges congolais ? Sur quelle étude sérieuse avez-vous fondé votre affirmation ? Vous provoquez délibérément les Congolais.
Commençons à être sérieux et exigeant avec nous-mêmes. Respectons les Congolais car beaucoup ont perdu des membres de famille ou des amis, beaucoup sont sans travail et attendent des jours meilleurs.
Le Gouvernement actuel a eu cinq ans pour préparer les élections mais il ne l’a pas fait parce qu’il pensait que les Boshab, Minaku, etc. et toute la clique de laudateurs contribueraient pour faire taire la volonté populaire de changement. On voit que les hommes du pouvoir n’ont pas prévu ce qui s’est passé au Burkina Faso avec le départ du président Comparoré sous contrainte populaire, qu’ils n’ont pas prévu la sortie des jeunes congolais dans les rues en janvier de cette année. Les voici coincés et sans argent pour organiser les élections en 2015 et 2016. Diriger, c’est prévoir. Ils n’ont pas prévu, qu’ils assument. Les Congolais attendent. Le pouvoir s’est trop moqué d’eux.
Je vous invite à plus d’introspection, à plus de retenu et au respect des Congolais.
Dommage. Je suis profondément déçu et déconcerté.
Fweley Diangitukwa (sous la direction de), Les Congolais rejettent le régime de Kabila, éditions Monde Nouveau/Afrique Nouvelle, juin 2015 avec la contribution de treize contributeurs.
http://www.fweley.wordpress.com
Texte de Monsieur Daniel Makila rendu public le 17 juillet 2015
LA RDC POURRAIT SUBIR UN DÉSÉQUILIBRE DIPLOMATIQUE EN AFRIQUE CENTRALE, SI JOSEPH KABILA QUITTE LA PRÉSIDENCE DE LA RDC EN 2016.
Que va valoir l’un des prescrits de l’article 220 de notre constitution, si à cause du blocage impertinent de la non-modification de nombre de mandat présidentiel (c’est mon point de vue), l’instabilité est de nouveau créée derrière nos frontières à travers les pays voisins, profitant du flottement et de l’inexpérience d’une nouvelle équipe au pouvoir après 2016?
Entre 1998 et 2003, profitant de l’isolement international dans lequel nous avons évolué, la jeune diplomatie de la RDC a souffert énormément suite à la guerre d’agression que nous a imposé les puissances impérialistes via leurs sous-traitants locaux, se recrutant parmi nos principaux voisin.
En effet, cinq (5) pays voisins de la RDC avec lesquels nous entretenons depuis lors des relations très sensibles, verrons leur chef d’État actuellement en fonction rester au commande au-delà de 2016. Je note à leur avantage, si des bouleversements n’interviennent pas par la suite, le maintien de la stabilité au plan politique et diplomatique pour leur pays respectif.
Yoweri KAGUTA MUSEVENI ne quittera pas le pouvoir avant longtemps encore. Il est certain qu’Edouardo DOS SANTOS reste à la tête de l’Angola après cette échéance. De même pour le Burundi, Pierre NKURUNZIZA, doté d’une majorité sociologique incontestable, sera réélu aux prochaines présidentielles. Le Rwanda dont le parlement est favorable pour un troisième mandat de Paul KAGAME, aura encore celui-ci comme président après 2017, autant qu’on s’achemine lentement, mais surement au maintien de Denis SASSOU NGESSO comme Chef de l’Etat au Congo au-delà de 2016.
La RDC a grandement besoin de ses 9 voisins pour sa stabilité et sa sécurité. Déjà, il n’est pas sure que notre pays organise actuellement des élections présidentielles qui verraient un perdant féliciter sportivement le gagnant. Ce qui conduira inéluctablement à des contestations facteurs constitutifs d’instabilité à l’intérieur.
Si joseph Kabila doit partir à la fin de son dernier mandat en 2016, notre pays va se retrouver avec un chef d’État inexpérimenté, immature, encerclé par des pairs rompus en matière de politique intérieur et de diplomatie, peut être incapable de gérer les contestations post-électorales et se mettant à organiser par vengeance la chasse à l’homme.
Ceci va constituer un désavantage et un déséquilibre majeur sur l’échiquier des relations entre notre pays, ses voisins de l’Afrique Centrale et de la CIRGL, en ce que le traitement des dossiers sensibles que nous partageons avec ces pays respectifs vont en pâtir gravement.
Rien que le temps d’observation pour construire une confiance mutuelle entre, d’une part, le nouveau Président rdcongolais élu en 2016, avec sa nouvelle équipe et d’autre part, ses collègues de ces 5 pays respectifs, aura un impact nuisible dans ce qui est déjà fait jusqu’ici concernant plusieurs dossiers en souffrance.
C’est trop facile de transposer en RDC des exemples venus d’ailleurs, de lors que des observateurs honnêtes savent que la RDC est un pays avec ses spécificités qui se construit progressivement sur tous les plans et qui a grandement besoin d’une stabilité sur plusieurs années encore. Ce que l’article 220 de notre constitution n’a pas prévu de régler comme difficulté particulière.
Justement, parce que les politiciens n’ont pas aidé les rdcongolais à faire le bon choix et comprendre ce qu’est l’intérêt de la nation dans les circonstances si complexes. Si la RDC subit une agression militaire en juillet 2016, tous les regards des congolais seront tournés vers celui qui incarne la république en ce moment-là, à savoir, Joseph Kabila, que l’on aime ou pas.
Si l’agression est le fait d’une puissante coalition comparable à celle que nous avons connu le 2 août 1998, je reste convaincu que les congolais vont momentanément oublier la fameuse alternance, dont les contours ne sont d’ailleurs pas bien assimilés par le citoyen moyen.
Mais, la RDC est bien un pays en guerre permanente. Pas en 2016, pas seulement aujourd’hui, mais depuis 1960, notre pays est dans les collimateurs des faiseurs de conflits, sous ses diverses formes, si les armes ne crépitent pas quelque part en forme d’affrontement militaire, à l’instar de ce que nous vivons encore au Nord Kivu. Nous sommes l’un des rares pays africains dans ce cas de figure.
Hier, notre pays s’est vu impliqué au plus haut niveau, sans le vouloir, dans l’opposition des blocs Est-Ouest, aujourd’hui, nous nous sommes invités, mondialisation oblige, dans ce qui oppose l’occident et les BRIC. Rappelons-nous ce que nous a coûté la guerre civile en Angola avec l’implication ouverte de Mobutu sous la tutelle impérialiste des USA. L’opération turquoise en 1994 et ses conséquences désastreuse reste bien l’expression de la faiblesse de notre politique internationale, quand Mobutu a voulu faire plaisir à ses maitre pour se remettre en selle.
Dans la région des Grands Lacs, il n’est pas sure que la hache de guerre soit définitivement enterrée par le Rwanda et l’Ouganda, là où notre diplomatie régionale devra rester un facteur de stabilité ou d’instabilité selon que nous la manœuvrions à bon escient où la subissions à cause de nos faiblesses internes.
A côté de ces enjeux diplomatiques, il faut faire face au front intérieur. La guerre contre la pauvreté, Le combat pour la stabilité et la consolidation des acquis des progrès enregistrés jusqu’ici. Raison pour laquelle nous n’aurions pas, dans un premier temps, servilement copier les schémas constitutionnels des autres, lorsqu’il s’agit de gérer un difficile processus de reconstruction d’une nation, après 40 ans de chaos.
La RDC a d’abord besoin de bâtir solidement et dans la durée son propre standard de démocratie sur base de laquelle pourraient s’adapter les autres mécanismes sensibles qui lui sont subordonnés.
L’exemple patent, c’est celui de l’Afrique du Sud postapartheid qui expérimente avec succès son propre modèle de démocratie, en ne copiant rien des maitres occidentaux.
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